Frelon asiatique : octobre est le mois décisif pour empêcher des milliers de nids au printemps
Chaque fondatrice capturée ou nid détruit en octobre, c’est une colonie en moins au printemps. Voici comment agir maintenant pour limiter l’invasion.
Pourquoi octobre est une fenêtre cruciale pour stopper la prolifération
Le frelon asiatique, introduit accidentellement en France en 2004, s’est propagé à une vitesse fulgurante. Redoutable prédateur des abeilles, il déstabilise les écosystèmes tout en constituant un danger pour l’homme. Mais l’automne, et en particulier le mois d’octobre, marque une période clé dans son cycle biologique.
C’est le moment où les futures reines fécondées, appelées « fondatrices », quittent leur nid d’origine pour se gaver de sucre et de protéines. Elles cherchent ensuite un abri pour hiverner, bien à l’abri du gel. Et chacune de ces reines pourra, dès le printemps, fonder un nouveau nid, générant à son tour des milliers d’individus.
Piéger une seule fondatrice, c’est éviter une nouvelle colonie.
Deux leviers d’action à notre portée : piégeage ciblé et destruction des nids
En octobre, la lutte repose sur deux méthodes complémentaires :
- Le piégeage sélectif des reines fondatrices
- La destruction ciblée des nids encore actifs.
Le piégeage consiste à poser des dispositifs avec appât (sucre + protéines), souvent sous forme d’entonnoir, pour capturer les frelons. Mais attention : il faut utiliser des pièges calibrés spécifiquement pour le frelon asiatique, afin d’éviter de nuire à d’autres insectes essentiels, comme les abeilles ou les papillons nocturnes. L’observatoire départemental du frelon asiatique insiste sur ce point.
Quant à la destruction des nids, octobre est le moment parfait : les reines sont encore à l’intérieur. Éliminer un nid maintenant, c’est supprimer toute la génération à venir. Mais cette opération doit être réservée aux professionnels. Ne jamais intervenir seul : risque de piqûres multiples, réaction allergique, danger d’accident.
Comment vous pouvez agir concrètement dès maintenant
Chaque citoyen peut participer. Voici quelques conseils simples mais efficaces :
- Placez un piège sélectif dans un arbre, à plus de deux mètres de haut.
- Choisissez un appât attractif : mélange de bière brune, sirop, jus de fruit et protéines (poisson, cire d’abeille).
- Entretenez régulièrement le piège : changez l’appât, notez les prises, videz les insectes capturés. Laissez un ou deux frelons morts à l’intérieur pour en attirer d’autres.
De nombreuses communes prêtent gratuitement des pièges, ou des associations locales organisent des campagnes de piégeage collectif. Renseignez-vous auprès de votre mairie. Et surtout, si vous repérez un nid, signalez-le immédiatement. Des professionnels formés pourront l’éliminer en toute sécurité.
Une mobilisation collective pour défendre la biodiversité
On ne gagnera pas cette bataille seul. Mais si chacun agit à son niveau, les résultats sont concrets : moins de nids au printemps, moins de reines reproductrices, moins de pression sur les abeilles domestiques et sauvages.
Ce n’est pas une fatalité. C’est un enjeu écologique, agricole et sanitaire. En piégeant dès maintenant, vous devenez acteur de la lutte contre le frelon asiatique. Et ce petit geste peut, à l’échelle d’un quartier, faire toute la différence.
Octobre : le dernier rempart avant l’hiver pour contenir l’invasion
Ce mois est notre ultime chance d’agir avant l’hibernation des fondatrices. C’est maintenant, pas plus tard, que les décisions comptent. En agissant en octobre, on frappe au cœur du cycle reproductif de l’espèce.
Dans un an, on saura si l’effort collectif a payé. En attendant, chaque piège posé, chaque nid détruit, compte double. Alors, sortez les pièges, partagez l’info, impliquez vos voisins. Et ensemble, faisons reculer l’invasion.
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