La reproduction des fougères
Plantes ornementales appréciant les lieux humides et ombragés, les fougères ont un mode de reproduction un peu particulier. Ces végétaux primitifs ne fleurissent pas et ont donc dû développer une toute autre façon de se reproduire.

Focus sur les fougères
Les fougères composent un des plus grand embranchement végétal comprenant près de 13 000 espèces poussant pour une grande partie dans les forêts tropicales et pour l'autre, dans les bois tempérés. De très rares espèces comme les Cheilanthes poussent toutefois en plein soleil dans les zones désertiques.
De nombreuses espèces sont épiphytes c'est à dire qu'elles vivent accrochées aux rochers ou aux plantes, d'autres sont terrestres et poussent dans le sol. Les fougères sont composées de frondes tantôt persistantes tantôt caduques qui constituent tout l'attrait ornemental de ces plantes.
Leur port est très variable : on peut trouver des sujets de très petites taille (Phlebodium) autant que des fougères arborescentes (Dicksonia) poussant sur un rhizome dressé ressemblant à un tronc. Insolite, le Platycerium, plus connu sous le nom de 'Corne d'élan' pour la forme caractéristique de ses frondes, se fixe aux troncs des arbres.
La reproduction des fougères : un mystère longtemps préservé
Les fougères sont des plantes primitives, qui comme la prêle ou le lycopode, appartiennent aux Ptéridophytes, végétaux ne produisant pas de fleurs. La reproduction est donc un peu différente, elle a d'ailleurs intrigué les botanistes jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. John Lindsay, envoya alors un peu de 'poussière de feuille' au jardin botanique de Kew en Angleterre avec les instructions de semis qu'il avait déduites de ses expérimentations en Jamaïque en observant la nature. Mais le mécanisme complexe de la reproduction et de l'alternance des générations ne fut découvert qu'à la fin du XIXe siècle, ce qui est donc très récent.
Mécanisme de reproduction
Les fougères possèdent tout le matériel nécessaire à leur reproduction, et se multiplient par alternance des générations. La plante mère est nommée 'sporophyte', c'est elle qui porte au revers de ses frondes des amas de sporanges contenant des spores qui ne seront libérées qu'à maturité. Ces spores seront alors transportées par le vent et germeront sur un lieux propice.
Cette germination (prothalle) induit une deuxième génération d'organes reproducteurs mâles et femelles. Le protalle, ressemblant à une fine lame, abrite à son revers un archégone (organe femelle) contenant un œuf (oosphère). En périphérie du protalle se développe l'anthéridie (organe mâle) qui renferme des antérozoïdes. La nature fait ensuite le reste grâce à une fine couche d'eau qui conduira les antérozoïdes jusqu'à l'oosphère afin de la féconder. Une vraie fougère pourra alors naître et le protalle disparaîtra complètement laissant place au sporophyte, c'est à dire aux frondes de la nouvelle fougère.
Le saviez vous ?
Comble de l'adaptation, la reproduction des fougères s'est modifiée dans les zones désertiques : elles sont devenues apogames. L'eau nécessaire à la reproduction sur deux générations faisant défaut, elle se reproduisent directement par émission de spores !
Vos commentaires