Le jardin du Château de Chantilly (60)

Si le jardin du Château de Versailles est assurément la réalisation la plus prestigieuse signée d'André Le Nôtre, Chantilly était la création préférée de ce génie de la perspective.

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Château de Chantilly vu du parterre nord

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Le Château de Chantilly se situe dans l'ouest parisien sur un site naturellement vallonné enchâssé entre trois des plus grandes forêts des environs de Paris (Chantilly, Halatte, Ermenonville). Le jardin du château a été dessiné à la fin du XVIIe siècle par André Le Nôtre pour le Grand Condé. Sa particularité : Il est le seul jardin à la Française dont l'axe ne passe pas par le château, mais par une statue, celle du Connétable Anne de Montmorency.

La grille d'honneur qui se trouve en contre-bas du château et de terrasse masque la perspective et offre ainsi au visiteur dès qu'il se retrouve à portée de vue un effet étonnant de symétrie. Le jardin de ce château reprend la structuration architecturale fétiche d'André Le Nôtre autour de deux axes perpendiculaires. Le premier axe (nord-sud) débute de la terrasse édifiée par le connétable de Montmorency. Il est perpendiculaire aux courbes du jardin et met ainsi en évidence le vallonnement naturel du parc. Le second axe (est-ouest) suit le grand canal le long de la vallée.

Dans ce jardin, l'eau est au coeur de l'architecture. Le Grand Canal de Chantilly dépasse en effet de beaucoup celui de Versailles. L'explication de cette suprématie repose sur le fait que ce Grand Canal n'est en fait rien d'autre que la domestication de la Nonette, un modeste affluent de l'Oise. De l'autre côté du grand canal, l'amphithéâtre du Vertugadin prolonge l'axe des parterres à travers la forêt.

Jardin anglais A l'origine, les parterres étaient de forme trapézoïdale. La encore, le procédé bien connu de la perspective corrigée cher à Le Notre joue à plein son rôle de tromperie optique. Les parterres ainsi dessinés les font paraître plus vastes qu'ils ne sont en réalité. Depuis la reconstitution du XIXe siècle les parterres arborent une forme de rectangles parfaits. Tous les parterres sont agrémentés de statues et de vases pour ponctuer la promenade.

Dans le jardin actuel, il ne reste plus grand chose du faste des broderies végétales des origines. Seules subsistent quelques traces de l'oeuvre de Le Nôtre dans le jardin de la Volière (au pied du château, côté ouest) ainsi que dans le jardin de la maison de Sylvie (1671). La création originale du grand jardinier de Louis XIV est aujourd'hui encadrée par deux jardins plus récents : à l'est, un hameau rustique date du XVIIIe siècle ; à l'ouest, un jardin à l'anglaise date du XIXe siècle.