La cochenille australienne, un insecte spécialisé dans les agrumes
Représentant une sérieuse menace pour les agrumes, la cochenille australienne s'est propagée dans de nombreuses régions du monde, causant également des dégâts considérables sur diverses plantes cultivées et ornementales comme les mimosas. La reconnaître va vous permettre de mieux la cerner et d'agir au plus vite afin d'éviter son inéluctable propagation.

Comment reconnaître la cochenille australienne ?
Icerya purchasi se distingue des autres cochenilles par son aspect un peu particulier : la femelle adulte présente un corps brun rougeâtre, ovale, qui peut atteindre jusqu'à 5 mm de long. Il est couvert d'une épaisse sécrétion cireuse blanche en forme de sac ovoïde cannelé en période de reproduction, augmentant sa taille jusqu'à 1 cm. La cochenille australienne est donc plus grande que les autres espèces de cochenilles.
Les rares mâles sont quant à eux, jaunâtres, plus petits et ailés.
Les œufs sont rougeâtres.
Les larves sont ovales, rouges et aplaties. Elles se couvriront ensuite d'une couche cireuse, une fois fixées sur une partie de la plante.
Cycle de vie de la cochenille australienne
Les femelles sont hermaphrodites et peuvent se reproduire malgré l'absence de mâle.
En effet, la femelle utilise dans ce cas une spermatèque laissée par un mâle dans son corps et qu'elle transmettra de mère en filles ! Les femelles qui ne sont pas nées pourvues d'une telle réserve devront s'accoupler, les autres se passeront de mâle, puisque c'est leur père qui a déjà assuré le travail.
En fin d'hiver, dès que les températures deviennent plus clémentes, les femelles développent leur ovisac contenant jusqu'à 700 œufs.
Les larves très mobiles vont alors éclore très rapidement et se disperser sur la plante avant de se fixer et de développer leur protection cireuse. Dans les régions chaudes, plusieurs générations peuvent se succéder en une année, rendant l’infestation difficile à contrôler.
Quels sont les dégâts causés par la cochenille australienne ?
Cet insecte piqueur/suceur se nourrit de la sève des plantes, notamment des agrumes et des mimosas. On note plusieurs symptômes :
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un affaiblissement général de la plante, les feuilles jaunissent, les branches se dessèchent et la production de fruits diminue considérablement ;
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les fruits attaqués peuvent se déformer et présenter des taches ou des fissures ;
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un miellat collant apparaît, il est secrété par les cochenilles et favorise le développement de la fumagine, une maladie cryptogamique qui recouvre les feuilles et les fruits d'une substance noire et poisseuse réduisant le processus de photosynthèse.
Comment prévenir l'apparition de la cochenille australienne ?
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Inspectez toujours les plantes avant de les acheter, les cochenilles sont généralement bien visibles. Même si une plante avec une cochenille vous plaît, ne l'achetez pas et changez de fournisseur !
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Placez les plantes nouvellement acquises en quarantaine avant de les introduire chez vous et pulvérisez-les avec du purin de fougère.
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Vérifiez souvent les parties aériennes de vos agrumes et vos autres plantes. Soyez attentifs le long des tiges, au revers des feuilles et dans les anfractuosités des écorces. Si une cochenille est visible, ôtez-la immédiatement.
Comment lutter contre la cochenille australienne ?
Le principal prédateur naturel de la cochenille australienne est une espèce de coccinelle bien particulière nommée Rodolia cardinalis, introduite avec succès dans plusieurs pays pour lutter contre ce ravageur. Cette lutte biologique est particulièrement efficace dans les cultures d’agrumes. Attention, seule cette espèce est habilitée à tuer les cochenilles australiennes ; vérifiez bien que c'est d'elle dont il s'agit lorsque vous commandez vos larves de coccinelles.
Pensez également à éradiquer les fourmis avant d'introduire vos coccinelles, car elles protègent les cochenilles. Il ne s'agit pas là d'altruisme gratuit, non ! Les fourmis se nourrissent du miellat produit par les cochenilles, elles en ramènent même dans leur nid pour abreuver leurs larves. Sachez qu'elles font de même avec les pucerons qui produisent la même substance. Si vous voulez en savoir plus sur cette collaboration entre insectes, n'hésitez pas à consulter notre article sur le sujet : 'Des fourmis, des cochenilles, des pucerons et des coccinelles'.
Si vous n'introduisez pas de coccinelles ou tout autre auxiliaire, vous pouvez traiter à l'aide de savon noir dilué, ce qui permettra de détruire la couverture cotonneuse et cireuse de ces bestioles. Diluez alors une tasse de savon noir liquide dans un pulvérisateur d'un litre contenant le restant d'eau. Renouvelez l'application tous les 8 jours en cas de forte attaque.
Lorsque l'attaque est limitée, coupez et brûlez les tiges atteintes, puis surveillez scrupuleusement l'évolution de la plante. Une pulvérisation de purin de fougère ou d'ortie sera toujours la bienvenue dans ce cas.
On parle souvent de l'huile de neem pour traiter la cochenille, cependant son usage en tant qu'insecticide est interdit en France contrairement à une quinzaine d'autres pays européens. Cette interdiction est due à des préoccupations concernant la toxicité de l'azadirachtine, un composé présent dans l'huile de neem. Cette substance pourrait avoir des effets néfastes sur les organismes aquatiques, les abeilles et potentiellement agir comme perturbateur endocrinien.
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