Les feuilles mortes, un cadeau pour le jardinier
Pensez bilan carbone, biodiversité, et conservez vos feuilles ! Garder ses feuilles mortes et les réintégrer au jardin est profitable du point de vue écologique. Elles sont utiles en tapis ou en colonne, pour pailler les jeunes plantes de rusticité limitée, mais aussi pour améliorer le sol.
En automne, les feuilles mortes s’amoncellent et créent généralement quelques trous dans la pelouse si on les laisse ou rendent un chemin glissant, c’est pourquoi il vaut mieux les ramasser si elles gênent. Mais une fois ramassées, elles sont un trésor pour le jardinier tant elles font du bien à son jardin.
On peut les utiliser pour protéger du froid des plantes à la limite de leur rusticité comme de jeunes palmiers, ou d’autres plante et arbustes qui ne deviennent tout à fait rustiques qu’une fois bien installés, soit généralement au bout de 2 ou 3 ans.
Mais surtout, conserver les feuilles dans son jardin, laisser cette matière carbonée retourner rapidement à la terre permet un excellent bilan écologique. Elle est ainsi fixée dans le sol (en circuit très court !) et ne se déplace pas avec un ramassage de déchets verts et ne se transforme pas en CO2 atmosphérique, elle permet un excellent amendement sur le long terme, et est en plus très favorable à la biodiversité de votre jardin.
Comment ramasser simplement les feuilles sur la pelouse ?
Sur la pelouse, les feuilles se ramassent en tondant. D’autant mieux que maintenant, avec les températures automnales très douces, l’herbe continue de pousser allègrement et qu’il faut la tondre jusqu’au bout de l’automne.
Ce mélange pelouse/feuilles semi-broyées se transforme en terreau léger et riche : les feuilles apportent la lignine qui le rend léger et drainant, la pelouse apporte l’azote, l’élément nourricier. Placé en tas dans un coin, en contact avec le sol, il se transforme rapidement en terreau, soit en quelques mois seulement, d’ailleurs son volume réduit rapidement.
Mais si un terreau qualitatif ne vous intéresse pas particulièrement, déposez simplement ce qui sort du bac de la tondeuse au pied de vos rosiers, au pied des haies, des vivaces ou sur le potager, en couche épaisse de 15/20 cm. Cela se tassera rapidement (en une semaine) et sera disparu au bout de l’hiver, tout en améliorant le sol. Le poids de l’herbe humide empêche les feuilles de s’envoler.
Il est vraiment inutile de déposer ces feuilles au ramassage des déchets verts.
Protéger certaines plantes du froid avec des feuilles
Un volume de feuilles modérément tassées contient beaucoup d’air. Ce sont ces nombreuses petites poches d’air emprisonnées qui isolent du froid.
Tandis que les feuilles mortes sont rassemblées en andain sur une pelouse tondue, votre tondeuse les collecte rapidement. Dans le bac à tondeuse, les feuilles sont un peu déchiquetées. Elles font un excellent paillis organique à déposer en couche de 15/20 cm à déposer sur les souches de plantes un peu fragiles au gel. Le fait qu’elles soient à moitié broyées évite qu’elles ne s’envolent.
Au printemps, il n’en restera rien. Durant l’hiver, en plus de faire une protection contre le froid, ce paillage limitera les germinations de plantes adventives puis, en se décomposant, il allègera le sol.
Les feuilles entières, lorsqu’elles ne sont pas trop petites, sont intéressantes, car elles emprisonnent beaucoup d’air. Elle protège mieux encore du froid, mais l’inconvénient c’est qu’elles peuvent être déplacées par une bourrasque. La solution : les contenir.
Pour ce faire, il suffit de construire une colonne en grillage. Choisissez un grillage hexagonal fin et souple, du type grillage à poules. Plus il est fin et plus il sera facile à utiliser.
Avec ce grillage et une pince coupante, c’est très simple de confectionner une colonne. Cette dernière pourra contenir un bon volume de feuilles « isolantes ».
Quelques baguettes de bois enfilées verticalement dans les mailles raidissent l’ensemble et permettent de fixer la colonne au sol autour du végétal à protéger.
Ramasser les feuilles entières est plutôt un travail de plein air agréable si on le fait au bon moment : quand elles sont encore fermes et pas trop collées entre elles.
La colonne en grillage est remplie de feuilles en tassant un peu, éventuellement, attendez quelques jours, puis remplissez à nouveau jusqu’en haut si çà se tasse.
Ce « paillage en colonne » permet de protéger un végétal sur toute la hauteur de la colonne : pour le tronc d’une fougère arborescente, le stipe d’un jeune palmier, d’un bananier, ou toute la hauteur d’un petit arbuste moyennement rustique que l’on veut acclimater.
Même une plante vivace caduque un peu fragile sera contente de bénéficier de ce matelas de feuilles entières sans qu’elles s’envolent.
C’est tout de même plus esthétique qu’un voile d’hivernage ! Et réutilisable année après année.
Certains palmiers craignent de recevoir de l’eau dans leur cœur ou certaines plantes vivaces que l’on chouchoute craignent les pluies hivernales : dans ce cas, assujettir en plus un mini-toit sur le grillage est très facile.
Garder ses feuilles mortes fait du bien au jardin !
C’est un geste écologique fort !
L’arbre a prélevé des nutriments dans la terre et du CO2 de l’atmosphère pour fabriquer cette matière organique. Ces feuilles mortes en contiennent encore (de la lignine) et en se décomposant, cette lignine ne libère pas le CO2, mais au contraire le fixe dans le sol en se transformant en humus. Les exporter vers la déchetterie revient à appauvrir votre terre.
L’humus emprisonne et stocke donc une partie du carbone atmosphérique
Il allège et draine la terre. L’humus se lie avec des éléments du sol pour produire un complexe argilo-humique. Ce complexe argilo-humique a un rôle prépondérant sur la vie du sol et la fixation des éléments nutritifs pour les plantes. En 2 mots, c’est ce qui rend un sol fertile.
C’est pourquoi sans apporter effectivement d’azote sous forme d’engrais naturel, les feuilles mortes sont un amendement sur le long terme.
En outre, en se décomposant, les feuilles nourrissent et entretiennent de nombreuses bactéries, champignons et petits animaux (collemboles et vers de terres, entre autres), indispensables pour l’équilibre du sol.
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