La mouche mineuse du poireau, un ravageur redoutable au potager
La larve de Phytomyza gymnostoma, une petite mouche parasitaire, est responsable de l'affaiblissement et de la dégradation des poireaux, des oignons et de l'ail. Bien qu'aucun traitement curatif n'existe actuellement, diverses stratégies préventives et biologiques permettent de protéger efficacement les cultures contre cette menace.

La larve de Phytomyza gymnostoma constitue le principal ravageur du poireau. Ce parasite, issu d'une petite mouche d'environ 3 mm, est responsable de dégâts importants sur les cultures.
Cycle de vie de la mouche du poireau
La mouche du poireau se distingue par sa teinte grisâtre et sa taille réduite, mesurant environ 3 mm de long, avec des ailes nettement plus longues que le reste de son corps. Les adultes émergent en deux périodes distinctes au cours desquelles ils assurent la reproduction de l'espèce.
Dès avril, et à nouveau en fin août, le mâle effectue une série de piqûres sur le haut du feuillage, créant de petites perforations. Ces blessures facilitent ensuite la fécondation de la femelle qui, attirée par ces marques, dépose ses œufs dans les trous ainsi pratiqués.
Les larves issues de ces œufs se développent à l'intérieur des fûts du poireau, creusant des galeries qui perturbent gravement la plante. Elles peuvent atteindre jusqu'à 6 mm de long et se caractérisent par leur couleur jaune pâle ainsi qu'une partie postérieure proéminente munie de stigmates.
À l'issue de leur développement, ces larves se transforment en chrysalides ou pupes de teinte rougeâtre, mesurant environ 4 mm, et restent en place jusqu'au moment opportun pour éclore, généralement à la fin du mois d'août ou au printemps suivant.
Dégâts apparents
L'action des larves consiste à creuser des galeries allant jusqu'à la base du poireau, ce qui fragilise la structure même de la plante. Ce creusement entraîne une déformation notable des feuilles ainsi qu'un ramollissement progressif. Par ailleurs, l'arrêt de la croissance et la dégradation complète du poireau se manifestent par un dépérissement total de la plante.
La présence de larves et de pupes dans la partie blanche du poireau rend cette dernière impropre à la consommation, car elle devient contaminée et perd ses qualités gustatives et nutritionnelles.
Période des dégâts
Les dommages causés par ce parasite se manifestent principalement durant deux périodes de l'année : au printemps, lors de l'émergence initiale des adultes, et à la fin de l'été, lors de la seconde période de ponte. Ces périodes coïncident avec les conditions climatiques favorables à l'activité de la mouche et à la multiplication de ses larves.
Plantes les plus sensibles
Les espèces appartenant à la famille des Allium, telles que le poireau, l'oignon et l'ail, sont particulièrement vulnérables à l'infestation de Phytomyza gymnostoma.
Conditions favorables à l'infestation
L'attaque de ce parasite est optimisée par des conditions de température moyenne, caractéristiques du printemps et du début de l'automne. Ces conditions climatiques permettent à la mouche de compléter son cycle de vie sans être perturbée, favorisant ainsi l'émergence des adultes et le développement des larves dans un environnement stable et propice.
Traitement préventif
Étant donné qu'aucun traitement curatif n'existe pour éliminer efficacement ce parasite une fois l'infestation établie, la prévention demeure la meilleure stratégie de lutte.
Il est essentiel de pratiquer la rotation des cultures en évitant de replanter des végétaux de la famille des Allium sur le même emplacement pendant deux années consécutives.
Par ailleurs, en début d'attaque, il convient de brûler toutes les feuilles atteintes ainsi que les déchets de culture susceptibles d'abriter des pupes à la fin de la saison. L'ajout de plantes contaminées au compost doit être évité, car les pupes peuvent y hiverner et réintroduire le parasite lors des saisons suivantes.
Durant les périodes de vol, qui s'étendent d'avril à mai et de fin août à fin septembre, l'installation d'un filet anti-insectes au-dessus des poireaux offre une barrière physique efficace. Il est crucial de veiller à ce que le filet ne touche pas la partie supérieure du feuillage afin de ne pas endommager la plante, et de le retirer dès que la période de vol est terminée.
Traitement biologique
Parmi les alternatives de lutte, l'utilisation de traitements biologiques est encouragée. Les pulvérisations à base de purin de fougère, appliquées sur le feuillage, se révèlent être un moyen naturel et respectueux de l'environnement pour repousser la mouche du poireau. Ce traitement a pour effet de perturber le comportement de ponte de l'insecte et de réduire la probabilité d'infestation.
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