Orchidée comète
Le genre Angraecum représente des orchidées tropicales assez connues, car parmi les premières espèces décrites. Il contient actuellement 223 espèces différentes, donc seules quelques-unes sont présentes en culture. Les genres Aerangis, Rangaeris, et Jumellea sont proches d’Angraecum ; ils étaient d’ailleurs autrefois compris dans le même genre ; certains les regroupent encore avec d’autres genres proches parmi le groupe des « Angraecoid orchids » ou les « angraécoïdes » en français.


Les Angraecum sont également surnommés « orchidées comètes », en référence à leur long éperon filiforme. L’espèce la plus représentative du genre, surtout la plus célèbre, est l’étoile de Madagascar Angraecum sesquipedale, dont le phénoménal éperon de 30 cm, qui contient du nectar au fond, est adapté à la longueur de trompe de son papillon pollinisateur qui s’en nourrit. Ce couple d’espèces interdépendantes, un cas d’école, a démontré la co-évolution qui a eu lieu entre l’orchidée et son pollinisateur.
Distribution
Le genre Angraecum est principalement originaire d’Afrique et de Madagascar et des quelques iles alentour, bien que quelques espèces soient peut-être originaires d’Asie. Sur 223 espèces, 25 % sont issue d’Afrique tropicale, mais la plupart des autres sont d’origine malgache.
La plupart sont des orchidées épiphytes, parfois lithophytes, rarement terrestres. Elles vivent souvent en milieu boisé, dans la canopée des forêts un peu sèches à humides, selon les espèces.
Mais il arrive de trouver une espèce poussant en milieu plus ouvert comme l’espèce montagnarde Angraecum rutenbergianum qui vit au milieu des rochers (à Madagascar).
Description générale des orchidées Angraecum
Les orchidées du genre Angraecum sont des plantes vivaces de croissance lente. Ces orchidées monopodiales (sans pseudobulbe) croissent toute leur vie par leur bourgeon terminal.
Les Angraecum produisent des végétaux de taille diverse : de quelques centimètres à presque 2 mètres de longueur.
Leur tige porte des feuilles alternes, souvent coriaces, qui peuvent être plates, pliées, cylindriques (Angraecum scottianum) ou encore très succulentes (Angraecum distychum).
Ces plantes peuvent être dressées, grimpantes, rampantes ou retombantes.
Leurs fleurs émergent du bourgeon opposé à la feuille, le long des tiges. Sur plusieurs niveaux de la tige, parfois solitaire, ou groupées par 3, ou encore bien plus nombreuses, disposées sur une hampe florale (Angraecum eburneum).
Ces fleurs sont la plupart du temps blanches et vertes, parfois nimbées de jaune, ou d’ocre/rose (Angraecum viguieri). Les labelles sont souvent très développés, magnifiques. Les pétales et les sépales sont parfois filiformes ou larges et forment alors une fleur en étoile comme chez Angraecum sesquipédale.
Leur particularité toutefois, c’est que nombre n’entre elles disposent d’un éperon nectarifère spectaculaire extrêmement long et tubulaire, d’où le surnom d’orchidée comète.
Les fleurs des Angraecum sont souvent très gracieuses. Elles durent plusieurs semaines et beaucoup sont parfumées : il faut bien cela pour que l’espèce d’insectes pollinisateurs qui leur correspond les trouve enfin et fasse son travail.
Des espèces d’Angraecum que l’on peut trouver en culture
Angraecum sesquipedale, l’étoile de Madagascar, est plutôt encombrante bien que de croissance lente, c’est probablement l’espèce la plus facile à cultiver et certainement l’espèce par laquelle débuter dans ce genre.
Ses grandes fleurs cireuses, blanches et vertes ont éperon de 30 cm et émettent un parfum un peu étrange (appel moléculaire au papillon pollinisateur). Pétales et sépales forment une étoile à 6 branches. Chaque fleur dure environ 1 mois.
Angraecum germinyanum est apprécié en culture, car elle est à la fois adorable, miniature (feuilles de 5 cm) et assez facile à cultiver. Ses tiges retombent et se ramifient, ses fleurs sont blanches, pétales et sépales se terminent en longue pointe crème, qui s’ajoutent à l’éperon de 10 cm : chaque fleur semble artistiquement effilochée.
Angraecum distichum est une étonnante espèce africaine représentative de la diversité du monde des orchidées. Miniature, elle ressemble à une plante succulente. L’œil non averti la prendrait facilement pour une Crassula, bien qu’elle soit épiphyte des forêts humides. Ses feuilles distiques et régulières sont si épaisses et serrées qu’elles cachent la tige. Angraecum distichum se ramifie et les jeunes ramifications se bouturent relativement facilement à l’étouffée dans un substrat à orchidée.
Cette plante devient incroyable lorsqu’elle se pare de petites fleurs blanc pur et luisantes, solitaires, qui naissent tous les quelques entre-nœuds le long des tiges.
Angraecum podochiloides, originaire d’Afrique tropicale, est encore une espèce avec une forme étonnante : ses feuilles longues de 2 cm n’ont qu’une seule face, repliées sur elles-mêmes. De plus, aplaties, épaisses et distiques, elles s’emboîtent sur la tige, rigides. Ses tiges, jusqu’à 60 cm de longueur, se dressent d’abord puis retombent. Ses fleurs minuscules et subsessiles (collée à la tige) sont jaunes. La culture de cette curieuse orchidée est cependant assez exigeante : une humidité atmosphérique élevée couplée avec une légère ventilation constante.
Angraecum eburneum, originaire du sud de l’Asie, est une grande espèce pouvant s’allonger sur plus de 150 cm. Ses fleurs vertes et blanches, nombreuses, s’échelonnent densément sur des hampes rigides. Elles prennent l’allure de petites danseuses costumées.
Angraecum viguieri, ou angraecum de Viguier, est une plante haute, au feuillage délicat et aux grandes fleurs particulièrement gracieuses : labelle blanc, pétales et sépales saumon et long éperon rouge orangé. Haute de plus d’un mètre, elle doit être tuteurée soigneusement.
Angraecum didieri est apprécié pour son parfum très puissant. Ses jolies fleurs en étoiles sont assez grandes proportionnellement à la plante. Leur grand labelle est très lumineux.
Angraecum leonis est l’une des espèces parmi les plus faciles à faire fleurir en culture et elle est aussi parfumée. La plante reste compacte. Son épais feuillage est joli, il met en valeur ses grosses fleurs bien blanches au long éperon. Elle se cultive sur écorce, en pot de terre cuite ou en pot plastique troué.
Angraecum magdalenae est haute de 20 à 40 cm, porte jusqu’à 8 grosses feuilles longues de moins de 30 cm. Ses fleurs, légèrement parfumées et bien blanches, mesurent environ 10 cm de large. Cet Angraecum est assez simple à réussir en culture à partir du moment où on lui fournit des apports réguliers en calcium.
Angraecum bicallosum est une espèce indigène du nord de Madagascar. C’est une orchidée épiphyte et grimpante, mais relativement petite. Ses feuilles assez courtes, elliptiques et coriaces se terminent systématiquement de manière asymétrique. Ses fleurs disposent d’un large labelle se terminant en pointe et des pétales jaunâtres, ainsi bien sur qu’un long éperon filiforme en S.
Angraecum compactum est une petite orchidée (30 cm de hauteur) aux épaisses feuilles de cuir vert sombre. Ses grosses fleurs (6 cm de large) bien blanches, sont affublées d’un très long éperon recourbé. Sa culture est assez facile.
Angraecum scottianum est une petite plante aux feuilles cylindrique, haute d’environ 20/30 cm et large de 15 cm au plus. Ses fleurs blanches mesurent 4 à 8 cm de large et son éperon s’allonge sur 10 à 15 cm. Elle dégage un parfum nocturne légèrement camphré.
Angraecum infundibulare est une plante aux tiges grêles, grimpantes, qu’il faut attacher à une branche. Ses feuilles larges et courtes sont espacées. Le labelle en cornet se termine en long éperon vert tandis que pétales et sépales sont très fins.
Comment cultiver les orchidées comètes ?
Devant la diversité de taille, forme et milieux de vie de ce genre, pour chaque espèce il vaudra mieux se renseigner précisément.
Les Angraecum sont relativement exigeants en culture, mais quelques espèces sont assez faciles à contenter et peuvent même être cultivées sans serre chaude, donc dans la maison en hiver et en extérieur en été.
Les espèces les plus faciles à faire fleurir sont sans doute Angraecum sesquipedale et Angraecum leonis.
voilà cependant des indications moyennes :
Températures
Les Angraecum sont issus de forêts chaudes à tempérées. On estime que la température minimum à leur donner est 16 °C.
Luminosité
Ils nécessitent une lumière abondante, la plus intense possible, mais sans soleil direct.
Donc soleil voilé ou plante ombragée par un arbre le plus gros de la journée en extérieur.
Substrat et mode de culture
La plupart sont épiphytes, donc les Angraecum sont cultivés dans un substrat à orchidée (genre écorce de pin) bien aéré : en pot, panier suspendu ou en épiphyte sur une branche ou de l’écorce. Bien sûr, moins il y aura de substrat autour des racines, plus l’arrosage est exigeant.
Le rempotage est fait environ tous les 3 ans après la floraison, car les Angraecum supportent assez mal la perturbation des racines et peuvent demander du temps avant de se remettre à fleurir. Heureusement comme le susbtrat doit sécher entre 2 arrosages, il ne se dégrade pas trop vite.
Comme ce substrat n’est pas nutritif, il faudra très régulièrement nourrir ces orchidées avec de l’engrais.
Arrosages
Sauf exception, l’arrosage doit être fait uniquement à l’eau douce. Pendant la saison de croissance, les plantes en pot sont bassinées (le pot trempé dans l’eau pour humidifier parfaitement le substrat) à chaque fois que ce substrat a séché complètement.
Pour les plantes cultivées les racines à l’air, il faudra pulvériser de l’eau sur les racines presque tous les jours.
Engrais
Ajoutez l’engrais bien dilué à l’eau d’arrosage toutes les 2 semaines.
Atmosphère
Les Angraecum aime le plus souvent une atmosphère très humide (autour de 80 %) et aérée à la fois. Une brumisation journalière est un bon moyen de leur procurer la bonne humidité atmosphérique. Pour l’aération, s’il en manque, on peut envisager un petit ventilateur : s’il brasse en plus de l’air au-dessus d’une réserve d’eau, il augmente aussi en même temps l’humidité de l’air. En extérieur et à l’ombre, l’aération est présente naturellement.
Dans une serre, il faut une ouverture haute et une ouverture basse qui permettront ce mouvement d’air.
Pendant la saison froide, la croissance s’arrête. Les arrosages et brumisations sont plus espacés.
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