Le Baccharis, un arbuste envahissant qui menace la biodiversité

Sous ses airs décoratifs, le baccharis dissimule un véritable danger pour les milieux naturels. Originaire d’Amérique du Nord, cet arbuste colonise marais, dunes et bords de rivière, remplace la végétation locale et réduit les ressources dont dépendent de nombreuses espèces, notamment les oiseaux.

Baccharis halimifolia en fleurs
Baccharis halimifolia en fleurs © Au Jardin

Une introduction devenue problème

Introduit autrefois pour l’ornement et la production de nectar, Baccharis halimifolia, parfois appelé faux cotonnier est originaire d’Amérique du Nord et s’est parfaitement adapté aux climats européens. On l’observe surtout dans les zones humides et sur les littoraux. En France, les régions les plus touchées sont la façade atlantique (Pays de la Loire, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine) ainsi que certaines zones du pourtour méditerranéen, notamment la Camargue.

Très robuste, l’arbuste supporte sols pauvres et inondations temporaires. Chaque année, il produit des masses de graines plumeuses dispersées par le vent, ce qui favorise son expansion rapide.

Des effets concrets sur les milieux naturels

Le baccharis forme des fourrés denses qui privent les plantes indigènes de lumière et d’espace. Prairies, dunes et zones humides voient leur diversité diminuer, et le fonctionnement écologique des sites se modifie. Son pollen peut aussi provoquer des réactions allergiques chez certaines personnes.

Conséquences pour les oiseaux

Si certains oiseaux utilisent ponctuellement les buissons de baccharis pour se percher ou nicher, l’impact global est négatif. En remplaçant les espèces locales productrices de baies et en réduisant les populations d’insectes, le baccharis appauvrit la chaîne alimentaire. De nombreuses espèces d’oiseaux des milieux humides et des prairies perdent ainsi des ressources alimentaires et des habitats favorables.

Une culture désormais interdite

Face aux risques écologiques, le baccharis figure parmi les espèces exotiques envahissantes classées comme préoccupantes. Il est interdit de le vendre, de l’acheter, de l’échanger, de le transporter ou de le cultiver en jardin. Toute plantation volontaire ou involontaire contribue à la dissémination de l’espèce.

La lutte, méthodes et limites

L’éradication complète est difficile, le combat repose sur des actions coordonnées et répétées :

  • Arrachage manuel : efficace sur jeunes plants, à privilégier quand le sol est meuble pour extraire les racines.

  • Coupe régulière : réduit la biomasse mais, seule, elle laisse souvent place à des rejets ; nécessite un suivi rapproché.

  • Arrachage mécanique : utile sur de larges fronts d’expansion, suivi d’une restauration du site.

  • Pâturage contrôlé : dans certains secteurs, le passage de bovins ou de chevaux limite la repousse.

  • Suivi pérenne : la banque de graines et la capacité de régénération obligent à des contrôles sur plusieurs années.

Que faire sur le terrain ?

Ne pas planter ni échanger de baccharis. Signaler toute présence aux services municipaux, aux syndicats de gestion des milieux humides ou aux associations locales. Participer aux opérations d’arrachage et aux programmes de restauration est un moyen concret d’aider, se renseigner localement.

» Archives

Article rédigé par Au Jardin

Vos commentaires