La tourbe et les tourbières
Une tourbière est une zone humide, colonisée par la végétation, dont les conditions écologiques particulières ont permis la formation d’un sol constitué d’un dépôt de tourbe. Uniques et dégradées par l'activité humaine, il est important de les protéger aujourd'hui.

Qu'est-ce qu'une tourbière ?
Les tourbières sont des zones humides aux eaux généralement acides et stagnantes. Ces caractéristiques créent un milieu appauvri en oxygène et donc pauvre en bactéries où la matière végétale se décompose très lentement. Elle s'accumule progressivement en formant un dépôt appelé la tourbe. L'épaisseur des tourbières généralement observée en France est comprise entre 50 cm et plus de 10 mètres.
On trouve des tourbières dans différentes régions de France comme l'Auvergne ou la Franche-Comté, mais aussi dans les pays nordiques comme la Finlande, la Norvège et le Canada.
Les principaux végétaux formant la tourbe sont des mousses, les sphaignes, qui colonisent petit à petit la surface de l'eau. Du fait de son acidité, la tourbe conserve la matière organique et on a retrouvé dans les tourbières nordiques de nombreux dépôts archéologiques dont des corps humains " momifiés " et en parfait état de conservation.
Les tourbes blondes sont des tourbes plus fibreuses, plus aérées que les tourbes noires qui sont plus compactes. Elles sont issues de végétaux plus décomposés.
Un écosystème spécifique
On y trouve des plantes rares comme la Ligulaire de Sibérie, le saule des Lapons aux petites feuilles duveteuses, le fraisier d'eau, et quelques plantes carnivores comme le Droséra qui capture les insectes avec de la glue ou l'Utriculaire qui piège les micro-organismes aquatiques.
Riches en insectes de tout poil, les tourbières ont une valeur écologique qu'il est important de préserver.
Un milieu unique à préserver
Les tourbières ont subi, durant plusieurs décennies, d'importantes et continuelles dégradations découlant des activités humaines.
Autrefois exploités artisanalement pour la tourbe qui était utilisée comme combustible pour le chauffage ou comme fourrage pour les animaux, ces milieux subissent maintenant des dommages irréversibles. Considérées comme milieux improductifs, ils sont "améliorés" suivant de nouveaux critères économiques. Drainagesintensifs agricoles, plantations de ligneux, décharges et dépôts divers, extractions industrielles de tourbe, creusements d'étangs et de plans d'eau, remblaiement pour la construction d'infrastructures diverses..., sont autant d'activités et d'atteintes qui se sont développées depuis la fin de la seconde guerre mondiale et ont eu raison de plusieurs dizaines de milliers d'hectares de tourbières en France.
Aussi, la superficie des tourbières françaises, supérieure à 200 000 hectares dans les années 1945, s'est vu réduire de moitié en cinquante ans puisqu'on l'estime aujourd'hui à moins de 100 000 hectares. Ce triste constat n'est malheureusement pas l'apanage de la France et c'est l'ensemble des tourbières européennes qui a connu le même sort, dans des proportions parfois bien plus dramatiques encore.
Terreaux sans tourbe
De plus en plus de professionnels et de particuliers se tournent vers une approche plus naturelle du jardinage en privilégiant des produits respectueux de l'environnement. C'est pourquoi vous trouverez des produits auxquels sont associés des labels, faisant mention de l'utilisation de produits naturels, renouvelables et biodégradables.
La tourbe est un matériau très utilisé comme amendement dans l'horticulture car c'est un substrat qui retient très bien l'eau et qui est très léger. Malheureusement, cette ressource ne se renouvelle pas au rythme où nous l'extrayons car son développement est plutôt de l'ordre de quelques millimètres par an !
Aujourd'hui, on trouve chez les détaillants d'excellents terreaux sans tourbe dont l'efficacité a fait l'objet de tests de culture. Alors pour contribuer à la sauvegarde des tourbières, préférez des terreaux exempts de tourbe !
En collaboration du Pôle-relais National Tourbières
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