Les rongeurs du jardin

Souvent méconnus, parfois chassés à tord, les petits rongeurs du jardin ont tous leur utilité dans cet écosystème fragile. Poilus et sympathiques, ils sont généralement très craintifs bien qu'ils provoquent encore de vives réactions de peur ou de dégoût. Apprenons à mieux les connaître pour leur octroyer la place qu'ils méritent dans nos jardins !

Eliomys quercinus, lérot commun, loir lérot, loir des greniers, rat-bayard, un rongeur nocturne
Eliomys quercinus, lérot commun, loir lérot, loir des greniers, rat-bayard, un rongeur nocturne © Martin Grimm/stock.adobe.com

Qu'est-ce-qu'un rongeur ?

Les rongeurs font partie d'un ordre de mammifères nommé Rodentia.

Ce vaste ordre regroupe près de 2000 espèces d'animaux caractérisés par deux incisives qui poussent toute leur vie durant. Ces dents proéminentes permettent aux rongeurs de s'alimenter, de casser les fruits à coques dures, de creuser des galeries, de découper du bois, et de se défendre si nécessaire.

Certaines espèces autrefois classées dans cet ordre comme le lapin ou le lièvre sont de nos jours classées parmi l'ordre des Lagomorpha.

D'autres bestioles, comme la musaraigne ou la taupe ne sont pas non plus des rongeurs. La musaraigne est l'alliée du jardinier, insectivore, elle consomme chaque jour un volume de nourriture égal à son poids. Elle agit de jour comme de nuit et se régale également des gastéropodes comme les limaces ou les escargots. De même pour la taupe dont seules les pattes sont fouisseuses (elle ne présente pas d'incisives proéminente dans sa mâchoire, mais des canines impressionnantes). Cette alliée du jardinier, se nourrit de larves d'insectes qui pourraient autrement détruire les racines des cultures.

Qui sont les rongeurs du jardin ?

Présents mais souvent furtifs, les rongeurs sont assez difficiles à observer d'autant qu'une bonne majorité hiverne lors de la mauvaise saison. Certaines espèces sont strictement nocturnes ce qui complique encore leur observation.

Le rat des moissons

Pesant moins de 10 g et mesurant de 5 à 7 cm, sans sa queue préhensile qui en mesure autant, le rat des moissons présente un pelage roux à gris. Son nid sphérique placé dans les buissons broussailleux est très caractéristique. Il se nourrit de céréales, de graines, de fruits et d'insectes.

L'écureuil

Aisément reconnaissable, l'écureuil mesure de 20 à 25 cm et présente une queue en panache de la même longueur. Sa petite frimousse aux grand yeux noirs et sa manière bien à lui de porter ses aliments à la bouche avec ses pattes avant en fait craquer plus d'un !

Dans notre pays l'écureuil roux est protégé. Il évolue dans les arbres, où il court et voltige avec grâce. Cet animal diurne se nourrit de cônes sur les conifères. Il apprécie aussi les noix, les glands et bien sûr les noisettes qu'il consomme sur place ou qu'il cache sous terre en réserve pour l'hiver aidant ainsi à leur propagation dans la nature, car le surplus est toujours abandonné (ou oublié) sur place.

La nuit l'écureuil rejoint son nid très en hauteur dans les fourches de branches de grands arbres. De loin, le nid peut être pris pour un nid d'oiseaux constitué de mousses et de feuilles mortes. En hiver, son activité est moindre, mais il sort cependant en cas de redoux pour puiser de la nourriture dans ses réserves.

Le mulot

le mulot est souvent confondu avec la souris pourtant il en diffère par des pattes arrières plus développées, une facilité à sauter et à nager sans souci, une très longue queue et des oreilles plus grandes et plus ouvertes. Le pelage brun/roux, est souvent plus clair sur le ventre, voire même blanc. Mesurant de 9 à 11 cm de long (sans la queue qui est aussi longue que le corps), il pèse entre 20 et 30 grammes.

Plutôt nocturne, le mulot apprécie les zones broussailleuses et les champs cultivés. Le mulot se nourrit d'insectes, de chenilles, de vers, de limaces et d'escargots mais aussi de baies, de graines en tous genres et de racines. Sa forte propension à se reproduire est compensée par sa courte durée de vie (1 an) et ses très nombreux prédateurs.

Le campagnol

Le campagnol est un petit rongeur au corps trapu de couleur brune ou chamois mesurant une dizaine de centimètres. La queue est bien plus courte que sur de nombreux rongeurs du jardin. Les oreilles sont aussi moins proéminentes et les yeux plus petits.

Le campagnol se nourrit de racines charnues et de rhizomes. Il creuse des galeries au sol ou colonise celles des taupes.

De nombreux prédateurs régulent sa fertilité : nul risque d'invasion dans un jardin qui respecte la biodiversité.

Le lérot

Nocturne, le lérot fait partie des espèces menacées. Sans la queue, il mesure 10 à 15 cm pour environ 100 grammes. Il est reconnaissable à son masque noir autour des yeux. Son pelage est gris sur le dessus et blanc sur la partie ventrale. Arboricole, il se déplace surtout dans les hauteurs. Il s'alimente de fruits, de baies, de graines mais aussi d'insectes. Il fait son nid dans les anfractuosités (arbres, murets, bâtiments, grenier).

Le loir

Nocturne, rare et gros dormeur, le loir n'est pas facile à observer.

Mesurant de 15 à 20 cm, il présente un pelage gris et une queue touffue. Ses grands yeux cerclés de noir et ses oreilles bien ouvertes lui confèrent une bouille fort sympathique.

Le loir se nourrit de fruits frais ou secs, de graines, de gastéropodes, d'insectes, de champignons, décorces et parfois de bourgeons. Il apprécie les forêts de chênes et de hêtres mais aussi les vergers et les haies buissonnantes, d'octobre à avril, il entre en profonde léthargie pour ne s'en réveiller qu'au printemps suivant.

Article rédigé par Iris MAKOTO

Vos commentaires

Fanrozi le 03/03/2022 à 09:45
Il en est un que vous oubliez, et pas des moindres, puisqu'il se nomme le lapin. Bien sur, en zone urbaine celui-ci n'est pas encore trop envahissant et donc destructif, mais allez dans la ruralité pour y constater les dégâts qu'il génère. Que faire lorsque tous les matins dans son jardin, il n'y a que des trous et des plantes détruites par ce gentil rongeur ? J'ai renforcé en périphérie la base de la clôture, mais apparemment rien n'y fait. Pour ma part je suis incapable de tuer une bête, je les adore trop et serais même plutôt protecteur envers eux. Nous autres à la campagne, subissons beaucoup de nuisances de la part d'animaux; chevreuils, sangliers, lapins, etc.... A présent on en rajoute d'autres, qui eux sont carnivores, mais ceci est est une autre histoire. Je crois que la vision des gens de la ville à l'égards des animaux dit sauvages, diffère par rapport à la responsabilité territoriale qui s'en découle. Je serais tenté de dire que c'est toujours plus facile chez les autres que chez soi. En fait il faudrait instaurer une régulation de certaines espèces, mieux qu'elle ne l'est à l'heure actuelle. Qu'en pensez-vous ?
Gil le 26/02/2022 à 13:48
Quid des différentes espèces de rats ? par ailleurs, il serait très utile d' avoir des photos .