Séverine et Patrick BOYER, producteurs d'osier Séverine et Patrick BOYER, producteurs d'osier répondent à nos questions sur l'osier, sa culture et leur métier. De l'osier tressé... Facebook Twitter Pinterest Osiériculteur, pas très courant comme métier ! Qu'est-ce donc ? Et qu'est-ce que l'osier ? Osiériculteur, c’est le nom de la personne qui cultive de l’osier, du saule de son nom latin salix. L’osier par définition est le rejet de l’année du saule. Cette plante sert à faire de la vannerie mais aussi des haies et clôtures qui ont la particularité d’être denses mais de ne pas prendre beaucoup d’ampleur. Et nous sommes très peu en France à pratiquer ce métier. Notre vie de vanniers est rythmée par la culture de notre matière première. C’est une culture pérenne, quand nous plantons une bouture c’est pour 15 ans et nous récoltons les rameaux chaque année. Pendant cette année de pousse il faut veiller à ce qu’il n’y ai aucune branche, aucune maladie, aucune attaque d’insectes et le moins d’herbe possible. En fait c’est comme toutes les autres cultures il faut apporter en grande attention à nos plantes et les comprendre dans leur développement. Nous ne faisons pas que la culture, nous transformons aussi notre osier pour le préparer avant d’être employé par le vannier. Une fois coupé, l’osier est trié et calibré par hauteur pour soit être séché pour l’osier brut ou écorcé pour l’osier blanc. De cette matière première nous pouvons faire un tas de choses que ce soit en osier vivant pour le jardin ou bien en osier de vannerie pour faire tout genre d’objets. C’est une plante à multiples facettes qui offre une multitude de possibilités. Comment êtes-vous devenu osiériculteur ? Nous sommes la deuxième génération d’osiériculteurs dans la famille et ce métier est un métier de passionnés. Nous avons le plaisir de faire pousser la plante que nous transformons par la suite en paniers, corbeilles, objets de décoration... Sachant que nous sommes peu d’osiericulteurs en France il n’y a rien d’acquis, nous avons tout à apprendre de cette plante. Comment a évolué votre métier de producteur d'osier ? Il faut savoir que la culture telle que nous la connaissons n’existait pas encore il a 10 ans. Imaginez : il a 30 ans les osiericulteurs coupaient encore à serpe, et c’est en 1976 que la première « machine » (sur un motoculteur) à récolter l’osier est apparue. C’est mon père Jean-Loup qui nous a donné cette passion, il a toujours cherché à inventer des machines pour améliorer le quotidien de l’osiériculteur et nous sommes currieux de pouvoir continuer dans ce sens. Nous aimons également chercher à comprendre cette plante. C’est grace à elle que nous pouvons faire de la vannerie et nous voulons qu’elle se développe le mieux possible alors, pour cela il faut trouver de solutions aux différents problèmes qu’elle peut rencontrer. C’est toujours une découverte, une recherche que nous souhaitons continuer. Osier vivant, osier mort, mais quelle est la différence ? L’osier vivant tel que nous le proposons est à mettre en place dans les jardins. Il est disponible de la première semaine de janvier jusqu’aux environs du 15 mars. Il permet des réalisations riches est variés, il est très flexible et a pour avantage de prendre très peu de place dans les jardins parce qu’il peut-être taillé à souhait. L’oseir mort ou plutôt sec est celui utilisé en vannerie mais aussi dans les jardins pour faire des plessis d’inspiration moyen âgeuse. Au moyen âge les carrés de terre étaient très souvent bordés par des plessis d’osier brut. On retrouve ces idées dans le jardin du donjon de Loches, mais aussi dans beaucoup d’autre cours de châteaux. Osier vivant, pour quelles utilisations ? L’osier vivant est un très bon moyen d’avoir des réalisations très vite hautes et garnies. Il a pour avantage de pouvoir être taillé à souhait (jusqu’à 10 cm d’épaisseur) et par conséquent de ne pas tenir trop d’espaces dans vos jardins. Le saule est une plante très flexible qui permet des constructions dans tous les sens et vous laisse libre dans vos idées de fabrications végétales. Il ne faut surtout pas confondre le saule et le bambou ! Vous ne risquez pas l’envahissement avec le saule il suffit de le tailler il n’y a pas de rejets aux pieds. L’osier vivant est disponible en période d’arrêt végétatif. Pour assurer une reprise il ne faut pas que les boutures aient des racines et des feuilles. Si non pendant votre travail de tressage vous pourrez les abîmer et faire mourir vos brins. C’est pour cela que l’osier est disponible du 1er janvier au 15 mars suivant les variétés. L’osier vivant est aussi utilisé dans le fiscinage, dans les retenues de terre et de berges. Le racinaire permet la retenue des berges et il n’est pas rare de rencontrer des jardins en espaliers retenus par des haies en osier. L'osier mort, pour quelles utilisations ? Avec de l’osier sec on peut faire de la vannerie, de la simple corbeille ou panier en passant par le meuble. Mais il peut-être présent au jardin avec des tontines ou des tuteurs sur lesquelles on peut faire monter des plantes grimpantes. Ou bien sous forme de plessis pour séparer les carrés du potager comme dans les jardins du moyen age. Quels sont vos conseils pour l'entretien de son osier vivant ? L’osier s’adapte à tout types de terrains et aux basses températures. Nous conseillons de faire un apport de terreau pour alléger la terre et d’arroser, voir d’installer un goutte à goutte pour les périodes estivales. L’osier peut-être taillé 2 fois par an. Pouvez-vous nous présenter quelques réalisation ? Merci Séverine et Patrick