Les cantharides, mieux que les coccinelles
Petit coléoptère aux reflets métallisés, la cantharide est un auxiliaire majeur du jardinier puisqu'elle peut dévorer jusqu'à trois fois plus de pucerons que la coccinelle !
Un insecte à la réputation sulfureuse
Lytta vesicatoria est un coléoptère plus connu sous l'appellation de « Mouche cantharide », « Mouche espagnole » ou « Mouche de Milan ». Il n'a de mouche que le nom et ne provient pas spécialement des deux lieux cités ci-dessus, où on le trouve certes, tout comme dans toute l'Europe méridionale, centrale, en Afrique et en Asie.
La cantharide officinale présente un corps allongé et plat de 1,5 à 2 cm de longueur vert brillant avec des reflets roux. L'extrémité de l'abdomen dépasse des élytres, la tête est bien visible et prolongée par de longues antennes segmentées.
Ce petit insecte dégage une odeur spécifique assez désagréable provenant de la cantharidine une substance toxique mais néanmoins exploitée dans le domaine de la pharmacopée.
Ce poison que la cantharide sécrète en abondance pour faire fuir les prédateurs provoque des brûlures sur la peau et les yeux. L'insecte est réputé depuis l'Antiquité pour ses pseudo-vertus aphrodisiaques stimulatrices de l'érection, cette dernière étant en fait provoquée par une forte inflammation des voies urinaires. La substance est très dangereuse et peut provoquer des saignements, des vomissements, des soucis rénaux et même la mort en cas de surdose.
Intérêts de la cantharide au jardin
Lorsqu'elle n'est ni ingérée ni touchée, la cantharide apporte son soutien au jardinier se repaissant à un rythme effréné de pucerons, de chenilles ou d'autres insectes à corps mou.
Elle est attirée par les fleurs des ombellifères comme la grande berce ou la carotte sauvage où elle trouve une piste d'accueil assez large pour son atterrissage plutôt aléatoire. Ce type d'inflorescences lui offre aussi sa nourriture et son gîte, c'est pourquoi ces plantes doivent être préservées au jardin.
Reproduction
La femelle cantharide colonise les nids d'abeilles solitaire. Ses œufs se transformeront en larves se nourrissant des œufs de la guêpes puis du nectar récolté. Après un passage sous la forme de nymphe durant l'hiver, l'imago sortira de terre pour se nourrir de feuilles de lilas, de frêne, de sureau, ou de troène qu'il affectionne particulièrement.
Certaines années, les arbustes sont partiellement défoliés en cas de surnombre de la colonie ce qui occasionne quelques dégâts au printemps. Avant de détruire les cantharides pensez aux pucerons qu'elles dévoreront en masse quelques semaines plus tard !
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