Lutter contre la pyrale du buis

Insecte importé accidentellement d'Asie, la pyrale du buis cause de terribles ravages au jardin. Trouvant le sol européen très accueillant par manque de prédateurs naturels, ce papillon ne cesse de proliférer et d'étendre son territoire. Quelques moyens de luttes peuvent toutefois être mis en œuvres mais il faut agir vite !

La chenille de la pyrale du buis
La chenille de la pyrale du buis © Public Domain/flickr/Rémi Abel
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Un papillon dont la larve est vorace

Cydalima perspectalis est un papillon nocturne originaire d'Extrême-Orient.

Introduite en France en 2008, cette espèce est considérée comme envahissante et figure sur la liste d'alerte de l'Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes.

Plus que le papillon lui-même, c'est sa chenille qui pose souci par sa voracité sur les populations de buis européens.

La chenille au corps vert pomme strié de tout son long de vert très foncé, est parcourue de petites verrues noires sur le dos. Ne dépassant pas 4,5 cm de longueur, elle présente une tête noir brillante et des fausses pattes.

La pyrale du buis sévit de mars à octobre de préférence en douce, la nuit. Avec deux à quatre générations par an et 800 œufs par femelle, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle se reproduit vite et abondamment. Les œufs sont pondus sur le revers des feuilles de buis, les chenilles se développent alors directement sur leur garde-manger, le laissant dévasté en peu de temps. Cette attaque peut engendrer la mort de la plante, il faut donc agir en prévention si possible, et en curatif au plus vite !

Prévention contre la pyrale du buis

L'observation journalière est la meilleure des préventions, même en hiver ! Si vous trouvez des feuilles enroulées en logette, il est fort probable qu'elles abritent un chenille en diapause ! Coupez la partie atteinte et brûlez-la, faites de même avec les chrysalides.

En période de reproduction, les pièges à phéromones aideront à capturer les adultes, les empêchant ainsi de se reproduire. Sachez cependant que le rayon d'action de ce type de pièges varie de 5 à 8 m, si vous avez de nombreux plants de buis, il faudra investir ! L'autre intérêt du piège à phéromones est d’indiquer le début de la période de vol et de reproduction et donc d'être extrêmement vigilant quant aux éventuelles pontes sur le revers des feuilles.

Si vous observez des œufs, n'hésitez pas à les détruire manuellement. Vous les reconnaîtrez aisément car ils sont pondus en groupes et se chevauchent sous les feuilles. Aplatis, translucides puis présentant un point noir juste avant l'éclosion, ils donneront naissance aux petites chenilles voraces. Avant cela, si l'extinction massive manuelle vous rebute, vous pouvez faire entrer en scène un insecte auxiliaire très efficace : le trichogramme. Cette minuscule guêpe parasitoïde pond directement dans les œufs de la pyrale et empêche ainsi leur éclosion de manière très naturelle. Vous trouverez des trichogrammes dans certaines jardineries mais aussi sur Internet sans souci.

Cette méthode fonctionne bien en parallèle des pièges à phéromones, ces derniers indiquant le début de la période de ponte. À ce moment les diffuseurs de trichogrammes seront placés dans les buis pour une efficacité optimale ! Notez qu'il existe des diffuseurs de cette même guêpes spécialisée dans les mites domestiques.

Si les chenilles se développent, les feuilles sont grignotées à vitesse 'grand V', à leur revers vous pouvez apercevoir des sortes de toiles en soie et leurs nombreux excréments mêlés. Pas de doute : la pyrale est bien installée et peut détruire un buis en moins d'une semaine.

Encore une fois, la destruction mécanique sera votre meilleure alliée, d'autant que la bête n'est pas urticante. Inutile de compter sur l'action des oiseaux insectivores, car ils dédaignent pour la plupart cette chenille gorgées de toxines, cependant au fil du temps, ils semblent s'en accommoder. N'hésitez pas à placer des nichoirs pour les mésanges et les moineaux dans le doute ! Il est toujours bénéfique de faciliter leur installation au jardin car ils vous aideront à lutter contre de nombreux ravageurs. Autre animal plus inattendu qui vous aidera dans cette lutte, la chauve-souris. Nocturne comme le papillon, elle n'en fera qu'une bouchée ! Installez des nichoirs dans les zones calmes de votre jardin.

Autre moyen de lutte biologique, la pulvérisation d'une solution à base de Bacillus thuringiensis, une bactérie produisant une toxine mortelle pour les chenilles à leur premier stade de développement. Agissez à la nuit tombée car cette bactérie est détruite par les rayons solaires. Renouvelez le traitement très souvent entre mai et octobre dès l'apparition des premières chenilles car dans certaines régions, quatre générations peuvent se succéder.

Si vos buis ont vraiment été dévastés mais que vous aimiez leur côté ornemental, il existe des substituts non sensibles à la pyrale ni même aux maladies cryptogamiques (Cylindrocladium buxicola et Volutella buxi) qui ont une prédilection pour les buis.

Rustique, le houx crénelé (Ilex crenata), facile de culture et de croissance lente sera idéal en bordures ou potées. De croissance plus rapide, appréciant le plein soleil l'Osmanthe de Burkwood sera parfaite en haie ou en topiaire. Le fusain constitue une autre alternative. Il est disponible en feuillage panaché pour illuminer le jardin !

Article rédigé par Iris MAKOTO

Vos commentaires

Sobou le 10/03/2022 à 13:13
Comme substitut au buis on peut rajouter Lonicera nitida. Cet arbuste est "increvable"