Le charançon rouge du palmier, un ravageur à surveiller
Insecte redouté des palmiers, Rhynchophorus ferrugineus, aussi appelé le charançon rouge, s’impose comme l’un des ravageurs les plus destructeurs des palmeraies. Cet article passe en revue sa biologie, ses dégâts et les méthodes de lutte possibles pour protéger vos palmiers

Origine et propagation du charançon rouge
Le charançon rouge (Rhynchophorus ferrugineus) est un coléoptère originaire des îles indonésiennes et de l'Inde méridionale. Il détruit sur ses terres d'origine les plantations de cocotiers ; il est donc considéré comme nuisible.
Il sévit dans notre pays depuis 2006 détruisant les palmiers de la Côte d'Azur et de la Corse, il est même présent dans le département du Morbihan. Il se propage peu à peu en Italie mais aussi dans le Sud de l'Espagne.
Une lutte obligatoire et sévèrement encadrée
Depuis le 22 juillet 2010, la lutte pour l'éradication du charançon rouge du palmier a été rendue obligatoire par arrêté ministériel (arrêté du 21 juillet 2010) en France. Si la mise en œuvre de mesures de surveillance et d'éradication édictées dans cet arrêté ne sont pas respectées, le contrevenant s'expose à de lourdes sanctions (30 000 euros d'amende et 6 mois de prison selon le Code rural et de la pêche maritime, article L251-20 et 21).
La prévention et la destruction systématique sont les seuls moyens de lutte efficaces car une fois les dégâts constatés, il est déjà trop tard ; Le palmier est mort et il constitue un foyer d'infestation pour les espèces voisines.
Les larves se développent à l'intérieur rongeant l'arbre jusqu'à ce qu'il en meure. Elles seront alors prêtes à se transformer en adultes capables de se reproduire et de continuer le travail un peu plus loin, c'est pourquoi la lutte préventive est si importante.
Les plantes les plus touchées
Palmiers les plus touchés
- Phoenix canariensis : palmier des Canaries, le plus attaqué en Méditerranée
- Phoenix dactylifera : palmier dattier
- Phoenix reclinata : dattier du Sénégal
- Cocos nucifera : cocotier
- Elaeis guineensis : palmier à huile
- Washingtonia spp. : Washingtonia filifera, Washingtonia robusta
- Syagrus romanzoffiana : palmier de la reine
Palmiers occasionnellement touchés
- Chamaerops humilis : palmier nain méditerranéen)
- Livistona spp.
- Sabal spp.
Prévention et observation
La lutte contre le charançon rouge repose avant tout sur une surveillance régulière des palmiers. Il est recommandé d’inspecter fréquemment la couronne et la base des palmes pour détecter tout signe suspect : palmes affaissées, suintements bruns, sciure, bruits de mastication ou odeur de fermentation.
La taille doit être évitée en période de vol de l’insecte (printemps à automne), car les plaies attirent les femelles qui viennent y pondre.
Les pièges à phéromones, placés dans les zones à risque piègent les mâles et empêchent donc la reproduction, limitant ainsi la prolifération de l'espèce. Renouvelez souvent les phéromones car le charançon sévit de mars à novembre.
Les Nematodes Sc (Steinernema carpocapsae) constituent aussi une bonne solution de traitement. Ces vers microscopiques pulvérisés en solution aqueuse sur le cœur, la couronne et le bourgeon terminal vont coloniser les larves, se développer à l’intérieur et les détruire de façon très naturelle.
Le champignon pathogène le Beauveria bassiana a aussi une action positive dans la lutte contre le charançon rouge.
Enfin, l’élagage raisonné, le piégeage et l’élimination rapide des sujets infestés limitent la propagation du ravageur.
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