La serfouette, instrument indispensable au jardin Découvrez la serfouette et son histoire Une serfouette Facebook Twitter Pinterest L'origine du mot serfouette, quelquefois appelée binochon, bêchelon ou marochon selon les régions et les époques, est issue du latin « circumfodere » : Creuser autour. Cet outil possède encore son verbe: Serfouir; le vieux français lui en attribuait deux de plus, serfouer et serfouetter. L'opération effectuée avec cet instrument est le serfouissage ou le serfouage. Le « Bon jardinier », almanach pour l'année 1829, en fait la description suivante de la sefouette : «C'est une binette très étroite, dont le coté opposé à celui de la lame a ordinairement deux dents aussi longues que cette lame. On s'en sert pour serfouir la terre autour des petites plantes trop rapprochées pour y faire passer la binette. » En fait cet outil, déjà connu au temps des romains, se décline en d'autres formes: Une panne à fer rectangulaire d'un coté et une fourche de l'autre, une panne d'un coté et une langue de l'autre; moins courant, une langue d'un coté et une fourche de l'autre. Encore plus rares sont celles portant deux houes ou deux langues de tailles différentes. On nomme donc généralement serfouette tout instrument muni d'une douille courte portant deux fers opposés sensiblement dissemblables. Légère et aisément maniable, elle est très prisée des jardiniers pour sa polyvalence facilitant l'entretien des planches légumières et des massifs de fleurs. En fonction de sa forme on peut sarcler, biner, creuser, griffer, ameublir la terre entre les plantes, piocher ou sillonner. La longueur totale de son fer, peu épais, qu'il est préférable de choisir forgé que soudé, varie selon les modèles entre 20 et 30 cm. Le manche mesure ordinairement de 1,00 à 1,30 m. La « grande serfouette » ou « serfouette vigneronne » était autrefois largement utilisée pour la viticulture et l'agriculture, en terrains plus ingrats. Plus lourde et plus robuste que la version horticole, on l'employait pour sarcler et piocher autour des pieds de vigne, biner les champs de légumes. Vers 1920 encore, dans une France rurale peu mécanisée, les dessins de modèles régionaux pouvaient emplir une page entière d'un catalogue d'outillage français. Bref, le bon jardinier aura toujours besoin de notre sympathique serfouette. Serfouissez donc, serfouissez encore et souvent au pied de vos plantes. Leur beauté et leur santé en dépend. Frédéric DESCHAUME