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Cuscute d'Europe

Nom scientifique : Cuscuta europaea
Synonymes : Cassytha europaea, Cucusta major
Famille : Convolvulacées

Les cucustes du genre Cucusta sont d’étonnantes plantes parasites épiphytes. Ayant perdu toute chlorophylle, elles se nourrissent des autres. Ces espèces difficilement différenciables sont parfois protégées, parfois invasives et nuisibles.

Cuscute d'Europe, Cuscuta europaea
Cuscute d'Europe, Cuscuta europaea © CC BY-SA 2.0/flickr/Andreas Rockstein
Cuscute d'Europe, Cuscuta europaea
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Cucusta europaea, Cuscute d'Europe ou Grande Cuscute

Cucusta europaea, Cuscute d’Europe ou Grande Cuscute est une plante annuelle appartenant à la famille des Convolvulacées, la même que celle des liserons ou des ipomées, cependant autrefois, les cuscutes étaient isolées dans leur famille propre, les Cucustacées.

Cucusta europaea est distribuée en Europe, Afrique du nord et ouest de l’Asie. Elle est donc indigène de France, présente dans presque tout le pays sauf, notamment en Finistère.

La cucuste d’Europe est une plante parasite, principalement de l’ortie et du houblon, mais capable de toucher d’autres types de plantes.

Les cuscutes, en générale d’espèces indéterminées et souvent invasives, sont considérées comme gênantes pour la culture cependant Cuscuta europaea est une espèce française protégée dans de nombreuses régions de France. Elle porte d’autres noms communs,  mais sans distinction d’espèce : rache, cheveux du diable, cheveux de Vénus, cheveux de la Vierge, rougeot, barbe de moine, rogne, gale, teigne, tignasse, fil-madame…

Malheureusement, déterminer de manière sûre une cuscute pour savoir si elle est indigène ou invasive et dangereuse pour les cultures n’est pas évident.

Description de la cuscute d’Europe

La grande cuscute est une curieuse plante, qui n’est pas verte ! Sans chlorophylle, ses fines tiges sont jaunâtres à rouges, elles semblent ligoter de manière brouillonne une ortie ou du houblon sauvage.

Les tiges sont filiformes, longues de 30 à 150 cm, ramifiées, lisses, volubiles, enroulées parfois sur une tige ou accrochées çà et là sur une feuille ou une tige de la plante hôte.

Les feuilles sont réduites à des écailles.

Les fleurs sont minuscules et un peu charnues, rassemblées en glomérules de 1 à 2 cm. Elles montrent une courte corolle blanche entourée d’un petit calice rosé. Elles sont généralement pollinisées par les insectes.

La grande cuscute produit ensuite des graines d’environ 1 mm et de forme irrégulière.

Développement de la grande cuscute et relations avec la plante hôte

Cuscuta europaea est annuelle. La graine en surface (ou peu enterrée) germe au mois de mai. Dépourvue d’organe chlorophyllien, elle croit en fine tige érigée d’une dizaine de centimètres grâce aux réserves de la graine, sans feuilles ni réels cotylédons formés. Cette tigelle dispose de 5 à 10 jours pour s’accrocher à une plante hôte de son entourage : son extrémité « se déplace » en pseudomouvement circulaire (circumnutation)  et s’oriente à « l’odeur » vers une plante voisine qui sera hôte.

Si la plantule de cuscute ne trouve aucune plante hôte, elle meurt.

Lorsqu’elle arrive à entrer en contact avec une plante chlorophyllienne susceptible de devenir son hôte, ortie, houblon, mais aussi éventuellement des Astéracées, des Fabacées ou des Chénopodiacées, elle s’enroule et développe rapidement des suçoirs appelés haustoria jusqu’aux vaisseaux conducteurs de sève. La cucuste n’a alors plus aucun lien avec le sol et pompe ses nutriments et son eau directement de la sève de la plante hôte, parfois au point de l’affaiblir grandement.

Étonnamment, la cucuste est capable de s’agripper à de multiples individus contigus, qui seront de même espèce dans une monoculture (champ), mais aussi à plusieurs espèces simultanément en dehors des monocultures, les reliant entre elles comme un individu unique.

Si ce lien entre plusieurs plantes favorise les maladies virales (surtout en monoculture), dans le cas d’espèces plus diverses, dans un milieu naturel par exemple, une étude scientifique à prouvé qu’il favorisait les plantes hôtes dans leurs luttes contre des insectes ravageurs à l’aide un message chimique qui passe d’une espèce à l’autre.

Les graines de la cuscute sont libérées jusqu’en novembre, tombent à terre et attendent le bon moment pour germer : lorsqu’elles remontent près de la surface de la terre et que leur tégument est suffisamment usé par les éléments et les insectes. Elles sont capables de rester viables en terre 5 à 10 ans.

Cucusta europaea, une plante médicinale

La grande cuscute est une plante reconnue comme médicinale, contenant différentes matières actives. Cependant, en tant que plante parasite de plusieurs hôtes de différentes familles, son efficacité et sa teneur en molécules actives peuvent être sensiblement différentes selon son hôte.

La cuscute d’Europe est un carminatif. Son extrait de sève est utilisé pour soigner des maladies de peau, notamment sur le psoriasis. En outre, ses semences sont aussi analgésiques, laxatives et diurétiques.

L’extrait de plante est également hépathoprotecteur et antibactérien, avec une efficacité déjà démontrée sur Echericha coli et sur le staphylocoque doré.

Le transport des graines de cuscute en générale est limité voire interdit : le risque de disséminer des plantes invasives est trop important, si on veut se soigner avec, il faut donc plutôt en obtenir sous forme de préparation.

Bien sûr, bien d’autres espèces de cuscutes sont également des plantes médicinales.

Les cuscutes  en générale : de la plante indigène protégée à la plante parasite invasive…

En France, 4 espèces de cuscutes sont indigènes, mais il existe au moins 11 espèces présentes, donc plusieurs espèces invasives. Elles sont généralement difficiles à différencier les unes des autres. Or certaines cultures sont sensibles à la cuscute, comme les champs de luzernes ou de betteraves. Parfois, le chevelu est si dense que les plantes en sont terriblement affaiblies, donc la productivité amoindrie.

Les graines de cuscutes sont introduites généralement en même temps que les graines de leurs plantes hôtes qui sont semées. Il faut donc trier ces graines très soigneusement, d’où la nécessité maintenant de semer des graines certifiées.

Quoi qu’il en soit, au potager ou au jardin si une cuscute apparaît ailleurs que sur une ortie ou du houblon, il vaut sans doute mieux arracher toutes les plantes atteintes.

La plante en bref

Botanique

Origine
Europe, Afrique du Nord, Asie de l'Ouest

Floraison

Période
Juin à septembre
Couleur
Blanche, rose, ou jaunâtre

Port et feuillage

leaf
Type
Plante parasite grimpante, épiphyte
Feuillage
Caduc
Hauteur
Tiges longues de 30 à 150 cm

Plantation

Exposition
Soleil à mi-ombre
Rusticité
Graines résistantes au gel
Sol
Peu importe
Acidité
Légèrement acide à basique
Humidité
Normal à humide
Utilisation
Plante médicinale, plante adventice
Période favorable
Sans objet

Entretien & Multiplication

Multiplication
Semis

Espèces et variétés intéressantes

Le genre comprend environ 170 espèces

  • Cucusta campestris, parasite de Fagacées
  • Cucusta scandens, Cuscute volubile ou Cuscute du Bident
  • Cucusta australis, cuscute australe
  • Cuscuta epithymum, cuscute à petites fleurs, cuscute du thym
  • Cuscata pentagone, à fleurs blanches
  • Cucusta reflexa, une plante médicinale

Article rédigé par Véronique MACRELLE

Vos commentaires

Paul Tinlot le 19/11/2022 à 16:01
Peu fréquente en Belgique, j'en ai observé à la Montagne Saint-Pierre (Zone protégée) près de Lanaye (Visé).