Fougère sensible, Onoclée sensible

Nom scientifique : Onoclea sensibilis
Synonyme : Dryopteris cristatum
Famille : Onocléacées

La fougère sensible ou onoclée, Onoclea sensibilis montre de jolies frondes très lumineuses, au dessin archaïque. Rustique et facile à cultiver, d’un vert rafraîchissant, elle s’étale largement si le sol est assez frais : pour large potée, bord de bassin ou sous-bois, terre humide.

Fougère sensible, Onoclée sensible, Onoclea sensibilis
Fougère sensible, Onoclée sensible, Onoclea sensibilis © Corinne Prado/stock.adobe.com
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Fougère sensible, Onoclée sensible, Onoclea sensibilis
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Onoclea sensibilis est une belle fougère exubérante au feuillage caduc appartenant à la famille des Onocleacées ou Woodsiacées. Elle est originaire d’Amérique du Nord, et du nord-ouest de l’Asie, notamment en Sibérie. L’onoclée sensible est généralement liée aux milieux humides, elle croît au bord des cours d’eau ou des lacs, dans les marécages ou dans les bois frais, mais parfois aussi en prairie ou au bord des champs.

Très ancienne, c’est l’une des rares fougères que l’on trouve aussi sous forme de fossile.

Vendue comme plante vivace pour son agréable feuillage, la fougère sensible n’a rien de sensible point de vue de la culture. Très rustique, elle colonise volontiers une zone humide de ses belles frondes lumineuses. 

Description de l’onoclée sensible

Onoclea sensibilis est une fougère à la tige rhizomateuse assez fine qui trace en surface ou sous la terre, peu profonde. De ce rhizome s’élèvent de multiples frondes, hautes de 40 à 60 cm, jusqu’à 90 cm dans les cas extrêmes. Assez serrées, ces feuilles produisent un massif dense.

L’onoclée forme 2 types de frondes :

Des frondes stériles

Les premières sont stériles (ou végétatives), vertes et responsables de la photosynthèse. Elles sont formées d’un long pétiole écailleux et d’un limbe composé de folioles entières ou légèrement lobées, de texture tendre et bordé d’une marge plus pâle. Pour une fougère, ce limbe est assez peu découpé, d’une couleur verte très agréable.

Ce feuillage est rougeâtre au moment du déroulement des crosses, vert tendre en pleine saison, puis prend une couleur plus cuivrée en automne.

Ces limbes délicats sont peut-être à l’origine du qualificatif « sensibilis », d’ailleurs ils s’affaissent à la première gelée. Alors ces feuilles caduques et roussies s’aplatissent au sol en paillis.

Des frondes fertiles

Les frondes fertiles d’Onoclea sensibilis sont très différentes. Elles commencent à se développer plutôt en automne. Elles sont moins hautes, mais leur pétiole est plus long, avec une base renflée. Leur limbe est brun, compact, ressemblant à de petites perles agglutinées : des folioles durcies en forme de capsules qui renferment les sores. Les spores en sont généralement libérées au printemps.

Les feuilles fertiles sont plus courtes que les feuilles stériles, et persistent environ 3 ans, restent donc présentes en hiver, bien dressées alors que les feuilles stériles se décomposent au sol.

Comment cultiver et utiliser l’onoclée sensible ?

Onoclea sensibilis se complaît dans une terre humifère et humide. D’ailleurs, en en zone vraiment humide, elle peut se montrer même envahissante, du genre à s’immiscer au milieu des autres plantes et de les étouffer peu à peu. C’est pourquoi elle sera davantage utilisée pour végétaliser des surfaces semi-sauvages, un sous-bois humide, ou une zone marécageuse associée à des plantes aussi vigoureuses qu’elle.

Son avantage : elle fait un couvre-sol luxuriant qui ne laisse pas trop se développer les plantes adventices.

L’onoclée sensible supporte l’ombre, la mi-ombre et même le soleil, tant qu’elle ne manque pas d’eau. Cependant, l’ombre ou la mi-ombre permet de mieux mettre en valeur sa tonalité « vert frais ». 

Clairement, c’est la quantité d’eau disponible pour elle qui définit la manière dont elle s’étend.

En zone plus fraîche qu’humide, ou en sol ordinaire, mais avec un hiver et un printemps pluvieux, sa croissance est plus lente et elle perd tout côté agressif. 

Si vous craignez une expansion incontrôlable, vous pouvez la limiter dans large un bac enterré.

On évitera de l’associer avec des plantes plus délicates.

Très jolie sur le bord du bassin

L’onoclée sensible croit en zone humide, mais non submergée en permanence. Sur la berge du bassin, pensez à l’isoler des autres plantes palustres plus délicates.

En grand pot

Cette plante est capable de produire une magnifique potée, très verdoyante, dans un large bac sans trou de drainage, genre petit bassin comblé de terreau : c’est une jolie manière d’apporter une luxuriante verdure à la terrasse ou dans une petite cour. 

Repiquage de l’onoclée

Onoclea sensibilis se transplante facilement de septembre à avril, et même en été si elle bénéficie d’eau à volonté.

Dépotez-là sans perturber les racines, même si elles semblent former un chignon. Creusez une large surface, 5 à 6 fois la surface du pot, pour lui permettre de s’étaler. On y mélange du terreau avec la terre du jardin. Enterrez -là ensuite au milieu en respectant le niveau du sol dans le pot. 

Entretien : enlever les vieilles tiges mortes n’est pas indispensable. Elle constitue un paillage naturel qui améliore le sol en se dégradant. En plus, très couvrant, il limite la germination de plantes indésirable.

Par contre en été, en cas de sécheresse, l’onoclée grille. Comme elle repart bien verte dès qu’il pleut, n’hésitez pas à enlever ses feuilles « moches ».

Comment multiplier l’onoclée sensible ?

Les divisions de rhizome sont possibles de septembre à mai, sauf s’il gèle.

Semis de spores de fougères

Les spores, fines comme la poussière, se récoltent au printemps en secouant les feuilles fertiles au-dessus d’un sac en papier ou d’une enveloppe. Elles sont ensuite dispersées sur un pot de terreau très humide, ensachée manière à maintenir une hydrométrie élevée. Environ 4 à 12 semaines plus tard au chaud, des prothalles brunâtres se sont développés en surface, des lames vertes à brunes, collées à la terre, ressemblant à des hépatiques. À ce stade, il est bon de brumiser tous les jours abondamment à l’eau de pluie. Les prothalles produisent des gamètes mâles et femelles. Les gamètes mâles nagent dans une mince couche d’eau afin de féconder les femelles pour de nouvelles petites fougères !

La plante en bref

Botanique

Origine
Amérique du Nord et nord-ouest de l'Asie

Floraison

Période
Plante sans fleur

Port et feuillage

leaf
Type
Fougère couvre-sol, plante sub-aquatique, plante de bassin
Feuillage
Semi-persistant
Hauteur
40 à 60 cm

Plantation

Exposition
Ombre, mi-ombre, soleil
Rusticité
Très rustique, -35 °C
Sol
Humifère, mais tolérant sauf pour le calcaire
Acidité
Acide à neutre
Humidité
Frais à humide, notamment en hiver et au printemps, sol ordinaire s'il ne se dessèche pas
Utilisation
Sous-bois frais, jardin d'ombre, marécage, bord de bassin, zone humide 
Période favorable
Printemps, automne, été en zone humide

Entretien & Multiplication

Multiplication
Semis de spore, division

Article rédigé par Véronique MACRELLE

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