La chenille processionnaire : un danger pour l'homme, l'animal et le pin

Redoutée au printemps pour ses poils urticants, la chenille processionnaire du pin menace aussi bien la santé des humains et des animaux de compagnie que la vitalité des arbres. Comprendre son cycle de vie et les moyens de lutte permet d’agir efficacement.

Processionnaire du pin, Thaumetopoea pityocampa
Processionnaire du pin, Thaumetopoea pityocampa © Gilles MORIZOT CASABIANCA
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Le cycle de vie de la chenille processionnaire

Le papillon de la chenille processionnaire pond ses œufs (entre 70 et 300) sur les aiguilles de pin en Août. Celles-ci vont éclore un mois à un mois et demi plus tard, elles construiront alors un abri de soie commun en haut de la branche du pin, sur la face exposée au Sud. Elles n'en sortent que la nuit pour entretenir ce nid mais aussi pour se nourrir.

Au printemps, elles quittent le nid, formant une procession pour s'enterrer afin de procéder à la nymphose qui pourra alors durer de plusieurs mois à plusieurs années. Un soir d'été, elles sortiront de terre sous la forme d'un papillon pour se reproduire.

La procession, un phénomène marquant

Lorsque vient le printemps, les chenilles quittent leur nid de soie et descendent le long du tronc en file indienne, reliées les unes aux autres par le contact de leurs soies. Cette marche collective, appelée « procession », leur permet de gagner un lieu favorable où elles pourront s’enterrer pour se transformer en chrysalides.

Ce défilé impressionnant, parfois long de plusieurs dizaines de centimètres, attire facilement l’attention des promeneurs mais représente aussi un risque pour les animaux domestiques, notamment les chiens qui peuvent s’en approcher par curiosité.

Différence avec la processionnaire du chêne

La processionnaire du chêne porte son nom par analogie, mais son comportement diffère un peu de celle du pin.

  • La chenille processionnaire du pin descend effectivement en file indienne au printemps pour s’enfouir dans le sol : c’est ce spectacle caractéristique qu’on appelle la procession.

  • La chenille processionnaire du chêne, en revanche, ne descend pas au sol de cette manière. Elle reste dans la frondaison de l’arbre et forme des nids soyeux sur les branches. Ses déplacements sont aussi collectifs, mais ils se déroulent dans la cime du chêne, sans les longues processions visibles sur le sol comme chez la première.

La procession spectaculaire est propre à la chenille du pin, ce qui explique qu’on la remarque davantage.

Dans les deux cas, les poils urticants constituent un danger sanitaire réel, aussi bien pour l’homme que pour les animaux.

Des risques graves pour l’homme et les animaux

C'est au printemps que la chenille est la plus dangereuse pour l'Homme et les animaux de compagnie car ses poils, très urticants sont dispersés dans le vent. Lors de leurs processions, les animaux (surtout les chiens) risquent des les renifler ou de les avaler. Une visite au vétérinaire sera alors impérative pour sauver l'animal dont la langue présente des tuméfactions puis un changement de couleur, virant au violet avant de se nécroser.

Pour l'Homme, les risques sont multiples : démangeaisons, urticaire, conjonctivite, éternuements, maux de gorge, difficultés respiratoires, réactions allergiques...

Comment protéger les pins et limiter leur prolifération ?

Pour le pin, la chenille occasionne rarement des dégâts importants. Il est toutefois possible de couper et brûler les parties atteintes en hiver pour être efficace.

Le piège à procession (collier ou éco-piège)

  • Il se place autour du tronc au début du printemps, juste avant la descente des chenilles.
  • Quand elles quittent le nid en procession pour aller s’enterrer, elles se retrouvent piégées dans une goulotte qui les conduit vers un sac rempli de terre ou une poche collectrice.
  • Ce système est efficace car il intercepte les chenilles au moment le plus critique, avant qu’elles ne puissent s’enfouir dans le sol et se transformer en papillons.

2. Le piège à phéromones

  • Utilisé en été, il attire les mâles papillons grâce à une capsule de phéromones sexuelles.
  • Les papillons sont capturés dans un entonnoir ou un seau, ce qui réduit le nombre d’accouplements et donc de pontes.
  • Ce piège est surtout un outil de surveillance et de régulation, il ne suffit pas seul à éradiquer la population.

3. Les bandes de glu

  • Installées autour du tronc, elles piègent les chenilles lors de leur descente.
  • Leur efficacité est assez limitée car les chenilles peuvent parfois contourner l’obstacle (par une branche basse ou des herbes hautes).

Article rédigé par Iris MAKOTO

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