Le scarabée japonais, un nouvel envahisseur

Très goulu, le scarabée japonais pose des soucis sur bien des végétaux et ce, à tous les stades de son développement. Adaptable et grand voyageur, ce coléoptère redoutable pour les cultures, est arrivé en Europe, aux portes de notre pays. Apprendre à le reconnaître, permettra de prévenir son invasion, ouvrez l’œil !

Le scarabée japonais, un nouvel envahisseur
Le scarabée japonais, un nouvel envahisseur © Samuele Gallini/stock.adobe.com

Qui est le scarabée japonais ?

À première vue, ce coléoptère pourtant classé parmi les organismes de quarantaine prioritaires par la réglementation européenne sur la santé des végétaux (règlement (UE) 2019/1702), ressemble pour le non initié à une simple cétoine dorée ou à de nombreux autres coléoptères qui ne posent pas de soucis majeurs.

Pourtant, Popillia japonica représente, une menace économique, environnementale et sociale importante pour le territoire de l’Union européenne.

Arrivé du Japon aux États-Unis en 1916, ce ravageur ne cesse de progresser et d’envahir de nouvelles contrées.

Dans son pays d'origine, le problème ne se posait pas car la bête, installée dans son écosystème naturel avait bien des prédateurs qui s'occupaient de limiter sa propagation. En s’exilant par le biais des transports internationaux, ce scarabée a trouvé de nouvelles terres accueillantes où ses prédateurs sont rares. Il y prolifère donc de manière exponentielle et finit par causer des dégâts sur nombre de cultures dont les pelouses (au stade de larve), les plantes ornementales et les fruitiers, mais aussi dans les forêts (au stade adulte).

Présent en Italie depuis 2014 et au Sud de la Suisse depuis peu, il n'a pas encore été détecté en France où la surveillance se fait plus accrue.

Reconnaître le scarabée japonais

L'adulte mesure entre 9 et 10 mm de longueur pour 5 à 6 mm de large. L'abdomen, le thorax et la tête avec ses antennes à feuillets, présentent une belle couleur vert métallique parfois nuancée de rose. Les élytres rainurés sont bruns cuivrés.

Très caractéristique, des rangées de soies blanches sous l'abdomen qui apparaissent comme des touffes blanches lorsque l'on observe l'insecte de haut, permettent de reconnaître cette espèce. Les pattes au nombre de six sont vert cuivré assez foncé.

Les œufs, blanc crème, de 1,5 mm sont observables en creusant le sol à une profondeur de 10 cm, ils s'y trouvent par groupes de 2 à 4.

Les larves blanches à tête crème, de 2,5cm au corps arqué, à l'extrémité de l'abdomen dilaté, sont reconnaissables parmi les autres larves de coléoptères grâce à une rangée d'épines disposées en V, très caractéristique, sur la face ventrale du dernier segment abdominal.

La nymphe qui mesure environ 1,5 cm de long pour 6 à 8 mm de large, va se métamorphoser dans un cocon de terre préalablement fabriqué par la larve arrivée à maturité. Durant la métamorphose la nymphe bien que totalement repliée sur elle-même, ressemble au scarabée adulte,

Teintée de crème pâle, elle prendra au fil du temps la coloration vert métallique de l'adulte. Après 4 à 6 semaines passées sous le stade de nymphe, l'imago, version adulte de l'insecte, prend son envol.

On observe généralement ces envols de mi-mai à début juillet selon les régions, pourvu que la température soit supérieure à 21°C. Les scarabées japonais vont alors se nourrir abondamment, tout d'abord sur des plantes plutôt basses, puis ils amorcent progressivement une élévation vers les petits fruitiers, les arbres d'ornement et toutes les cultures qui leur tomberont sous les mandibules.

L'heure de la reproduction sonne alors, environ 8 à 10 jours après l'émergence. Les femelles, une fois fécondées après l'accouplement, pondront leurs œufs par groupes de 2 à 4 dans le sol pour un total par femelle pouvant aller jusqu'à 60 œufs en tout ! Deux semaines plus tard ils écloront.

Dégâts causés par le scarabée japonais

Les adultes vivant souvent en groupes, sont visibles de la fin du printemps à la fin de l'été.

Ne laissant que les nervures des feuilles auxquelles il s'attaque, le scarabée japonais, n'est pas des plus discret, car il ne laisse que le squelette du limbe transformé en dentelle !

Généralement il officie du sommet de la plante en la parcourant ensuite vers ses parties basses.

Il aime également se nourrir de quelques étamines de fleurs dont celles des roses et du maïs provoquant les dégâts que l'on peut imaginer sur la récolte.

Il semblerait également que les fruits dans les vergers l'intéressent. Il constitue donc un danger pour toutes les cultures, aussi bien ornementales que maraîchères et fruitières.

Les larves quant à elles, dévorent les racines des graminées, des pelouses ou des prairies humides dans lesquelles elles ont été pondues causant en surface des zones décolorées et brunies.

Comment lutter contre le scarabée du japon ?

Il est crucial de signaler la présence de cet insecte si vous le détectez dans votre jardin par exemple en remplissant ce formulaire : ICI.

Il existe des pièges attractifs à phéromones à mettre en place durant 4 mois de mi-mai à mi-septembre tous les 15 jours.

Une mouche parasitoïde (Istocheta aldrichi) peut aussi intervenir dans la lutte biologique sur ce scarabée.

Article rédigé par Iris MAKOTO

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