Ramonde des Pyrénées

Nom scientifique : Ramonda myconi
Synonyme : Ramonda pyrenaica
Famille : Gesnériacées
Résistante au froid, à la sècheresse, s'adaptant facilement, la ramonde des Pyrénées se prête à la culture en rocaille sur de longues années.
Ramonde des Pyrénées, Ramonda myconi, en juin 2018 en Andorre
Ramonde des Pyrénées, Ramonda myconi, en juin 2018 en Andorre © Frédérique FETE
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Ramonde des Pyrénées, Ramonda myconi, en juin 2018 en Andorre
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Recherchée par les botanistes, la Ramonde des Pyrénées, Ramonda myconi, les invite au voyage dans ses montagnes où elle s'est retirée depuis la fin des ères glaciaires. Seule de sa grande famille des Gesneriacées à vivre sur la chaîne pyrénéenne, et uniquement là, on  la dit endémique, cette vivace  orne de ses bouquets de fleurs bleues, violettes, les fissures et les recoins des roches calcaires ou schisteuses. Résistante au froid, à la sècheresse, s'adaptant facilement, cette herbacée sempervirente au port en rosette se prêtera à la culture en rocaille sur de longues années.

Description de la Ramonde des Pyrénées

Les feuilles vert soutenu de la Ramonda s'étalent, bien plaquées aux roches, en une rosette se développant jusqu'à 20 cm de diamètre au plus. Arrondies, charnues, ells sont sillonnées de nervures profondes, prenant ainsi un bel aspect gaufré. Elles se couvrent de poils roux, légèrement sur le dessus, densément sur le dessous. En période sèche, elles ternissent et brunissent sur la périphérie. De mai à août en milieu naturel, un pédoncule floral de quelques centimètres se dresse, porteur de fleurs solitaires ou groupées en petit nombre, 5 à 7 tout au plus.  Comptant 5 pétales bleu-violet ornés d'une touffe de poils oranges au centre, réhaussés par 5 étamines jaunes, cette fleur de 2 à 4 cm de diamètre, se détache nettement sur son feuillage foncé et les roches environnantes. Et présente un petit air de famille avec les Saintpaulia.

Son habitat naturel

Endémique des Pyrénées, Ramonda myconi se rencontre sur l'ensemble de la chaîne, de l'étage collinéen à la base de l'étage alpin, tout de même 2400 m sur les zones bien exposées. Ce qui n'est pas rien pour un témoin de l'époque Tertiaire et de la flore tropicale alors installée dans la région...

Et si cette relique a su surmonter les dernières vagues de glaciation, elle nous montre toujours sa résistance au froid, à la sécheresse, pouvant se déshydrater à l'extrême et se réhydrater facilement. Elle apprécie le calcaire mais ne dédaigne pas les schistes et les sols neutres. Elle s'adapte au mieux  à son milieu, pouvant s'installer sur des fissures, contre une roche, lui offrant une protection contre les rayons ardents du soleil, tout en supportant des températures ambiantes élevées. Dans le  biotope vertical de la Ramonde, l'eau s'écoule, circule, apportant fraîcheur sans jamais stagner.

De la montagne au jardin

Le jardin de rocaille, petit à grand, se prête à la culture des Ramondes. En plaine ou moyenne montagne, il s'agit de recréer les conditions de développement favorables : verticalité, drainage, roches calcaires ou schistes, ombrage d'une roche, expositon plutôt est ou ouest. L'arrosage n'est pas indispensable mais peu éviter le brunissement des feuilles en période de longue sécheresse. En potée la culture est plus délicate, le terreau doit être riche, drainant et la plante aime retrouver sa verticalité...Des jardiniers témoignent avoir conservé des pieds de Ramonde plus de 20 ans.

Pour les amateurs cultivateurs, les semis sont parfois délicats, la fonte très rapide. La bouture de feuilles, facile chez les Bégonias, Saintpaulias, se pratique avec la même technique chez les Ramondes.

Le saviez-vous ?

La famille de la Ramonde des Pyrénées, les Gesneriacées, dénombre des plantes populaires adaptées à nos intérieurs,  Saintpaulial ou violette du Cap, le Gloxinia élégant ou Sinningia speciosa, le Streptocarpus  et  l'Aeschynanthus.

Histoires botaniques

Le botaniste Jean-Claude-Marie Richard voulut rendre hommage à Ramond de Carbonnières, père du pyrénéisme, géologue et botaniste, en donnant son nom à la seule Gesneriacées pyrénéenne.

La plante en bref

Botanique

Origine
Endémique des Pyrénées
Espèces proches
Ramonda nathaliae, Ramonda serbica

Floraison

Période
Juin-juillet
Couleur
Bleu-violet, étamines jaunes

Port et feuillage

leaf
Type
Plante à fleur et à feuillage, herbacée
Feuillage
Persistant
Hauteur
2 à 8 cm en fleur

Plantation

Exposition
Ombre des rochers
Rusticité
Rustique, testée à -17°C
Sol
Drainant
Acidité
Neutre à basique
Humidité
Frais
Utilisation
Rocaille, potée
Période favorable
Printemps, automne

Entretien & Multiplication

Multiplication
Semis, boutures de feuilles
Taille
Rosette de 5 à 20 cm
Maladies & ravageurs
Fonte des semis, limaces

Espèces et variétés intéressantes

Les Ramonda ne comptent que 3 espèces botaniques, aux côtés de la Ramonde des Pyrénées on trouvera Ramonda nathaliae, aux 4 pétales, et Ramonda serbica, à la corolle en campanule. Ces 2 espèces sont originaires et endémiques des Balkans, de même que 2 autres Gesneriacées, Haberlea rhodopensis, jolie vivace de rocaille calcaire, et Jancea heldreichii au feuillage velouté. Parmi les 2000 espèces de la famille des Gesneriacées, réparties en 140 genres, seules ces 5 espèces sont europénnesl, la plupart étant originaires des régions sub-tropicales à tropicales.

Les horticulteurs proposent une forme blanche, Ramonda nathaliae f.Alba et un hybride de Ramonda nathaliae et Ramonda myconi.,Ramonda x regis-ferdinandii, rare, vigoureux.

Vos commentaires

Jean Louis Chartier (orchis) le 08/06/2019 à 11:28
J'ai eu la chance de rencontrer cette merveille en juillet 1980 accrochée à un rocher en bordure du ruisseau près de Gavarnie.