Le sanglier, un animal craintif et mal-aimé

Le sanglier fait partie de ces animaux emblématiques de la faune sauvage de nos forêts. Son aspect robuste le rend toutefois victime d'une image très négative et inquiétante, pourtant, il est avant tout craintif et méfiant. Il est temps d’examiner de près son réel comportement et son importance dans nos écosystèmes.

Le sanglier, la laie, ses marcassins, un animal craintif et mal-aimé
Le sanglier, la laie, ses marcassins, un animal craintif et mal-aimé © Randy van Domselaar/stock.adobe.com

Sanglier, qui es-tu ?

Le sanglier (Sus scrofa) est un mammifère omnivore qui se distingue par sa force, sa robustesse, son apparence rustique et sa silhouette trapue.

Mesurant généralement entre 90 et 180 cm de long, il présente une hauteur au garrot qui varie entre 55 à 110 cm, selon l'âge et le sexe.

Le mâle adulte est souvent plus grand que la femelle et peut atteindre un poids honorable de 150 kg, voire plus dans certains cas exceptionnels. La femelle, autrement nommée 'laie' est souvent plus petite et plus légère, avec un poids compris entre 50 et 100 kg.

D'épaisses soies recouvrent le corps du sanglier, une sorte de poil rigide qui le protège des intempéries et des végétaux des forêts dans lesquelles il évolue. En hiver, ce pelage devient plus dense pour affronter le froid.

Le sanglier est porté par des pattes courtes mais néanmoins puissantes qui lui permettent de se déplacer rapidement malgré sa taille imposante ainsi que de creuser le sol à la recherche de nourriture. Son groin, un outil de fouille remarquable, prendra ensuite le relais. Grâce un odorat très développé, le sanglier est capable de détecter des aliments enfouis sous terre, comme des racines ou des tubercules.

Ses canines inférieures proéminentes, surtout chez le mâle, sont courbées vers le haut et peuvent atteindre jusqu’à 20 cm. Elles sont très pratiques pour déterrer les aliments et sont parfois utilisées pour se défendre ou se battre avec des congénères.

Sa vue est limitée, mais elle est compensée par une ouïe fine et un odorat exceptionnel, deux sens qui lui permettent de détecter les prédateurs à distance.

Le sanglier est-il un animal dangereux ?

Contrairement à sa sombre réputation, le sanglier n'est pas un animal agressif, excepté lorsqu'il se sent acculé, coincé ou qu'il est chassé ou blessé. Les laies peuvent également avoir un comportement défensif lorsqu'elles ressentent un danger concernant leurs marcassins.

Le sanglier est un animal plutôt nocturne qu'il est très rare de croiser lors d'une promenade en forêt ou dans le maquis en journée, d'autant qu'il fuira dès qu'il détectera votre présence ! Ce comportement de fuite est d’ailleurs inscrit dans son instinct de survie.

Il passe sa journée caché à l'abri des végétaux et sort généralement à la tombée de la nuit pour manger.

Son régime alimentaire est très varié. Il se nourrit aussi bien de racines, de tubercules, de champignons et de fruits que d'insectes ou de petits animaux.

Un rôle crucial dans les écosystèmes

Par son alimentation, il constitue un régulateur important de la biodiversité forestière, mais aussi un nettoyeur puisqu'il a un petit côté nécrophage non négligeable, ne rechignant pas à débarrasser l'environnement des animaux morts !

En fouillant le sol avec son groin, il aère et enrichit la terre, ce qui favorise la germination des plantes et la diversité végétale.

Il participe également à la dissémination des graines en consommant des fruits et en les rejetant dans ses excréments, contribuant ainsi au renouvellement des forêts.

Un problème de surpopulation

Dégâts causés par le sanglier

De plus en plus présent dans les zones périurbaines, voire urbaines, le sanglier inquiète par son côté glouton et destructeur de plantations. Nombreux sont les jardiniers dépités retrouvant leur jardin retourné par les sangliers, notamment en zones rurales.

Autre souci, sa propension à visiter le bord et même parfois la chaussée des routes la nuit causant bien malgré lui des accidents. Soyez particulièrement prudents les jours de chasse, car les sangliers dérangés et déboussolés, sont encore plus présents près des axes routiers, car ils ont dû fuir leur milieu naturel.

Les raisons de l’expansion de la population de sangliers

Il est important de rappeler que l’augmentation des populations de sangliers résulte en grande partie des actions humaines.

Le sanglier n'a plus vraiment de prédateurs naturels puisque les ours et les loups ont disparu de la majorité des territoires. Les populations ne sont donc régulées que par la chasse, avec un petit bémol, car dans les années 70, la reproduction avait été favorisée et des relâchements dans la nature effectués pour satisfaire la demande, jouant ainsi un rôle clé dans cette expansion.

La culture intensive de maïs et de céréales a fourni aux sangliers une source abondante de nourriture facile à se procurer, ils sortent donc des forêts et se reproduisent à foison puisque la ressource alimentaire est forte.

Les sangliers sont des animaux très adaptables, ils ne semblent pas gênés par le changement climatique, bien au contraire !

Article rédigé par Iris MAKOTO

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