Réséda jaune, Réséda sauvage Faux réséda

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Reseda lutea, appelé réséda jaune, réséda sauvage ou encore réséda bâtard et faux réséda, est une plante annuelle, bisannuelle, ou vivace de vie brève, appartenant à la famille de Résédacées, assez proche des Brassicacées. Le réséda jaune est une plante indigène, présente presque sur tout le territoire français et plus largement distribué en Europe, ouest de l’Asie et nord de l’Afrique. Son milieu de prédilection est caractérisé par un sol calcaire et rocailleux, cependant il végétalise aussi les zones rudérales et perturbées, les friches sèches, les gravas de la voie ferrée.

Autrefois couramment cultivé en tant que plante ornementale dans les jardins et pour la teinture, le réséda jaune réveille aujourd’hui l’intérêt des jardiniers amateurs de jardins naturels et riches en biodiversité ; la plante est facile à cultiver et jolie, d’ailleurs surnommée « mignonette sauvage » par les anglophones.

Description du réséda jaune

Reseda lutea est une plante de vie brève, annuelle à bisannuelle, pouvant parfois vivre un peu plus, résistant à l’hiver sous forme de plante hémicryptophyte, quasiment sans feuille en hiver. Reseda lutea est assez variable dans sa forme.

Il développe des feuilles basales pleines, ou tripartites, rugueuses et ondulées sur les bords puis se divise très vite en multiples branches striées et marquées de ponctuations blanchâtres portant alors des feuilles bien plus divisées.

Il est haut de 30 à 70 cm, voire 90 cm en sol riche.

Souvent ses tiges sont d’abord couchées, puis se relèvent bien droites : la plante s’étale en largeur et prend une forme de candélabre, d’autant mieux mise en valeur lorsque les inflorescences s’élèvent.

À partir de juillet généralement, les tiges se terminent en inflorescences terminales, des épis assez larges de petites fleurs jaunes qui prennent une forme d’ogive. Les épis s’allongent avec les fleurs fanées en vert surmonté d’une cime jaune crémeux à vert acide pendant plusieurs mois.

Ces petites fleurs, irrégulières et parfumées, sont belles par leur masse et leur port. Elles sont mellifères et nourrissent de nombreux insectes pollinisateurs : syrphes, papillons et autres. Le réséda jaune est également une plante hôte pour certaines chenilles. C’est une plante indigène extrêmement utile à la petite faune.

Les fruits du réséda sauvage sont de petites capsules anguleuses qui contiennent des graines arrondies et noires, souvent dispersées par les fourmis et les oiseaux.

Comment cultiver le réséda jaune ?

Le réséda jaune est une plante assez rustique pour s’être distribuée partout en France et se cultive très aisément dans n’importe quel jardin au sol drainant. La seule difficulté peut-être pour le maintenir dans son jardin à long terme est qu’il faut le laisser se réensemencer naturellement, comme une plante qui se débrouille toute seule, mais à condition qu’elle trouve une terre nue et non sarclée, ou elle peut se ressemer spontanément chaque année.

Reseda lutea vit en plein soleil jusqu’à une exposition d’ombre claire, il accepte les terres d’un pH neutre à basique, avec une préférence pour les sols graveleux ou calcaires. Cette terre peut être ordinaire (en massif), pauvre ou riche, il y devient alors plus haut.

Il est généralement installé au jardin par semis, mais peut être aussi installé au jardin à partir de plante en godet. Le réséda jaune est capable de croître sur une bordure pierreuse, un talus, une rocaille, et même de végétaliser un mur, installé jeune dans une poche de terre, sa forme penchée puis dressée alors magnifiquement mise en valeur.

Dans un massif naturel, il se marie très joliment avec des marguerites, des centaurées, des bleuets, des vesses, des scabieuses… Sa teinte jaune-vert est très facile à associer, la forme en ogive des épis change et met en valeur les fleurs voisines.

Autres usages du réséda

Usage culinaire

Reseda lutea est une plante sauvage comestible qui se mange crue, une plante condimentaire.

Les fleurs (parfumées) et les feuilles tendres sont un ajout intéressant dans la salade ; une sorte de condiment au goût un peu piquant et poivré.

Plante tinctoriale

Le pigment jaune était utilisé dans les méthodes anciennes de coloration naturelle. Sa culture comme plante tinctoriale n’a cessé que lorsque les pigments chimiques ont pris le relais ; pour autant le réséda jaune offre un pigment naturel très qualitatif qui n’a rien à envier aux pigments chimiques. Il servait notamment à colorer les tissus. Le résultat donne une belle teinte lumineuse, jaune doré et stable.

Fleurs, feuilles et tiges sont utilisées en teinture, par exemple, séchées à l’air, puis infusées dans l’eau bouillante. Cette plante était aussi souvent associée à d’autres teintures végétales pour enrichir le coloris final.

Par exemple, le réséda jaune associée avec Isatis tinctoria (la pastelle des teinturiers) donne le fameux vert Sherwood.

Plante médicinale

Le réséda jaune est une ancienne plante médicinale, utilisée dès l’aube de l’humanité, supposée être anticancéreuse. Une étude scientifique récente y a établi la présence de 2 molécules qui sont en effet anticancéreuses de manière préventive. Le réséda jaune est aussi diurétique, vulnéraire, sudorifique.

L’huile essentielle de Reseda lutea est antibactérienne, avec une efficacité démontrée sur Staphylococcus aureus, Staphylococcus epidermidis, et Escherichia coli.

Phytoremédiation

Le réséda jaune est parfois utilisé pour dépolluer le sol en cuivre. Il concentre le métal dans ses tiges, qui sont exportées.

Cela signifie également qu’il ne faut pas consommer le réséda jaune récolté sur une friche industrielle, qui a de grandes chances d’être polluée.

Comment semer le réséda ?

Le semis est le meilleur moyen de multiplier le réséda jaune.

Le réséda est une vivace à vie brève, parfois seulement bisannuelle, il faut donc le ressemer régulièrement ou lui permettre de s’installer au jardin par semis spontané.

Le semis peut être fait directement sur le jardin ou en pot :

il peut être fait en septembre/octobre, tant que l’hiver ne devient pas glacial (inférieur à -10 °C) avec une germination avant l’hiver, des plantules qui résistent à l’hiver et sont magnifiquement développées et très florifères l’année suivante. La floraison est plus hâtive et peut être prolongée en taillant les hampes défleuries.

Le semis peut être conduit également en début de printemps, directement en pleine terre, ou hâté en pot. Semez à chaud, en surface sur une terre souple et couvrez de 1 à 2 mm de terreau ou de sable.

Les cotylédons et les premières feuilles sont en forme de cuillère.

N’hésitez pas à pincer les jeunes plantes pour accentuer la ramification.

La plante en bref

Espèces et variétés intéressantes

• Reseda odorata, la mignonette
• Reseda luteola, le réséda des teinturiers
• Reseda phyteuma, le réséda raiponce
• Reseda glauca, réséda glauque, des Pyrénées
• Reseda alba, le réséda blanc