Épidendron

Nom scientifique : Epidendrum
Famille : Orchidées, Orchidacées

Le genre Epidendrum représente un grand nombre d’espèces d’orchidées. parmi les « épis », il y a les orchidées tropicales les plus faciles à cultiver, mais aussi des espèces rares et incultivables. Les variétés horticoles sont très tolérantes et florifères.

Épidendron rouge, Epidendrum
Épidendron rouge, Epidendrum © Unclesam/stock.adobe.com
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Épidendron rouge, Epidendrum
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Le genre Epidendrum comprend plus de 1000 espèces d’orchidées épiphytes ou terrestres. Ce sont des plantes monocotylédones évoluées, appartenant à l’imposante famille des Orchidacées. Dans les débuts de la classification binomiale et de la description des plantes, le terme Epidendrum qualifiait toutes les orchidées épiphytes. De nos jours, les critères botaniques et phylogénétiques ont multiplié les divisions dans ce genre qui reste cependant parmi les plus étoffés. On estime d’ailleurs que toutes les espèces botaniques d’épidendrums ne sont pas encore décrites.

Les plantes du genre Epidendrum ont pour nom vernaculaire « épi », « épidendre » ou « épidendrum ». Les épis sont parmi les orchidées tropicales les plus faciles à cultiver, particulièrement tolérantes et de plus avec une très longue floraison. Les fleurs des Epidendrum sont plutôt assez petites, mais souvent nombreuses et toujours intrigantes.

Distribution des Epidendrum

Les Epidendrum sont largement distribués du nord de l’Amérique du Sud jusqu’en Argentine, en Amérique centrale, et en Amérique du Nord (7 espèces) jusqu’en Caroline du Sud. Ils sont épiphytes (accrochés aux arbres), lithophytes (accrochés aux roches) ou terrestres, habitant le plus souvent les forêts de nuages à partir du niveau de la mer jusqu’à haute altitude. Certaines espèces rares et fragiles sont très particulières, tant inféodées à leur milieu qu’elles ne supportent aucun déplacement ou perturbation, tandis que d’autres, plus ubiquistes, profitent des perturbations naturelles ou humaines (routes) qui ouvrent la forêt.

Caractéristiques générales des Epidendrum

Le genre Epidendrum étant vaste, les orchidées qu’il rassemble sont très diversifiées, en taille et forme. Les épidendres sont le plus souvent épiphytes, ils disposent de tiges feuillées persistantes sympodiales (dont la croissance continue à partir d’un bourgeon terminal), sorte de cannes érigées, rampantes ou retombantes, portant des feuilles entières et alternes, à la marge lisse.

Les Epidendrum produisent :

  • soit des tiges feuillées parfois très longues, comme Epidendrum radicans, le plus cultivé ou Epidendrum parkinsonianum, dont les tiges peuvent dépasser les 2 m, et dont les feuilles très allongées lui confèrent un aspect de plante grasse.

  • soit des tiges légèrement renflées en fin pseudo bulbes, rappelant davantage un Dendrobium ex Epidendrum trialatum, ou encore quand feuilles et tiges semblent succulentes comme une Crassula ou un Peperomia ex Epidendrum peperomia.

  • soit enfin avec de véritables pseudobulbes : des tiges courtes et épaissies ne portant que quelques feuilles coriaces comme Epidendrum purpureocaulis ou Epidendrum stamfordianum

Les epidendrums ont des racines couvertes d’un velamen blanc, une matière très absorbante. Sur les longues cannes fines, de nombreuses racines aériennes sont généralement présentes, dispersées sur toute la hauteur.

Certains épidendrums produisent des keikis, des pousses latérales racinées, faciles à détacher et responsables de la multiplication végétative.

Les fleurs sont extrêmement diversifiées par leur forme et leur couleur, sans doute davantage que dans les autres genres les plus cultivés. Toutes les teintes existent, du rouge au fuchsia en passant par les jaunes, mais en dehors de ce qui se rapproche du bleu. Moins colorées, dont de mystérieuses compositions de tons blancs et verts, elles sont alors plutôt nocturnes, et souvent odorantes.

Un périanthe à symétrie bilatérale :

Les 3 sépales libres ou peu soudés sont allongés. Les 2 pétales ressemblent souvent aux sépales, bien que généralement plus effilés.

Dans ce genre, le labelle est extrêmement variable dans sa forme : par exemple avec une forme de papillon chez Epidendrum parkinsonianum, de croix de Malte chez Epidendrum secundum et Epidendrum radicans, de petit bonhomme chez chez Epidendrum cristatum… frangé, large et divisé, effilé…

La colonne sexuelle est soudée ou a demi-soudée sur le labelle.

Les fleurs sont solitaires ou regroupées en épis, soient apicaux, soit latéraux, parfois extrêmement denses. Elles ont une longue tenue.

Ce sont des plantes évoluées, dont la pollinisation est assurée par la faune locale, parfois extrêmement spécialisée. Pollinisées, elles produisent des gousses de graines fines.

Les orchidées épidendrums sont aussi souvent en relation étroite avec divers organismes de leur milieu, comme des fourmis ; au point, pour certaines espèces d’être complètement dépendantes, de symbioses  par exemple avec des champignons mycorhiziens, et indéplaçables.

Les épidendrums en culture

Les épidendrum horticoles  ont presque un statut de plantes fleuries d’intérieur !

Certains épidendrums ont été sélectionnés à partir des espèces les plus tolérantes pour acquérir encore davantage de facilité de culture : pour que ces orchidées fleurissent abondamment et encore plus longtemps, pour les nanifier, et également pour la taille et la couleur de leurs fleurs.

De nombreuses sélections et hybridations sont faites notamment en partant de l’espèce Epidendrum radicans, qui montrent non seulement une vigueur étonnante pour une orchidée tropicale de salon, mais de plus, des couleurs vives et chaudes, notamment orange et rouge vif, qui ne sont pas si courantes dans le monde des orchidées.

Ces efforts horticoles permettent de populariser l’épidendrum au point d’en faire une plante fleurie de jardinerie, pas aussi répandue qu’elle le mérite, cependant, ou encore de la fleur coupée pour les bouquets.

Ex de croisements :

  • Epidendrum x obrienianum, l’épidendrum d’O’Brien est un croisement entre Epidendrum jamiesonis et Epidendrum radicans. Ce croisement d’abord d’un jaune brillant, existe maintenant dans une diversité de couleurs. Non seulement les hampes terminales portent des épis denses, mais en plus, leurs fleurs mesurent entre 4 et 5 cm de large. Les épis d’O’Brien sont utilisés en fleurs coupées, mais ce sont aussi des plantes faciles à cultiver et florifères.

  • les Epidendrum reed-souches ou reed-stem : ici une sélection américaine, qui se cultive dehors en plein soleil, dans un mélange allégé de terreau et d’écorce. Ces épidendrums supportent même de légères gelées, et repartent alors de souche au printemps.

  • les épi-cattleyas, des hybrides intergénériques, aux plantes moins encombrantes, mais portant aussi moins de fleurs. Ces dernières sont cependant plus grandes (jusqu’à 7 cm).

Les Epidendrum horticoles, conditions générales de culture : 

Les Epidendrum couramment proposés en culture sont très tolérants sur leurs conditions de vie : supportant mieux un manque d’arrosage ou une atmosphère plus sèche que la majorité des autres orchidées.

Il se cultive en pot dans un mélange pour orchidée épiphyte, de type écorce de pin à granulométrie fine ou en épiphyte accrochée à un support, mais cela demande plus d’entretien du potin de vue de l’arrosage.

Les épidendres horticoles demandent une exposition lumineuse sans soleil direct, sauf pour les hybrides où l’inverse est spécifié. On peut éventuellement les installer dehors à l’ombre pendant la belle saison.

Ils apprécient pour se développer une température comprise entre 13 et 27 °C, et une humidité atmosphérique de 50 à 60 %.

Arrosages. Il faut utiliser de l’eau douce exclusivement (eau de pluie). Les Epidendrum sont arrosées à chaque fois que leur substrat est sec, soit environ 1 fois par semaine. Les plantes cultivées en épiphyte demandent une brumisation par jours.

Étant gourmands, vigoureux et florifères, il nécessite des apports d’engrais NPK équilibré pleine dose, environ un arrosage sur deux. N’oubliez pas d’humidifier le substrat ou la plante entière à l’eau claire dans le cas des cultures sans pot avant d’appliquer l’eau d’arrosage enrichi d’engrais.

Cultiver des espèces botaniques d’Epidendrum

Plusieurs espèces sont cultivables en serre tempérée chaude, véranda, voire dans la maison devant une fenêtre.

Par contre, si vous voulez cultiver des espèces botaniques moins courantes, le mieux est de se renseigner sur leur origine pour avoir une idée de leurs exigences, qui peuvent parfois être pointues. Néanmoins, les épidendrums sauvages peuvent être divisées en 3 groupes de culture en fonction de leur forme.

  • s’il n’y a pas de pseudobulbes, comme chez E. radicans, il n’y a pas de réelle saison de repos, tout au plus, une baisse de la fréquence d’arrosage en hiver lorsqu’il fait plus froid.

  • s’il y a des pseudobulbes fins, on leur donne une courte saison froide sans arrosage.

  • si l’épidendrum présente des pseudobulbes épais : la plante est arrosée régulièrement durant sa saison de croissance, mais au repos pendant l’hiver, arrosé un peu seulement pour empêcher les pseudobulbes de se friper.

Quelques curiosités remarquables parmi les autres espèces botaniques

Epidendrum magnoliae (syn : Epidendrum conopseum) est l’Epidendrum le plus nordique, de climat tempéré ; sa distribution atteint la Caroline du Nord. C’est un épidendrum miniature, parfumé, appelé couramment orchidée de la mouche verte, aux minuscules fleurs vert citron, plus ou moins maculées de violet. Elle vit nichée dans les fougères épiphytes qui poussent sur les chênes.

Cette intéressante petite plante montre une rusticité jusqu’à -6 °C, voire -10 °C avec un voile. Parfois proposée par les pépinières spécialisées, elle est plutôt facile à cultiver et peut être semée avec succès.

Epidendrum matthewsii, d’Amérique centrale, a tout de la plante succulente rampante, ses feuilles sont si épaisses qu’on la confondrait avec une Crassula si elle n’arborait ces jolies orchidées au labelle rose vif.

Epidendrum jasminosmum, porte plusieurs inflorescences nuageuses, une multitude, impressionnante de petites fleurs blanches.

Epidendrum cochleatum, maintenant renommée en Prosthechea cochleata, au labelle en forme de coquillage, a été la première orchidée épiphyte à fleurir en captivité, en Angleterre en 1787.

La plante en bref

Botanique

Origine
Du nord de l'Amérique du Sud jusqu'en Argentine, en Amérique centrale et en Amérique du Nord

Floraison

Période
Toute l'année selon les espèces
Couleur
Toutes les teintes sont représentées

Port et feuillage

leaf
Type
Orchidée
Feuillage
Persistant
Hauteur
Selon les espèces

Plantation

Exposition
Exposition lumineuse sans soleil direct
Rusticité
Gélive, entre 13 et 27 °C
Sol
Mélange pour orchidée épiphytes
Acidité
Neutre à acide
Humidité
Normal, atmosphère humide et chaude
Utilisation
Pot, serre chaude, véranda
Période favorable
Printemps

Entretien & Multiplication

Multiplication
Division de la touffe après la floraison
Maladies & ravageurs
Cochenilles

Espèces et variétés intéressantes

Le genre Epidendrum comprend plus de 1000 espèces, les plus courantes :

  • Epidendrum radicans, aux petites fleurs orangées ; la plus courante et la plus facile : elle est même parfois vendue sous forme de boutures.
  • Epidendrum nocturnum, l’epidendre noctrune, commun en Floride.
  • Epidendrum ibaguense, aux longes tiges rampantes et fleurs roses
  • Epidendrum secundum, aux fleurs roses
  • Epidendrum cinnabarinum, orange avec un labelle plus allongé.

Article rédigé par Véronique MACRELLE

Vos commentaires

Céline le 23/12/2024 à 13:34
Mon epidendrum perd ses feuilles fines et longilignes une à une après jaunissement pourtant des inflorescences sont présentes en bout de tiges, que faire ? Elle est devant une fenêtre dans une pièce à 17 degrés. Merci