Comment planter un arbre conditionné en pot au jardin ?
Planter un arbre en conteneur demande de suivre quelques étapes simples mais importantes. Bien les respecter permet à l’arbre de s’enraciner correctement et de grandir dans de bonnes conditions pour les années à venir. Retrouvons les explications étape par étape de Marc-Henri Doyon des pépinières Ripaud.
Le conditionnement des arbres dans le commerce
Lorsque l'on veut acquérir un arbre, il existe deux types de conditionnements dans le commerce :
- en pot (conteneur) ;
- à racines nues.
Marc-Henri conseille vivement la plantation d'arbres à racines nues, c'est-à-dire vendus sans pot, à partir de la Sainte Catherine, période durant laquelle, comme le dit le dicton, 'tout bois prend racines'. La bonne période de plantation pour ces arbres est comprise entre fin novembre et fin février. Ceci est valable pour tous les arbres qui perdent leurs feuilles (espèces et variétés caduques).
Si le temps nous a manqué ou que la météo a été trop mauvaise durant cette période de plantation idéale, on va être obligé de planter un arbre conditionné en pot. Ici, Marc-Henri nous présente un mûrier, un arbre parfait pour créer un bel ombrage au jardin.
Comment planter un arbre au jardin ?
Planter un arbre au jardin demande quelques précautions afin d'assurer au mieux sa reprise. Les étapes :
1- Le dépotage
Lorsque l'arbre est sorti de son pot, il est important de vérifier que le système racinaire ne forme pas un chignon, ce qui est très fréquent. Dans ce cas, il faudra démêler les racines sur toute leur surface pour que, dans le futur, elles puissent bien coloniser leur nouveau substrat.
2- La taille
Ensuite, on va sélectionner les branches en les taillant selon la silhouette désirée pour l'arbre. On va donc se poser la question de la hauteur afin de pouvoir passer en-dessous sans se baisser, par exemple.
On va également raccourcir les branches pour que l'arbre se développe bien. Marc-Henri garde deux départs à chaque fois pour que la branche se ramifie dans les deux sens.
3- Creuser le trou
Le volume du trou est très important. Il doit être supérieur à celui de la motte pour faciliter la plantation, mais aussi permettre au système racinaire de se développer sans forcer. Un trou de plantation idéal pour un petit arbre aura pour dimensions minimales 50 x 50 x 50 cm.
Une fois le trou creusé, n'oubliez pas d'ajouter du compost au fond du trou celui-ci pour assurer une meilleure reprise et apporter des éléments nutritifs au niveau des racines.
Les racines sont faites pour vivre sous terre et le tronc au-dessus de la terre, quand on fait le contraire, c'est la misère. Le collet, c'est-à-dire la partie située entre les racines et le tronc, devra affleurer le sol et ne pas être trop enterré.
4- Tuteurer
Placez un tuteur solide (6 à 8 cm de diamètre) au pied de l'arbre pour l'empêcher de trop bouger, le temps que le système racinaire se développe bien. Un arbre qui bouge trop après la plantation est un arbre qui meurt rapidement, d'après notre spécialiste.
Attachez votre arbre sur son piquet le plus haut possible avec un collier spécifique. N'utilisez pas de fil de fer ou de ficelle qui pourrait étrangler le tronc.
Le collier va bien maintenir le tout et permettra d'éviter que le tronc ne frotte sur le piquet pour préserver l'écorce. L'écorce est une partie cruciale de l'arbre, car elle permet d'alimenter la plante. On ne doit donc pas l’abîmer et il faut en prendre grand soin.
5- Reboucher et arroser
Rebouchez le trou, réalisez une cuvette autour du pied, puis arrosez copieusement.
Une dose d'arrosage pour un arbre ne correspond pas à celle d'un arrosoir, mais à un volume de 50 litres.
6- Pailler le pied de l'arbre
Ensuite, on vient pailler le sol au pied de l'arbre, idéalement sur un mètre en périphérie de celui-ci. L'herbe sauvage aura été au préalable arrachée.
Le paillage peut être constitué de résidus de tontes de pelouse, de bois broyé (BRF), ou de tout autre matériau organique que vous pourrez ainsi recycler. Ménagez une couche d'au minimum 10 cm d'épaisseur, sans enterrer le tronc dans le paillage.
Le paillage permet à l'eau de ne pas trop s'évaporer, il va aussi protéger la périphérie de l'arbre des coups de tondeuse ou de débroussailleuse. Marc-Henri nous montre l'exemple d'un arbre ayant subi une blessure de Rotofil qui a maintenant deux ans. Cette blessure est importante en taille et ne se refermera jamais vraiment. Cet arbre, dans la pépinière, ne sera pas conservé et va terminer sa vie à la poubelle, car dans 10 ans, s'il subit un simple coup de vent, il va tomber, car cette vieille blessure l'a fragilisé.
On doit donc toujours protéger l'écorce comme on le ferait avec un bijou !
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