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Corydale blanche, Corydale fleurs de lait

Nom scientifique : Corydalis ochroleuca
Synonymes : Pseudofumaria alba subsp. acaulis, Fumaria ochroleuca, Fumaria alba, Capnoides acaulis
Famille : Papavéracées

La corydale blanche, Corydalis ochroleuca, est une charmante plante vivace d’ombre, belle toute l’année avec son feuillage de capillaire et sa très longue floraison. Elle n’est pas difficile à cultiver si on lui permet de se naturaliser. Dommage qu’elle soit si rare en culture !

Corydale blanche, Corydale fleurs de lait, Corydalis ochroleuca
Corydale blanche, Corydale fleurs de lait, Corydalis ochroleuca © Véronique MACRELLE
Corydale blanche, Corydale fleurs de lait, Corydalis ochroleuca
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Corydalis ochroleuca ou Pseudofumaria alba, appelée corydale blanche ou fleurs de lait est une plante vivace herbacée appartenant à la famille des Papavéracées, donc apparentée au pavot, ou plus précisément dans une autre classification, à la famille des Fumariacées, comme le cœur-de-Marie (Dicentra) ou les fumeterres

Corydalis ochroleuca est originaire d’Europe, notamment des Balkans, mais régulièrement cultivée pour son élégance depuis des siècles, elle est naturalisée en France, bien que très rare.

Le corydale blanche, qui ressemble à notre espèce indigène à fleurs jaunes, Corydalis lutea, est d’une grande élégance, et cela quasiment toute l’année ! Rares sont les vivaces qui fleurissent aussi longuement et son feuillage fin est toujours soigné.

Pourquoi n’est-elle pas plus souvent proposée à la vente alors ? Parce que, très tendre, elle se transporte plutôt mal, et qu’une fois mature, sa transplantation raccourcit sa durée de vie. 

C’est plus souvent une plante qui se transmet d’ami à ami ou entre collectionneurs. Cependant, elle mérite d’être introduite dans tout jardin un peu ombragé tandis qu’on laisse s’installer ses quelques semis spontanés : le meilleur moyen de la pérenniser.

Description de Corydalis ochroleuca

La corydale blanche est une plante vivace au feuillage persistant, bien que beaucoup plus réduit en hiver qu’en été. Souvent aussi large que haute, elle dessine une masse de feuilles dense et aérienne à la fois, une boule végétale de parfois plus de 40 cm. Chaque feuille est très découpée à la manière d’une feuille de fougère capillaire. Ces feuilles sont alternes, avec un limbe très fin d’une teinte vert bleuté.

Tiges, racines et feuilles sont tendres, facilement écrasés, ce qui explique la fragilité de cette plante au transport et au repiquage.

La corydale blanche développe une racine pivotante (une fine carotte) cassante et des racines fibreuses. Elle ne fait pas de rhizome.

Parfois dès le mois de mars, puis sans discontinuer ensuite jusqu’aux gelées, Corydalis ochroleuca parsème son joli feuillage de petites grappes de fleurs. Ces dernières sont allongées de 1,7 cm, tubulaires et zygomorphes, 2 pétales blancs soudés s’ouvrent sur 2 autres, jaune vif, qui dépassent à peine du tube et qui protègent les pièces sexuelles. Les insectes pollinisateurs doivent les écarter pour atteindre leur nourriture et les polliniser par la même occasion.

Si les insectes ont fait leur travail, de petites gousses vertes s’ensuivent, contenant un unique rang de graines, libérées lorsque la gousse, encore verte, se fend en 2.

Ces graines sont le plus souvent récupérées et dispersées par les fourmis qui peuvent les enfouir ou les laisser dans des anfractuosités humides, c’est pourquoi on retrouve parfois cette corydale blanche au milieu d’un mur de pierres sèches.

Corydale ocholeuca vit généralement 2 ou 3 ans, puis disparaît. Elle doit donc se renouveler régulièrement par semis, souvent spontanés, mais rarement trop abondants.

Comment cultiver et utiliser la corydale blanche ?

Corydalis ochroleuca est adapté à une exposition mi-ombre ou complètement ombragée, mais claire. Elle apprécie les ambiances un peu fraîches et les terres humifères, typiquement les sols de sous-bois ou les amas de débris végétaux plus ou moins décomposés. Elle peut supporter quelques heures de soleil, mais en revanche, supporte mal les fortes chaleurs.

Pour l’accueillir dans son jardin, le plus compliqué c’est de réussir à la transplanter la première fois : ensuite, il faut la laisser se ressemer : ces descendants spontanés seront probablement plus vigoureux et vivront plus longtemps.

Le mieux est de la transplanter en automne, en hiver s’il ne gèle pas ou tôt au printemps, en essayant de ne pas être brutal avec ses racines.

Un pied mature reprend mieux si on coupe presque toutes les tiges et feuilles à quelques centimètres au-dessus de la souche. Par contre, les jeunes semis de quelques feuilles supportent bien mieux le repiquage.

Pour l’installer ailleurs dans le jardin, il faut récupérer quelques graines avant qu’elles ne soient expulsées de la gousse. Une gousse mature (on voit un peu les graines noires par transparences) explose légèrement lorsqu’elle est pincée entre 2 doigts.

Ces graines sont semées directement en place, car elles ne supportent pas le stockage au sec. Elles peuvent éventuellement se conserver quelques mois sur papier humide, ensachées dans le réfrigérateur.

Il faut donc considérer la corydale blanche, comme une plante semi-sauvage, qu’on laisse pousser là où elle se sème. Elle le fait en sous-bois, à l’ombre des arbustes ou au pied de murs ombragés (au nord, par exemple). Et s’il y a un surplus de plantules ou qu’elle menace d’étouffer une plante plus fragile, il suffit de tirer légèrement dessus pour l’arracher.

Comparaison entre Corydalis lutea et Corydalis ochroleuca

La corydale jaune et la corydale banche se ressemblent, d’ailleurs certains les classent ensembles dans le genre Pseudofumaria

Elles sont difficiles à différencier quand elles ne fleurissent pas, cependant, la corydale blanche a un développement un peu plus grand et un feuillage bleuté tandis que la corydale jaune arbore un vrai vert tendre.

En culture, la corydale blanche est plus exigeante sur la nature du sol, qui doit être frais et drainant. Elle se ressème plutôt moins, par contre, elle se prête un peu mieux à la transplantation.

Multiplier la corydale blanche

Le semis peut se faire en pot. Les graines sont éphémères et germent mal ou pas si elles ont été stockées au sec. 

Elles sont donc semées immédiatement sur un simple terreau humidifié, non couvertes, car elles ont besoin de lumière. Elles germent dans les 3 mois. Les jeunes plantules sont divisées dès qu’elles montrent 1 ou 2 feuilles découpées, éventuellement mises en place immédiatement au jardin, mais elles sont facilement dévorées par les limaces.

La plante en bref

Botanique

Origine
Europe, centrale, naturalisée en France, mais rare

Floraison

Période
D'avril jusqu'en automne
Couleur
Blanc

Port et feuillage

leaf
Type
Plante herbacée et ornementale d'ombre
Feuillage
Persistant
Hauteur
0.30 à 0,40 cm

Plantation

Exposition
Ombre à mi-ombre
Rusticité
Très rustique, jusqu'à -34 °C
Sol
Humifère
Acidité
Moyennement acide à légèrement basique
Humidité
Frais et drainant
Utilisation
Massif d'ombre ou de mi-ombre, dallage, gravier, vieux mur, potée, au pied des conifères, sous-bois
Période favorable
Printemps, automne

Entretien & Multiplication

Multiplication
Semis, mais pas de division

Espèces et variétés intéressantes

Près de 150 espèces dans ce genre.

  • Corydalis lutea, corydale jaune
  • Corydalis ophiocarpa, à fleurs crème
  • Corydalis bulleyana, à fleurs pourpres
  • Corydalis solida bulbeuse à fleurs violettes
  • Corydalis elata, haute espèce à fleurs bleue
  • Corydalis calicosa, bleu violacée
  • Corydalis malkensis, bulbeuse de collection
  • Corydalis cava, espèce indigène et bulbeuse
  • Corydalis flexuosa, bleu clair
  • Corydalis cheilanthifolia, corydalis à feuilles de cheilanthes (petite fougère)
  • Corydalis sempervirens, étonnante espèce indigène annuelle et grimpante
  • Corydalis petrophylla, plus adaptée à la rocaille, au feuillage coloré et fleurettes bleutées
  • Corydalis x 'Blackberry Wine' hybride vigoureux au bel avenir

Article rédigé par Véronique MACRELLE

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