Réinventer les espaces verts, la gestion différenciée en action
Le principe de Gestion Différenciée est de plus en plus appliqué par les communes de France. Elle permet, sur un espace vert donné, d'adapter les techniques au milieu tout en contribuant au développement durable.

La technique de la gestion différenciée
La technique de la Gestion Différenciée des espaces verts est apparue dans les années 1990. Elle est devenue pour la plupart des communes de France un standard pour aménager, entretenir et pérenniser les espaces verts urbains ou péri-urbains.
Cette approche se traduit par la mise en place de techniques particulières et adaptées en fonction du milieu. Au lieu de traiter tous les espaces d'une même ville de manière uniforme, la Gestion Différenciée adapte pour chaque espace vert un protocole de plantations et d’entretiens spécifiques en fonction de la nature des sols, du taux de fréquentation, des activités possibles...
Un objectif de durabilité et d’optimisation des ressources
La démarche vise plusieurs objectifs : la création de nouveaux types d'espaces plus naturels et libres, la rationalisation des moyens humains, ainsi qu’une gestion du patrimoine vert d’une ville selon des critères de développement durable.
Généralement, sa mise en place s’accompagne d’un plan de gestion pluriannuel. L’existant est répertorié et étudié pour limiter ou abandonner l'utilisation de produits phytosanitaires (herbicides, insecticides, engrais…) et réduire autant que possible la consommation d’eau potable grâce à des systèmes d’arrosage économes ou de récupération d’eau.
Les solutions s’appliquent au cas par cas selon les besoins de chaque espace vert, avec des objectifs fixés sur plusieurs années (1 an, 3 ans, 5 ans…). Certains espaces en herbe peuvent être exemptés de tonte pour favoriser la biodiversité, tandis que d'autres, plus fréquentés, bénéficieront de plantations spécifiques pour améliorer l’équilibre des sols.
Vers une approche globale de la gestion des espaces verts
Dans la plupart des cas, une réflexion plus large est engagée sur la réutilisation des déchets verts via le compostage. La Gestion Différenciée peut être appliquée localement ou intégrée dans une stratégie intercommunale, facilitant ainsi la préservation et le transfert de biodiversité (trame verte).
Défis et limites de cette approche
Si la Gestion Différenciée présente de nombreux avantages, sa mise en place peut rencontrer certains obstacles. L’un des premiers défis est l’évolution des mentalités : les habitants, habitués aux pelouses bien tondues, peuvent percevoir un entretien plus naturel comme un manque de soin. La sensibilisation est donc essentielle pour faire accepter ces changements.
Cette approche implique également une adaptation des pratiques d’entretien. Les équipes doivent être formées à de nouvelles méthodes, comme la fauche tardive ou la gestion des prairies fleuries, et disposer de matériel spécifique. Ces évolutions peuvent représenter un coût initial pour les communes, même si elles entraînent des économies à long terme.
Enfin, un entretien plus raisonné peut favoriser l’apparition d’espèces invasives, nécessitant une vigilance particulière. Tous les espaces ne pouvant être gérés de la même manière, il est essentiel de trouver un équilibre entre biodiversité et usages du public.
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