Le potager du roi à Versailles (78)

Des proportions étonnantes pour une production qui ne l'est pas moins, voici la promesse tenue depuis des siècles par le potager du roi à Versailles. Sur 9 hectares, cette véritable corne d’abondance produisant près de 70 tonnes de fruits et légumes par an, est entretenue par 15 jardiniers à plein temps. Bienvenue dans ce jardin classé 'monument historique' !

Le potager du roi à Versailles (78)
Le potager du roi à Versailles (78) © Au Jardin
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Créé de 1678 à 1683 par Jean-Baptiste de La Quintinie, Le potager du roi à Versailles est un jardin de production et d'agrément, classé monument historique, qui continue de fournir fruits et légumes, non plus à la table du Roi, mais à un public amateur de ses variétés savoureuses et souvent rares.

En outre, il abrite depuis 1976, l’École nationale supérieure du paysage qui forme des paysagistes dplg. Ouvert au grand public depuis 1991, il accueille un nombre croissant de visiteurs (27 000 en 2000), attirés par le charme de ce lieu préservé et étonnant, à deux pas du château, à côté de la pièce d’eau des Suisses.

Un labyrinthe de jardins symétriques

Le Potager actuel a conservé presque à l’identique le plan défini par La Quintinie à la fin du XVIIe siècle,
qui, pour la petite anecdote, a passé une grande partie de son temps à trouver des solutions pour parer
à la nature marécageuse du terrain : aqueduc souterrain, pierrées de drainage, cultures surélevées. Sur
une surface totale de neuf hectares, le Potager se compose toujours aujourd’hui d’une succession de jardins entourés de murs et dominés par des terrasses, qui forment un espace fortement architecturé.

Situé en contrebas d’une terrasse offrant au Roi, et maintenant aux visiteurs, une vue incomparable sur
les cultures, le Grand Carré central de 3 hectares, divisé en seize carrés de légumes regroupant une cinquantaine d’espèces traditionnelles et anciennes (courges ou topinambours) et entourés d’arbres fruitiers en contre-espalier (fixés sur des supports). Autour, une douzaine de jardins articulés entre eux abritent cinq mille arbres fruitiers taillés, fleurs et petits fruits.

Productions d’hier et d’aujourd’hui

Théâtre d’agriculture, le Potager du Roi est depuis son origine un lieu d’expérimentation. La Quintinie est passé maître dans l’art des primeurs. En effet, ses techniques lui ont permis d’offrir à Louis XIV et à sa cour, fruits et légumes rares et produits à contre saison : fraises en janvier, asperges en décembre ou figues en juin. Des innovations qui se poursuivent avec ses successeurs : serres hollandaises, chauffage par thermosiphon perm ettront très tôt la culture du café, de l’ananas, de la banane et autres plantes exotiques rapportées par les voyageurs.

Contrairement à une légende tenace, il n’y a plus dans le Potager d’arbres plantés par La Quintinie. Cependant, toute l’équipe du Potager du Roi perpétue l’esprit de son jardin, en maintenant ou réintroduisant des variétés dont il était friand, comme la poire Bon Chrétien d’Hiver par exemple.

C’est sous la responsabilité de l’École nationale supérieure du paysage qu’une quinzaine de jardiniers cultivent aujourd’hui près de 130 variétés de pommes et autant de poires, un large éventail de petits fruits rouges, des légumes traditionnels et rares comme le potiron bleu de Hongrie ou la "courge spaghetti". Chaque année, ce sont cinquante tonnes de fruits qui sont récoltées, pour être vendues sur place ou transformées (jus de fruits, confitures…). Ces productions font la richesse du jardin et modifient sans cesse son aspect au fil des saisons, rendant ce potager contrasté et plein de surprises…

Les quatre saisons du Potager du Roi

Originalité du site, le Potager du Roi continue de produire fruits et légumes en quantité. Pommes et poires sont les reines du verger, tandis que les légumes occupent toute l’année les carrés du jardin. Courges multicolores, mais aussi cardons, betes, potirons, tomates piriformes, poireaux, carotes… sont cultivés et vendus sur place au public. Chaque année, ce sont 20 tonnes de légumes et 50 tonnes de fruits qui sont récoltées, pour être vendues ou transformées.

La vocation du jardin est de conserver et de présenter ces collections de fruits et légumes. Car, on y vient aussi bien pour le plaisir des yeux que pour celui des papilles…

Douze jardiniers et neuf hectares de potager à cultiver
Douze jardiniers taillent et entretiennent 2 800 poiriers et 2 100 pommiers, sans parler des autres fruits et légumes produits chaque année au rythme des saisons.

Le printemps, sa valse d’odeurs, ses arbres en fleurs…
D’avril à juin, après avoir humé le parfum des fleurs de pommiers, poiriers et autres pêchers, on traversera les seize carrés du Potager, pour trouver : laitues, carotes, artichauts, herbes fines, ail, oignon, échalotes, pommes de terre précoces, fèves…

En été et en automne, c’est l’heure des récoltes…
Les récoltes de fruits débutent mi-juin par les petits fruits : framboises, groseilles, cassis, etc… Les premières pommes "Stark Earliest" sont récoltées fin juin et les poires "Citron des Carmes" vers le 10-15 juillet. Puis vient septembre, le mois le plus chargé, avec la récolte des variétés à fort tonnage : poires Beurré Hardy, Louise Bonne…, pommes Canada, Calville, …. De juillet à septembre, le Potager du Roi regorge en outre de melons, de concombres, de navets, radis ou bien encore laitues d’été. Et vient aussi le te mps des confitures…

L’hiver, le Potager se dénude…
Mais les jardiniers ne cessent de travailler, ils préparent la terre, l’enrichissent de compost et s’activent à la taille de formation des arbres pour améliorer leurs formes et le goût des fruits. Ainsi, pour parfaire ce précieux et splendide jardin, les jardiniers maîtrisent pas moins d’une trentaine de formes : trident, losange, palmete à la diable, arceau, U double encadré, vase, gobelet, etc…

D’avril à octobre de 10 heures à 18 heures.
Renseignements et réservation au 01 39 24 62 62

Vos commentaires

Josy Mikusinski le 17/09/2012 à 11:45
Très intéressant.
Clojardinage le 10/07/2008 à 22:44
Le potager du Roi est un jardin à visiter et prendre son temps. Bravo pour sa biodiversité claude