L'échange de graines
Geste pourtant bien naturel basé sur le partage, l'échange de graines prend de nos jours une connotation illégale. Avec l'avènement des hybrides F1 de plus en plus répandus et les diktats de la société de consommation, ce simple geste est devenu pour certains un combat contre le système.

Les dérives du système actuel
Aussi étrange que cela puisse paraître, le simple fait d'échanger des graines de plantes cultivées dans son jardin avec son voisin est illégal. Dans notre pays, il existe un catalogue officiel des semences qui fait référence, obligeant le consommateur à acheter seulement les graines qui y sont inscrites et ce, par le biais de revendeurs officiels.
Ainsi, professionnels et amateurs se voient dans l'obligation d'acheter des graines qui ne répondent pas forcément à leurs attentes, le tout à un prix relativement élevé puisque certaines d'entre-elles coûtent plusieurs dizaines d'euros les 100 grammes.
La résistance se met en place
Pour lutter contre les diktats de la société de consommation, certains maraîchers bio et jardiniers amateurs, prônant la biodiversité et la liberté de cultiver ce que bon leur semble ont choisi de conserver ce système d'échange gratuit et traditionnel.
Des bourses d'échanges se mettent en place dans certaines villes, des stands voient le jour dans les fêtes des plantes et certains sites Internet proposent même un service dédié à l'échange gratuit de graines entre passionnés. Allant plus loin, l'association Kokopelli milite activement pour la sauvegarde des graines rares et soutien l'action de Navdanya, un mouvement de paysans indiens qui a réussi à fonder une banque de semences et à créer une ferme où les pratiques d'agricultures biologiques sont enseignées non seulement aux habitants mais aussi à des personnes venant du Pakistan, du Tibet ou du Bangladesh. Navyanda poursuit son action et s'est distinguée en créant « l’Alliance Planétaire pour la Liberté des Semences » qui n'est autre qu'une campagne globale destinée à ouvrir les yeux des citoyens et des gouvernements, et ce, mondialement, quant à la précarité de l’approvisionnement en semences et donc à l'insécurité alimentaire qui en découle logiquement.
L'échange de graines : une notion fondamentale pour la biodiversité
Le simple fait d'échanger ses graines offre une possibilité de retour vers la nature évidente, et élargit l'éventail des choix. Ceci permettra de maintenir tout de même la culture des espèces qui ne sont pas vendues par les grands groupes industriels de l'agroalimentaire. Ainsi il sera plus facile d'échapper aux organismes génétiquement modifiés pour être plus productifs et dont les effets sur la santé restent encore inconnus mais soupçonnés d'induire des pathologie très graves.
Par cette action, il sera ainsi possible de perpétuer des espèces anciennes ou rares et ce, de manière totalement gratuite, ce qui semble absolument légitime.
Que deviendrait la biodiversité si nos jardins n'étaient emplis que d'hybride F1 auto dégénérescents, produisant des graines essentiellement stériles ? Et que dire des graines vendues déjà enrobées de pesticides néfastes pour l'environnement ?
Un retour aux valeurs réelles semble s'imposer de lui-même, et le geste tout simple d'échanger ses graines avec son voisin en fait partie.
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