Conseils pour choisir un érable du Japon sans maladie
Les Acer palmatum ont tant d'attrait et de charme que nous cédons au coup de coeur et c'est bien légitime; mais voilà que la petite merveille va mal, tout le haut dépérit. La déception est énorme, vous ne voulez plus jamais revoir ça . La question est : que faut-il observer au moment de l'achat et dans quel cas peut-on suspecter une maladie assez grave qui fera dépérir la plante ? Nous n'abordons pas ici les conseils de culture .

Haut des tiges, extrémités et apparence des feuilles
L'Acer palmatum vous parait avoir été re-taillé, le pot baigne dans un bac avec trois centimètres d'eau croupie, cela doit éveiller votre méfiance.
Bouts de tiges noires, avec progression en dégradé vers le bas, de nombreux bouts secs gris cendre : soupçon de bactériose. Cette maladie hivernale émet de la syringomycine un poison pour les plantes. Elle fabrique aussi une protéine qui abaisse la résistance des cellules au gel, (c'est loin d'être banal).
Quelques bourgeons (souvent au sommet) ne parviennent pas à s'ouvrir, en été des feuilles restent de petite taille, elles sont décolorées et parfois bordées de noir. Ce sont les signes du Phythophthora. Ce cryptogame est une peste difficile à combattre. Passez votre chemin sans mettre vos doigts dessus, sifflotez, regardez en l'air et intéressez-vous à autre chose .
Branches principales, tronc et collet
Des taches noires sur le tronc sont caractéristiques autant d'une bactérie que d'un phythophthora qui provoqueront par la suite des chancres et la pourriture du collet.
Fentes longitudinales en train de cicatriser, une branche parait rongée , toute une branche sèche, les feuilles sont flétries. On peut suspecter la verticilliose. Les Pépiniéristes connaissent bien cette maladie , les sujets atteints ne sont généralement pas présentés à la vente.
Examiner aussi les racines
Sortir la plante de son pot (un petit coup sec sur le bord du pot le fera glisser). Ne craignez rien pour la plante. Si le personnel vous fait les gros yeux, prenez un air connaisseur et dites en souriant " j'achète aussi les racines"… Elles doivent être de bel orange, sans trace de pourriture noire molle ou gluante. S'il y a des racines blanches en cours d'activité et pas de nid de Fourmis, dites "tout va bien".
La verticiliose des Erables est assez bien documentée, ce n'est pas le cas des bactérioses et pourtant elles sont courantes. Dès qu'il pleut beaucoup en automne et en hiver Pseudonomas syringae se développe sur les extrémités et crée des taches foncées qui ne cessent de s'agrandir en descendant; les branches meurent les unes après les autres. Le phythophthora en crée aussi mais c'est une maladie qui se développe l'été. Ces deux affections connues des arboriculteurs sont insuffisamment reconnues sur les Erables. Elles sont d'autant plus graves qu'à la faveur d'un affaiblissement de la plante deux maladies peuvent se développer ensemble et brouiller les symptômes. La combinaison bactériose/verticilliose est ce qu'il y a de plus grave pour un Acer. Les variétés de palmatum à bois rouge sont les plus sensibles, sangokaku est le plus souvent cité. Les variétés arakawa, deshojo et kiyohime sont appréciées pour leur vigueur et leur moindre vulnérabilité mais n'ont pas de bois rouge.
Ce tableau cataclysmique ne doit pas décourager les acheteurs. Si vous voyez de tels symptômes sur les plantes abstenez-vous de les prendre. Les beaux sujets sains ne manquent pas et les éleveurs sérieux non plus. Ne vous pressez pas, vous allez trouver la perle qui fera votre bonheur.
Opusoculi
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