Glaïeul

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Gladiolus : les glaïeuls, diversité et culture

Les glaïeuls, du genre Gladiolus, sont des plantes vivaces dites à bulbes appartenant à la famille des Iridacées, la même que les iris.

Ce genre est surtout très utilisé comme plante ornementale sous une grande diversité de variétés horticoles, tandis que les espèces botaniques font le bonheur des collectionneurs.

Cependant, même parmi les formes horticoles, il est bon de s’y retrouver et de comprendre leur cycle végétatif pour les cultiver, les utiliser à bon escient et les refaire fleurir l’année suivante.

Le genre Gladiolus 

Le genre Gladiolus contient aujourd’hui 255 espèces, sachant qu’il englobe maintenant les genres Acidanthera, Homoglossum, Anomalesia, Oenostachys et Antholyza. 

Ces espèces sont originaires d’Afrique, de Madagascar, d’Europe et du Moyen-Orient, sachant que la région où le genre est le mieux représenté est l’Afrique du Sud.

Ces glaïeuls sauvages ont des fleurs assez petites (4 cm en moyenne), mais d’une grande délicatesse, de forme complexe avec des coloris très divers. Les glaïeuls botaniques sont assez rares en culture et même, sont parfois menacés dans leur habitat. 

Les glaïeuls horticoles à grosses fleurs n’ont plus grand-chose à voir avec les glaïeuls botaniques qui en sont pourtant issus : des hybrides complexes, sélectionnés depuis des siècles pour leur endurance et leurs fleurs massives très colorées.

Ces glaïeuls hybrides sont très nombreux et faciles à trouver dans les surfaces de vente spécialisées. Ils existent quasiment dans toutes les teintes.

Caractéristique des glaïeuls, les glaïeuls montrent un feuillage saisonnier plat pour la plupart (cruciforme pour G. tristis) et très élancé : 1 à 9 feuilles en forme de glaive, imbriquées les unes dans les autres sur un même plan. L’inflorescence est centrale, très haute et unilatérale, comportant plusieurs fleurs en épis. Ces fleurs sont tubulaires, formées de 6 tépales, à symétrie bilatérale.

La floraison dure 2 semaines environ.

Ils sont considérés en horticulture comme des plantes à bulbes ; leur organe de réserve est un corme.

Ce qu’il faut savoir sur les glaïeuls

Les glaïeuls peuvent être à croissance estivale, alors plantés au printemps, et fleurissant pendant l’été. Dans ce cas, leur bulbe est au repos pendant l’hiver. D’autres glaïeuls ont une croissance hivernale : dans ce cas, ils sont plantés en automne ou en début d’année au plus tard, et fleurissent au printemps. Leurs bulbes se mettent au repos pendant l’été.

Dans la plupart des cas, les bulbes apprécient, voire nécessitent une saison sèche pendant le repos.

Bien que le glaïeul soit classé parmi les plantes à bulbes pour le jardinier, son organe de réserve n’est pas réellement un bulbe (feuilles concentriques en oignon), mais plutôt un corme : un tubercule rond entouré d’une chemise.

Si ces cormes sont petits chez beaucoup d’espèces naturelles, ceux des glaïeuls hybrides à grosses fleurs peuvent avoir un calibre de 14, soit une circonférence de 14 cm.

Cycle végétatif : le corme commence à s’enraciner, puis émet une pousse étroite et rigide comportant 1 ou plusieurs feuilles (une feuille seulement chez les bulbilles). Enfin, chez les cormes assez gros pour fleurir, une tige centrale s’élève et fleurit. Au moment de la floraison, le corme est complètement vide, épuisé. C’est un stade où le glaïeul ne doit pas manquer d’eau.

Alors que les fleurs fanent, les feuilles commencent à renflouer le bulbe-fils qui se développe au-dessus de l’ancien. En même temps, parfois ce bulbe-fils produit quelques bulbilles, ce qui permet une multiplication végétative. Ces bulbilles devront généralement se développer en feuilles 2 années avant d’être capables de fleurir.

Les feuilles terminent leur saison et sèchent, le bulbe-fils s’endurcit en phase de repos végétatif (sans feuille) pour attendre la nouvelle saison.

Les différents types de glaïeuls 

Les glaïeuls horticoles ou glaïeuls hybrides

Parmi les glaïeuls horticoles, on peut différencier les glaïeuls hybrides à grandes fleurs, les glaïeuls hybrides à petites fleurs, et les glaïeuls hybrides nains. Malgré leurs fleurs plus petites, les deux derniers types ont l’avantage d’être plus rustiques et de pouvoir éventuellement être laissés en pleine terre toute l’année.

Les glaïeuls hybrides à grandes fleurs, parfois appelés Gladiolus x grandiflorus

Ce sont les glaïeuls les mieux connus et les plus diversifiés, presque toutes les couleurs existent ! Ces variétés de glaïeuls horticoles sont pour la plupart hybridées à partir de l’espèce sauvage africaine Gladiolus dalenii, qui a déjà naturellement de grandes fleurs bien pleines dans les tons rouges, orange et jaunes.

Les glaïeuls hybrides à grandes fleurs sont peu rustiques, mais ont une croissance estivale : on les plantent donc au printemps, quand il ne gèle plus et à moins d’habiter en climat méditerranéen, on les ressort de terre à la fin d’été, ou, s’ils sont cultivés en annuel, on en replante de nouveaux bulbes chaque année.

Comment cultiver et entretenir les glaïeuls à grosses fleurs ?

Tout d’abord, il faut bien les choisir à l’achat : lors de l’achat d’un glaïeul à grosses fleurs, ne regardez pas que le prix ! Le calibre des bulbes est primordial pour obtenir de belles floraisons. Le mieux est de choisir des calibres 12/14 (environ 4 cm de diamètre). Dans tous les cas, il ne faut pas acheter de bulbe de calibre inférieur à 10/12 (de moins de 3 cm de diamètre), ils ne sont pas assez gros pour fleurir.

Ces glaïeuls ont besoin de soleil et d’un sol riche et souple. Ils sont très tolérant sur la nature de la terre, mais ont besoin d’apports d’eau réguliers tout le long de leur période végétative.

Ces bulbes de glaïeuls se plantent quand il ne risque plus de geler. On peut les planter à partir de mi-mai, puis jusque fin juin. Leur croissance est très rapide et ils fleurissent 70 jours après la plantation en ce qui concerne les plus précoces, et 100 jours plus tard pour les plus tardifs.

Les bulbes sont enterrés à 10 cm de profondeur, avec un espacement minimum de 10 cm entre eux. À la plantation, la terre est au préalable enrichie de compost, fumier ou autre amendement organique.

Dès que les tiges feuillées mesurent 50 cm de hauteur, il vaut mieux le tuteurer, sinon les lourdes fleurs les feront s’affaisser. Généralement, les tiges se plient juste au-dessus du corme. Si les tuteurs ordinaires ne vous plaisent pas, il existe aussi des tuteurs à enterrer, très discrets, qui se posent au moment de la plantation sur le corme pour renforcer le collet.

Soins : durant la croissance, ces glaïeuls ne doivent pas manquer d’eau. S’il y a sécheresse, il faudra les arroser copieusement 1 fois par semaine, surtout au moment de l’épiage.

Pour les garder plus d’une année : une fois la plante défleurie, vous pouvez couper les hampes (les laisser venir en graines leur prend de l’énergie), mais il faut laisser les feuilles terminer leur cycle : elles doivent régénérer un nouveau corme pour l’année suivante.

Rajoutez de l’engrais organique en surface et apportez de l’eau pour qu’ils s’épaississent.

Quand les feuilles sont séchées, vous pouvez sortir les nouveaux bulbes de terre : s’ils mesurent plus de 3 cm de diamètre, ils refleuriront l’année suivante.

Ces bulbes sont maintenus au sec et au frais, dans un garage ou une cave, par exemple.

Comment associer les glaïeuls à grosses fleurs dans le jardin  de façon naturel ?

Depuis des siècles, les glaïeuls à grosses fleurs reviennent en force puis passent de mode. Si nos grand-mères les cultivaient en ligne pour faire en des bouquets, notre époque, avec ses divers styles de jardins, offre plus de latitude pour alléger leurs grosses fleurs, par exemple dans les jardins à l’anglaise ou dans des jardins de style naturel, bien remplis. En effet, au milieu de belles et hautes graminées (Calamagrostis Karl Foerster, Stipa gigantea, Miscanthus sinensis gracillimus, Muhlenbergia capillaris) ou parmi d’autres inflorescences aériennes (verveine de Buenos Aires, pereskia, gaura) et parmi de hautes pelouses fleuries, ces glaïeuls perdent leur lourdeur. Ils peuvent aussi prendre part avec panache aux massifs monochromes.

Il faut, bien sûr, éviter de trop gros groupes ou de mélanger trop les couleurs.

Les glaïeuls hybrides à petites fleurs parfois appelés Gladiolus x primulinus

Les glaïeuls hybrides à petites fleurs sont le plus souvent issus de Gladiolus dalenii et Gladiolus papilio, 2 espèces relativement rustiques. Ils existent en moins de diversité que ceux à grosses fleurs, mais ils ont l’avantage d’être assez rustiques tout en ayant des fleurs moins lourdes, mieux séparées les unes des autres sur l’épi. 

Ils sont tout à fait charmants, plus naturels, et on peut les conserver plusieurs années en terre si le terrain n’est pas trop lourd, ils ne demandent donc que très peu d’entretien, si ce n’est arroser quand il fait sec et les nourrir.

Ces glaïeuls ne dépassent guère 1 m de haut.

Leur croissance est estivale, donc leurs besoins rejoignent ceux des glaïeuls à grosses fleurs, mais ils peuvent être plantés à partir d’avril.

• Gladiolus 'Atom', d’un joli rouge vif bordé d’une fine ligne blanche
• Gladiolus 'Carolina Primerose', jaune primevère

Les glaïeuls nains parfois appelés Gladiolus nanus

Les glaïeuls nains sont représentés par les glaïeuls de Covillei, mais aussi parfois par d’autres hybrides, qualifiés de nains. Ils dépassent rarement les 50 cm.

Les Gladiolus x covillei sont des hybrides de Gladiolus cardinalis (rouge vif) x Gladiolus tristis (jaune crémeux). Ils existent en un panel de coloris, souvent de plusieurs couleurs, aux tépales inférieurs à macules.

Ce sont des glaïeuls très précoces, voire hivernaux, qu’on plante en automne ou au printemps, mais en avril au plus tard, car ils auront fini leur cycle végétatif vers fin juin. Ils sont plantés aussi à 10 cm sous terre. Leurs bulbes (florifères) sont de calibre 8 + (diamètre de 2,5 cm minimum).

Assez rustiques, ils pourront rester en pleine terre dans un sol suffisamment drainant, donc être plantés pour plusieurs années. 

Ce sont des plantes adorables, solides et très colorées.

Le glaïeul de Covillei de base est rose tendre à macules roses, presque fluorescentes !

• Gladiolus x covillei 'The Bride' est blanc pur, tandis que « The Nymp » est blanc maculé de rose.
• Gladiolus x covillei 'Galaxian' est blanc et pourpre
• Gladiolus x covillei 'Robinetta' est rouge
• Gladiolus nanus 'Vulcano', montre un rose très puissant, maculé  de violet
• Gladiolus nanus 'Mirella' est rouge orangé

Les glaïeuls sous forme d’espèces botaniques

Les vraies espèces de glaïeuls sont assez rares en culture, généralement difficiles à trouver. Mais quel genre fascinant !

Formes, textures et couleurs parfois exubérantes font le plaisir des collectionneurs qui les cultivent à partir de graines échangées dans les associations horticoles. À partir de semis, certains fleurissent 2 années plus tard.

Si nombre d’entre eux sont d’extraordinaires espèces africaines dont seules quelques-unes se trouvent (parfois) en vente en Europe, quelques espèces sont européennes, et même Françaises, soit réellement indigènes, soit arrivées il y a si longtemps (en messicole, par exemple) qu’on les considère aujourd’hui comme indigène. Elles sont donc tout à fait rustiques.

Espèces de glaïeuls européennes

Certains glaïeuls botaniques européens sont faciles à cultiver au jardin, merveilleux dans une prairie fleurie ou dans les massifs. Ils se tiennent tout seuls pourvu qu’ils soient entourés d’autres plantes et leurs fleurs sont extrêmement gracieuses. Ils sont souvent rose vif, nimbés de blanc ou de violet.

Leurs bulbes sont petits (environ 2 cm).

• Gladiolus italicus, le glaïeul d’Italie ou des blés, est une petite merveille facile à maintenir au jardin : une fois planté il se débrouille tout seul et se multiplie bien. Les petites repousses à une feuille proviennent des bulbilles : il ne faut pas les confondre avec des brins d’herbe ! Il se plante en automne et sort de terre très tôt dans l’année. Son cycle se termine en mai.
• Gladiolus x byzantinus, hybride de Gladiolus dubius et Gladiolus italicus, est sans doute l’espèce la plus souvent proposée dans les surfaces de vente.
• Gladiolus communis, le glaïeul commun est parfois aussi cultivé.

Moins souvent on peut rencontrer :

• Gladiolus dubius, le glaïeul douteux
• Gladiolus palustris, le glaïeul des marais

Parmi les espèces européennes, il y a aussi le très beau et rare Gladiolus atroviolaceus, dont les fleurs tirent sur le bleu.

Espèces de glaïeuls africains parfois proposées à la vente 

et qui sont assez rustiques pour rester en terre toute l’année en zone 8

• Gladiolus papilio, de croissance estivale, est grand, très fin, aux fleurs en cloche violacées et cendrées ou parfois rouge pourpré sous la forme « Ruby ». Il est tout à fait rustique, mais fleurit assez tard, à la fin de l’été.
• Gladiolus tristis, de croissance hivernale, se plante, en automne, janvier au plus tard, en sol drainant. Il produit de belles fleurs ouvertes en jaune crémeux. Certaines sous-espèces sont remarquablement parfumées.
• Gladiolus carneus, (rustique jusqu’à -7°) est de croissance hivernale, donc supporte nos hivers humides, il est rose crème et petit, 50 cm maximum.
• Gladiolus acidanthera, le glaïeul d’Abyssinie, est très grand et magnifique, odorant, blanc maculé de brun au centre. Sa croissance est estivale, mais sa floraison est tardive. Il a besoin d’une longue saison chaude.
• Gladiolus oppositiflorus, de couleur saumon, est de croissance estivale et résiste à -8 °C.

La plante en bref

Espèces et variétés intéressantes

Le genre comprend 255 espèces. La plupart des glaïeuls que nous connaissons sont des hybrides d'espèces sud-africaines. On distingue

• les glaïeuls hybrides à grandes fleurs, espèces vigoureuses à tige rigide poussant jusqu'à 1,50m
• les glaïeuls hybrides à petites fleurs (ou glaïeul papillon) ont des fleurs majestueuses portant en général des taches de couleurs vives contrastant avec les pétales inférieurs, tendant à évoquer un papillon.
• Primulinus gladiolus est une variété particulière de glaïeul dont le pétale supérieur recouvre le pistil et les étamines de la fleur à la manière d'un petit capuchon protecteur, rendant le coeur de la fleur difficile à voir.
• Glodiolus colvillei et Gladiolus nanus, sont très proches, ils sont le résultat d'un croisement entre des espèces d'été et d'hiver. Ces fleurs se déclinent en blanc, saumon ou même rouge.