Syneilesis à feuilles d'aconit, Plante parapluie cassé

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Syneilesis aconitifolia, le syneilesis à feuilles d’aconit ou encore appelé en Asie « la plante parapluie classé », est une étonnante plante vivace herbacée appartenant à la famille des Astéracées, comme les marguerites ou les asters, bien que d’une forme très différente. 

Syneilesis aconitfolia est originaire plutôt du nord-est de l’Asie. 

Il croit en montagne ou en plaine, en lisière forestière, parfois même au bord des routes, mais le plus souvent sur les pentes en zones semi-ouvertes.

Le genre syneilesis ne contient que quelques espèces dont 2 sont parfois proposées à la culture, malheureusement encore trop rarement : Syneilesis aconitifolia et Syneilesis palmata. 

Toutes 2 sont encore des plantes d’exception. Malgré son fascinant feuillage et sa solidité, le syneilesis à feuilles d’aconit est vraiment rare en Europe, difficile à se procurer : d’une part, il est lent à croître et d’autre part il est encore trop peu connu.

Seuls quelques pépiniéristes passionnés le multiplient et le proposent. C’est une très belle plante d’ombre ou de mi-ombre qu’il faut adopter sans hésiter dès qu’on a la chance de la rencontrer sur une fête des plantes.

Description du syneilesis à feuilles d’aconit

Syneilesis aconitifolia est une plante vivace herbacée au feuillage caduc. Elle débourre en fin d’hiver en mars-avril, se déploie entièrement courant avril, fleurit en juin-juillet et fait ses graines entre août et octobre, période où feuilles et tiges disparaissent. Elle passe l’hiver sous forme de rhizome.

Le rhizome souterrain de Syneilesis aconitifolia est couché, court, il développe tout du long de nombreuses longues racines fibreuses. Le syneilesis à feuilles d’aconit s’étale avec le temps, mais très lentement : il devient de plus en plus beau.

De ce rhizome, émergent directement des feuilles seules ou des tiges florifères 

Les feuilles simples s’érigent à l’aide d’un long pétiole dressé verticalement et rigide. Ces feuilles sont peltées, avec leur pétiole attaché au centre du limbe.

Ce limbe, très ample, s’inscrit dans un disque de 20 à 30 cm de diamètre. Il est palmé, mais avec 7 à 9 segments divisés plusieurs fois. Un remarquable réticule sur tige évoquant l’armature d’un parapluie.

Les tiges florifères ne comportent que 2 ou 3 feuilles caulinaires : la première ressemblant aux autres « parapluies cassés », les autres sont moins peltées. Elles se terminent en plusieurs corymbes très hautes sur tige (jusqu’à120 cm), chacune portant plusieurs capitules étroits, dont les pistils blancs et étamines violettes sont plus visibles que les ligules.

Bien que ces fleurs soient discrètes pour des Astéracées, l’ensemble de la plante fleurie reste très originale et joliment dessinée avec ses très hautes inflorescences qui dominent un beau feuillage.

Les fleurs, parfumées, sont attirantes pour les pollinisateurs et se transforment en graines, bien que souvent, elles nécessitent une pollinisation croisée entre 2 individus pour être fertiles. Ces graines sont des akènes côtelés et cylindriques de 5 à 6 mm, surmontées de pappus soyeux blancs ou pourpres.

Comment cultiver Syneilesis acontifolium ?

Le syneilesis à feuilles d’aconit est une plante de lisière forestière et, en tant que telle, apprécie les expositions mi-ombre ou une ombre complète, mais claire. Elle donne le meilleur d’elle-même dans une terre humifère fraîche, drainante et riche. Mais Syneilesis aconitifolium montre cependant une réelle tolérance quand à la nature du sol tant qu’il n’est pas calcaire et, devient même capable de supporte un peu de sécheresse, une fois bien enraciné et ombragé l’été ; elles ne sont pas si courantes les plantes qui acceptent l’ombre sèche ! 

Une sécheresse vraiment trop prolongée l’obligera cependant à se mettre en repos avant l’automne. Ce qui ne l’empêche pas de revenir au printemps suivant.

Parfaite pour les massifs ombragés, le côté nord, nord-est d’une cours ou les sous-bois, le syneilesis à feuilles d’aconit se plante dans la durée : une fois planté au printemps ou en automne, on le laisse tranquillement s’étoffer sans le déranger. Ses jeunes pousses en début de croissance sont très théâtrales, elles émergent presque toutes en même temps comme autant de petites ombrelles semi-ouvertes et duveteuses qui s’élèvent doucement. Elles sont malheureusement appréciées des limaces, si bien que si l’on veut offrir un paillage à cette plante, mieux vaut attendre que ses feuilles soient déjà bien épanouies.

C’est donc une plante vraiment endurante, mais lente à s’étoffer pour améliorer sa croissance, on lui offre du compost chaque hiver, déposé en surface en couche mince.

Comment multiplier le syneilesis à feuilles d’aconit ?

Mulitiplier Syneilesis aconitidolium n’est pas vraiment simple, ce qui explique sa rareté. C’est une plante qui supporte mal les perturbations des racines. Les divisions sont tout à fait déconseillées. Éventuellement sur de belles plantes bien élargies, un éclat de rhizome de la périphérie de la souche peut-être prélevé tôt au printemps ou en automne, mais ôté délicatement sans ébranler le reste de la plante mère.

Le meilleur moyen pour la propager est finalement le semis. Cependant, pour cela il faut qu’elle produise de graines fertiles (les graines viables sont « dodues ») donc que 2 individus issus de graines différentes se pollinisent entre eux.

Les graines viables germent facilement dans un substrat humidifié à 20 °C. Elles montrent alors au printemps un unique et large cotylédon, suivi d’une première vraie feuille en fin d’été.

La plante en bref

Espèces et variétés intéressantes

Autour de 6 ou 7 espèces dans ce genre :

• Syneilesis palmata, le magnifique syneilesis palmé
• Syneilesis subglabrata, aux feuilles finement découpées également
• Syneilesis hayatae, présente au nord du Japon
• Syneilesis akagii, une nouvelle espèce décrite récemment 
• Syneilesis tagawae, au feuillage un peu plus découpé que palmata, mais moins qu’aconitifolium
• Syneilesis australis, autre belle espèce au feuillage cranté