Le blaireau ce mal aimé

Animal fouisseur nocturne, il est rare d'avoir la chance de croiser un blaireau. Pourtant dans certaines de nos régions l'animal est traqué sans relâche sous prétexte de transmettre la tuberculose aux bovins. Tués sans principes, ces animaux pourtant protégés dans la majorités des pays européens méritent d'être mieux connus.

Le blaireau européen en famille
Le blaireau européen en famille © prochym/stock.adobe.com
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Description

Le blaireau (Meles meles) est un sympathique mammifère de la famille des Mustélidés dont la vie souterraine et nocturne fût longtemps méconnue. Il est reconnaissable à son corps trapu porté par de courtes pattes puissantes et griffues lui permettant de creuser des galeries jusqu'à 5 mètres de profondeur sous terre. Ces galeries abritent généralement plusieurs terriers douillettement aménagés avec des feuilles mortes, des fougères ou de la mousse.

Vivant de préférence dans les régions forestières ou en plaines vallonnées, ce petit animal à l'allure pataude dépasse rarement 30 cm de hauteur pour un poids moyen de 12 kg. Sa tête blanche, s'affinant vers le museau, est agrémentée de deux larges rayures noires incluant les yeux et les oreilles. La fourrure sur le corps est composées de soies raides et longues au doux dégradé faisant paraître l'animal gris. Seules les pattes et la gorge sont presque noires.

Habitat

A la campagne, on trouve le blaireau en lisière de forêt, dans les haies naturelles, les bosquets et les broussailles lui procurant un couvert végétal bien utile à sa discrétion.

Le réseau de galeries du blaireau comporte plusieurs terriers dont le plus vaste constitue le terrier principal. Il apprécie particulièrement les sols drainés mais solides et légèrement en pente pour faciliter l'évacuation des mètres cubes de terre qu'il doit déblayer afin de créer son labyrinthe de galeries qui peut atteindre 700 m² sur plusieurs niveaux. Certaines galeries sont exploitées depuis des siècles par des générations successives ; dans les plus vastes, d'autres animaux peuvent être tolérés.

Alimentation

Le blaireau est omnivore afin de s'adapter aux ressources locales et saisonnières. Il se contente parfois de baies, de racines, de champignons ou de fruits secs, mais peut aussi s'octroyer un festin à base de campagnols, de gastéropodes ou de lombrics dont il est très friand. Il lui arrive même d'être charognard, en fait, c'est un animal opportuniste qui trouve sa nourriture plus qu'il ne chasse.

Cycle de vie

Si l'espérance de vie d'un blaireau en captivité atteint les 20 ans, le blaireau sauvage vivra en moyenne 5 ans, l'acharnement de l'homme et le trafic routier étant ses principaux ennemis. Ses prédateurs naturels (loups, aigles, hibou, lynx...) s'attaquent de préférence aux petits.

C'est principalement au printemps et en fin d'été que la période de reproduction bat son plein. Les femelles atteignent leur maturité sexuelle à 2 ans. L'ovule est alors fécondé mais ne s'implantera pas directement dans la muqueuse, c'est ce que l'on nomme une « diapause embryonnaire ». Cette phase peut même durer 10 mois. Ensuite, la gestation en elle-même ne durera que 6 à 7 semaines. En février ou mars la blairelle donnera ainsi la vie à une portée de 1 à 5 petits qu'elles allaitera durant 3 mois.

La chasse du blaireau

La chasse traditionnelle autorisée 10 mois dans l'année en France consiste en l'envoi de chiens pour débusquer les blaireaux. Il suffit alors aux chasseurs de creuser à l'endroit indiqué pour extraire les pauvres bêtes avec une pince afin de les achever. Ces méthodes, en plus d'éliminer plusieurs milliers de sujets par an, détruisent les galeries et nuisent aux populations animales associées aux blaireaux.

Article rédigé par Iris MAKOTO

Vos commentaires

Marmirna le 27/09/2019 à 17:56
Un blaireau (ou, des blaireaux), vient régulièrement la nuit dans mon terrain (caméra, la nuit, pour observer les animaux qui viennent s'y promener). Le jardin de mon mari n'a jamais subit de dégradations : pommes de terre, haricots verts, fraises, tomates ... Donc je ne comprends pas l'acharnement des gens qui veulent exterminer les blaireaux, alors qu'ils sont protégés dans presque tous les pays européens.
Chandor le 30/04/2019 à 09:54
Un animal protégé peut-il être considéré comme nuisible quand il entraîne, par son activité nocturne des désagréments fâcheux. Exemple : un gazon de 5000 m2 soigné, tondu et de bel aspect général, clôturé par un grillage. Puis une nuit, des traces de fouissage sur quelques m2, le gazon et la mousse retournés, des petits trous de quelques centimètres de profondeur. L'intrusion de l'animal se renouvelle pendant plusieurs semaines, celui-ci accédant au gazon par des passages qu'il creuse sous le grillage (en deux ans une quinzaine !). Au printemps bien sonné, l'animal fait sa récolte de fraises sans l'avis du jardinier et s'autorise d'abattre les plus basses branches d'un tout jeune cerisier pour "cueillir" les toutes premières cerises de ce jeune arbre.... Conclusion : le blaireau protégé a transformé un beau gazon, sur le tiers de sa surface en un terrain parsemé de rigoles, de petits trous, de mousses arrachées, transformant la tonte sur un engin auto-porté en un moment d'inconfort extrême, la colonne vertébrale souffrant d'un cisaillement provoqué par les irrégularités du terrain. produites par l'animal... Donc j'aime toujours les blaireaux, mais comment faire pour qu'ils ne creusent pas de passages sous mon grillage, qu'ils ne "ravinent" plus mon gazon, qu'ils ne cueillent pas mes fraises et mes cerises avant moi.... Quelqu'un a-t-il une réponse "répulsive" contre cet animal sans entraîner de dommages physiques pour lui ?
Véronique B le 30/04/2019 à 09:54
Peut-être cette suggestion de 'cordelette imbibée de répulsif' comme proposé dans le lien ci-après : http://www.association-oiseaux-nature.com/blaireau/ ? " Les cultures peuvent être facilement protégées et avec des moyens simples : cordelette imbibée de répulsif placée à quinze centimètre de hauteur autour des cultures."
Grossem le 30/04/2019 à 09:54
Le blaireau n est pas "protégé" mais classé "gibier". Certains pratiquent la "vénerie sous terre" Méthode peu glorieuse consistant à acculer l'animal en famille et à l'extraire avec des pinces et le sacrifier (cf ASPAS Non au déterrage). Pour l'éloigner, utiliser un répulsif à la moutarde, contactez l'Association MELES.
Vic bel le 04/02/2019 à 09:40
J'ai aperçu un gros blaireau dans un jardin voisin la nuit dernière, j'aime bien quand la nature donne des signes de vie. Une nuit d'été, des cris terrifiants suivis des aboiements de mon chien m'ont réveillée, je suis sortie en petite tenue et pieds nus dans le jardin pour voir deux jeunes blaireaux qui jouaient et qui m'ont filé entre les pieds ! Hallucinant ! Et amusant avec le recul.
Phytos le 04/02/2019 à 09:40
Comment les voir la nuit ? Merci.
Lem le 11/08/2015 à 12:02
Je ne sais pas ce que vous direz si vous en avez qui ont élu domicile sur votre terrain et cause des dégâts énormes
Aga le 11/08/2015 à 12:02
Nous avons des blaireaux, des sangliers (moins plaisant), des chevreuils... et alors? C'est la vie et franchement, ils sont moins nuisibles que les humains et eux on n'a pas le droit de les tuer alors qu'ils sont de bien pires nuisibles.
CMOI le 11/08/2015 à 12:02
Bien d'accord avec vous Aga !
Phytos le 11/08/2015 à 12:02
Je suis tout à fait d'accord et pour les dégâts ils ne mettent pas le feu, etc. On en a a, ils sont plus sympathiques que les chasseurs qui tirent sur tout ce qui bouge, au point qu'il vaut mieux porter un gilet, orange, et encore. Quant aux dégâts, rien à voir avec les sangliers. C'est notre bac à compost qui les intéresse le plus ! Il faut les protéger car ils ont leur place dans la nature.
Momo le 11/08/2015 à 12:02
Je suis d'accord pour partager la nature pourquoi un gazon super bien ras moi j'ai des taupes et un terrain tout cabossé a cause des animaux ce matin j'avais encore des merles qui picoraient dans mes jardinières et alors ils ont le droit de vivre les hommes veulent tout s'approprier la mer les montagnes la campagne et polluer polluer stop !!
L'inconnue le 03/03/2014 à 08:59
Comme tout animal il vit pour survivre, un plan de chasse est mis en place sur lui, un mal aimé peut-être ,un nuisible sans doute, mais il reste un animal..