Cierge du Pérou, Koubo

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Origine du cierge du Pérou

Cereus peruvianus ou plutôt Cereus hildmannianus, c’est le cierge du Pérou : l’un des cactus colonnaires les plus cultivés. Le nom Cereus peruvianus provient d’une erreur de dénomination faite en 1828, et ce nom erroné est encore utilisé, ce qui apporte quelques confusions puisqu’il qualifie également une autre espèce. Par contre, le nom commun de cierge du Pérou reste juste, dans le sens où le Pérou de cette époque-là signifiait une bien plus large zone que le pays actuel.

Le cierge du Pérou est donc un cierge, un cactus arboré appartenant à la famille des Cactacées. Il est originaire d’Amérique du Sud, largement distribué en Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay. Il croit sur des sols rocheux secs et peu profonds en milieu ouvert ou semi-ouvert. Cette large distribution explique sa complaisance en culture, même en tant que plante d’appartement ! En revanche, ce cierge du Pérou est assez fragile au gel.

Si Cereus hildmannianus est une plante ornementale largement utilisée, il produit également un fruit comestible, et la chair de ses tiges montre quelques propriétés médicinales. Ce cactus colonnaire est donc très cultivé.

Description du cierge du Pérou

Cereus hildmannianus est un cactus colonnaire arborescent au tronc bien marqué, car il ne se ramifie qu’à partir de 80 cm à 1 m de hauteur. Il forme alors une silhouette dense aux nombreuses tiges verticales, haute de 3 à 5 m, parfois même jusqu’à 10 m dans la nature.

Ses tiges, épaisses de 7 à 15 cm, sont cylindriques, mais divisées en 5 à 6 (parfois 8) côtes très profondes. Les aréoles le long des côtes sont espacées de 2,5 cm et portent 5 aiguillons bruns (roussâtre lorsqu’ils sont nouveaux) modérément allongés et quelques autres très courts. Ces aiguillons peu présents protègent la plante, mais laissent voir largement son épiderme recouvert d’une jolie pruine bleutée qui s’efface sous les doigts.

Ses fleurs se développent sur la partie haute des tiges. Elles sont nocturnes, blanches, allongées de 20 à 30 cm et en forme d’entonnoir. Elles peuvent être nombreuses, spectaculaires lorsqu’elles s’épanouissent toutes en même temps, elles s’ouvrent le soir vers 18 h et se referment le lendemain en fin de matinée.

Ce cactus peut fleurir sans s’arrêter de juin à septembre.

Si elles sont fécondées, elles produisent ensuite un gros fruit juteux, vert/jaune puis rose/violacé à maturité, rempli de petites graines. Il a besoin généralement d’une fécondation croisée pour fructifier.

Variétés du cierge du Pérou

• Cereus peruvianus f. monstruosus. Attention, vendue sous cette appellation, nous trouvons au moins 2 espèces très souvent confondues : Cereus hilmanianus f. monstruosus et Cereus jamacaru f. monstruosus.
  
  • Le premier à l’épiderme plus bleuté, et de plus larges espaces sans aréoles. Il montre des têtes monstrueuses plus élancées et plus larges et peut atteindre 1 m de hauteur.
  • Le second Cereus jamacaru f. monstruosus, montre des têtes de diamètre inférieur (2 à 3 cm), et semble beaucoup plus ramassée sur lui-même, limité en hauteur, à l’allure davantage épineuse, bien que ses aiguillons soient courts.

• Cereus peruvianus f. cristatus est une forme monstrueuse très ornementale qui croit en crêtes (en forme d’éventail), avec ses bourgeons apicaux élargis en ligne de croissance au feutrage blanc.

• Cereus peruvianus f. cristata variagata, est une étonnante forme cristée en larges crêtes, panaché de jaune, presque sans aiguillons.

• Cereus hildmannianus 'Spiralis' est une forme naturelle de Cereus hildmannianus trouvé sur le Rio Paraguay, qui a été lentement propagé depuis par semis. C’est une superbe forme qui s’accroît systématiquement en spirale. Ce qui ne l’empêchera pas de fleurir quand le specimen sera suffisamment haut.

• Cactus hildmannianus ssp. Hildmannianus est une sous-espèce qui n’a quasiment pas d’aiguillons.

Comment cultiver le cierge du Pérou ?

Sans doute le cactus le plus facile à cultiver, Cereus hildmannianus ou peruvianus peut être cultivé en serre, véranda, dehors pendant la belle saison et rentré au grenier ou à la cave, en hors gel pour l’hiver, mais aussi simplement dans la maison, pas trop loin d’une fenêtre.

Jeune, son cierge solitaire en fait une plante très graphique. Lorsqu’il commence à se ramifier vers 80 à 150 cm de hauteur, il devient alors très beau, mais plus encombrant.

Sol

Il est cultivé dans un mélange de terre à cactée, mais peut se contenter aussi d’une terre de jardin pas trop collante.

Arrosage

Cereus hildamnnianus aime être arrosé copieusement (mais sans le laisser tremper dans son cache-pot) d’avril/mai à fin septembre, ce qui permet de le voir grandir de 10 à 30 cm par an ! En hiver, au contraire, c’est le régime sec qu’il supporte le mieux : aucun arrosage donc.

Quand cette phase de dormance hivernale au sec est associée avec une baisse des températures, cela permet au cierge du Pérou de fleurir pendant l’été suivant (induction florale). Pour obtenir cette induction florale, on l’installe en hiver dans un endroit où il fait entre 2 et 14 °C.

Rempotage

Les rempotages seront faits entre avril et juillet. Pour qu’il grandisse, Cereus hildmannianus est nourri soit par un rempotage annuel, soit par apport d’engrais (NPK équilibré) tous les 15 jours lors d’un arrosage.

Si on le sort après les dernières gelées, il faut l’ombrager durant 2 jours pour lui éviter les coups de soleil.

Attention à la pruine bleutée ! Son épiderme libre d’aiguillons laisse penser qu’on peut le saisir avec les doigts pour le manipuler, mais les doigts laissent sur ce beau cactus des traces irrémédiables : cette pruine bleue ne revient jamais. Donc on ne le touche pas, pour le manipuler on enroule plutôt un journal épais autour. Voir vidéo Comment rempoter un gros cactus.

Rusticité

Cereus hildmannianus est considéré comme peu rustique : s’il est maintenu complètement au sec, il supporte éventuellement -2 °C, mais il est plus prudent de le maintenir au-dessus de +5 °C, pour peu qu’il y ait trop d’humidité atmosphérique. Il semblerait cependant que quelques clones sélectionnés soient résistant jusqu’à -8 °C, toujours au sec

Le Koubo du cierge du Pérou, un autre fruit du dragon

Cereus hildmannianus produit également le Koubo, un fruit comestible pressenti pour devenir important en culture fruitière, expérimentée dans certains pays où l’eau devient trop rare, car le cactus du Pérou se contente de peu. C’est une culture idéale pour les zones semi-arides.

Il est appelé en anglais « peruvian apple cactus », traduit comme pomme de cactus du Pérou .

Le fruit est gros, rempli d’une pulpe blanche, juteuse, sucrée et de bonne texture.

Les fruits se développent assez rapidement après la floraison (en 2 mois). Le plus souvent, la pollinisation doit être manuelle (en dehors de sa région d’origine) et croisée entre 2 clones différents. 

Le goût du fruit frais n’est pas excessivement prononcé, mais ils dégagent un parfum très agréable. On peut en faire des confitures, des boissons, des tranches sèches.

Usage en phytothérapie

Les tiges présentent un mucilage riche en nombreux types de polysaccharides. Il est utilisé pour ses propriétés anti-ulcères, mais aussi en cosmétique.

Comment multiplier Cereus peruvianus ?

Le semis

Le semis du Cereus hildmannianus ou peruvianus est amusant à faire, car il est facile et les jeunes cierges croissent assez rapidement (pour un cactus). D’ailleurs, dans les sachets de graines de cactus en mélange vendus couramment, cette espèce est souvent présente.

Il se fait de préférence entre avril et juillet, quand il y a beaucoup de lumière naturelle.

Les graines sont déposées en surface sur un mélange pour cactus (terre de jardin/sable/terreau) très bien humidifié. On peut appuyer sur chaque graine pour qu’elle soit bien en contact avec le substrat. Les graines sont couvertes (vitre ou plastique), car elles ne doivent jamais sécher tant qu’elles ne sont pas germées. Maintenues entre 20 et 30 °C, elles germent en 1 à 2 semaines. 

Le semis est découvert dès que les plantules sont sorties de leur tégument. Ces plantules ont besoin de lumière vive sans vraiment de soleil direct. Les jeunes cactus nécessitent un arrosage copieux toutes les semaines, mais on laisse la terre sécher pendant 1 journée ou 2 entre chaque arrosage.

Vous pouvez facilement obtenir un « bébé cactus » de 5 cm de haut en une saison.

Le bouturage

Le bouturage permet de multiplier les formes monstrueuses : entre avril et août, un morceau du cactus est prélevé en le coupant sur un endroit où il est étroit, pour limiter la zone à cicatriser. Sur un cierge, on peut faire des boutures de tête ou de tronçons. 

À chaque fois, on prendra soin de laisser sécher la cicatrice à l’air pendant 2 semaines, avant de poser la bouture à la verticale (maintenue par un tuteur) sur du sable humide. Lorsque les racines bourgeonnent, il faut rempoter. 

La plante en bref

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