Jacobine d'Uruguay, Pétard uruguayen

Nom scientifique : Dicliptera suberecta

Synonymes : Dicliptera squarrosa, Jacobina suberecta, Justicia suberecta, Dicliptera tomentosa

Dicliptera suberecta, la jacobine d’Uruguay est une petite jacobine rustique et facile à vivre. Adaptée aux jardins secs, ses fleurs orange contrastent joliment sur un feuillage velouté et gris. Cette plante stolonifère est capable de faire un agréable couvre-sol pour les terrains difficiles.

Jacobine d'Uruguay, Pétard uruguayen, Dicliptera suberecta © Alexandra/stock.adobe.com

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Origine de Dicliptera suberecta

Dicliptera suberecta ou Dicliptera squarrosa, la jacobine d’Uruguay est une plante vivace appartenant à la famille des Acanthacées, comme les Suzannes aux yeux noirs (Thunbergia) ou les acanthes.

Cette jacobine est originaire d’Amérique du Sud, largement distribuée en Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay, où elle croit en zone ouverte jusqu’à 1500m d’altitude. La diversité des milieux qu’elle occupe offre une certaine variabilité dans la forme de l’espèce qui fleurit même parfois en jaune. Une forme uruguayenne a été sélectionnée pour ses qualités horticoles : très floribonde, plus duveteuse, et assez compacte, surnommée « pétard uruguayen ».

Avec toutes ses qualités, la jacobine d’Uruguay a traversé l’Atlantique et se trouve maintenant chez nos pépiniéristes: solide, généreuse, résistante à la sécheresse. Alors, comment résister à ses petites feuilles veloutées comme des oreilles d’ours ?

Description de la jacobine d’Uruguay

Dicliptera suberecta est une plante basse rhizomateuse dont la souche se lignifie à peine. Elle produit chaque année de nombreuses tiges dressées qui peuvent s’affaisser à la longue, un peu comme une sauge arbustive. La jacobine d’Uruguay ne dépasse pas 60 cm de hauteur.

Elle se montre drageonnante dans les meilleures conditions et peut s’étaler en couvre-sol.

Ses jeunes tiges et ses feuilles sont entièrement recouvertes d’un joli velours gris. Ses feuilles sont ovales, acuminées, les feuilles du bas sont courtement pétiolées, longues de 5 à 10 cm. Elles se réduisent en pétiole et en longueur en haut des tiges.

Les inflorescences se condensent sur la partie supérieure de chaque tige. De l’aisselle des feuilles supérieures se développent plusieurs épillets de fleurs et bractées, dans un même plan, comme de pseudo-ombelles. Des bourgeons à fleurs surnuméraires permettent à la tige de fleurir encore et encore à chaque niveau de feuilles.

Les fleurs sont zygomorphes, tubulaires, longues de 3 à 5 cm, d’un vif rouge orangé, admirablement mises en valeur par le feuillage duveteux, surtout en début de saison alors que les tiges ne sont pas encore alourdies par les multiples bractées.

La plante fécondée par les colibris en Amérique ou par les moro-sphinx (entre autres) en France produit des graines assez grosses (2,5 mm) susceptibles de se réensemencer.

Comment cultiver et utiliser la jacobine d’Uruguay ?

Dicliptera suberecta est rustique jusqu’à -14 °C lorsqu’elle est bien installée et son feuillage reste persistant tant qu’il ne descend pas sous les -4 °C.

La plante pétard d’Uruguay demande une exposition ensoleillée et chaude. Elle supporte la mi-ombre, mais donne de meilleurs résultats en plein soleil.

Elle se montre très tolérante sur la nature du sol, supporte les terres calcaires ou sablonneuses. Par contre, elle a besoin d‘un terrain drainant. L’humidité excessive au niveau du rhizome peut la tuer. De même, elle sera plus jolie, plus duveteuse et plus compacte, en terrain assez pauvre. D’ailleurs, son feuillage avant le début de la floraison est attractif.

La jacobine d’Uruguay devient résistante à la sécheresse une fois bien enracinée. Elle est idéale pour les jardins méditerranéens, mais pas seulement, car elle supporte également les embruns et peut vivre dans les autres régions tant que le sol ne se gorge pas d’eau en hiver.

Elle sera plantée au printemps de préférence, après les gelées , arrosée tous les 15 jours pour faciliter la reprise, puis éventuellement paillée durant son premier hiver.

Elle sera utilisable en mixed-border, en rocaille, au bord d’une terrasse, ou sur un talus un peu trop sec. Dicliptera suberecta se prête également parfaitement à la culture en pot, alors arrosée régulièrement : on laisse alors sécher la terre entre chaque arrosage, comme pour un cactus.

N’hésitez pas à associer cette floraison flamboyante avec des sauges crème, bleues, ou des lavandes. Elle fait merveille également entre les toupets des graminées, ou encore associée avec des gaillardes en bord de mer.

Quel entretien ?

Dicliptera suberecta fleurit longuement de la fin du printemps jusqu’aux gelées. Si ses branches s’alourdissent trop en cours d’été ou deviennent désordonnées. Elles peuvent alors être rabattues de 2/3 pour favoriser de nouvelles tiges florifères pour le reste de la saison.

La souche est sévèrement rabattue chaque printemps.

Comment multiplier Dicliptera suberecta ?

Les graines peuvent se semer en pot au printemps. D’ailleurs, il arrive qu’elle se ressème spontanément.

Toutes sortes de boutures sont possibles : avec du bois lignifié en automne, avec du bois tendre et vert en juin ou des rameaux un peu plus fermes en aout et septembre. On peut profiter ainsi de la taille du milieu d’été pour la reproduire.

Si la plante drageonne, les drageons sont transplantés avec succès en mars et avril.

À noter : Dicliptera squarrosa serait à priori le nom latin valide de cette plante. Dicliptera suberecta, ainsi que Jacobinia suberecta est sont les dénominations les plus utilisées par les pépiniéristes pour la forme cultivée.