Droséra adelae, Rossolis à feuilles lancéolées

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Origine de Rossolis à feuilles lancéolées

Drosera adelae, appelé droséra à feuilles lancéolées, est un rossolis, une plante carnivore tropicale appartenant à la famille des Droséracées. Il est originaire d’Australie, plus précisément des forêts tropicales humides du Queensland.

Drosera adelae pousse au bord des torrents ou des ruisseaux, parfois à flanc de falais et complètement au soleil, mais aussi en bordure d’eau plus calme sous le couvert des arbres, donc alors très ombragé. Pour autant, son statut est proche d’espèce menacée, car il est endémique d’une petite région et son milieu de vie est en régression.

Les droséras tropicales sont assez rares et souvent difficiles à cultiver, car elles demandent une humidité atmosphérique importante. Drosera adelae est une exception, car la diversité de ses sites de croissances en fait une espèce très tolérante sur le niveau hydrique du milieu. Le beau Drosera adelae est au contraire une plante carnivore dont la culture est à la portée des débutants, presque aussi facile que Drosera capensis. De plus, il se propage très facilement et il est devenu disponible à l’achat, même en jardinerie.

Description de Drosera adelae

Le drosera à feuilles lancéolées est un rossolis de grande taille pour un drosera en rosette. Ses feuilles sont longues et lancéolées, presque sans pétiole et rubanées, longues de 15 à 25 cm (dans la nature), s’effilant en pointe. La largeur des feuilles peut dépasser 1 cm. Sur les côtés et sur la surface supérieure, les limbes sont recouverts de poils glandulaires sécrétant de minuscules bulles visqueuses et collantes qui piégeront les insectes.

La feuille en cours de croissance se déroule comme la crosse d’une fougère. La longueur, la largeur et la couleur des feuilles de Drosera adelae dépend des conditions de culture. Dans des conditions très lumineuses, elles deviennent plus effilées et rouges. Dans une lumière douce, les feuilles restent vertes mais s’élargissent pour augmenter leur surface foliaire et profiter au mieux de la lumière.

Drosera adelae dispose d’un système racinaire qui joue un rôle important dans l’ancrage au substrat et dans la propagation : de jeunes plantes rejetent à partir de racines jusqu’à 20 cm de la plante mère. De jeunes rosettes peuvent aussi apparaître au niveau du collet. Les racines absorbent l’eau également, mais la plus grande part des nutriments sont apportés par les feuilles, notamment par les moucherons attrapés sur les feuilles.

1 ou plusieurs hampes florales se développent dans le courant de l’été. Comme les feuilles, elles se déroulent puis s’élèvent de 25 à 40 cm et portent parfois plus de 40 fleurs, qui s’épanouissent au fur et à mesure que la tige se déroule. Ce sont de jolies petites fleurs en étoiles à 5 pétales pointus et rouge vif.

Une fécondation croisée entre 2 individus (issus chacun d’une graine différente, et non de rejets) permet la production de nombreuses petites graines noires. 

Une pollinisation manuelle au pinceau autogame (d’une plante sur elle-même, y compris ses rejets) ne produira qu’un tout petit nombre de graines viables.

Comment cultiver le droséra à feuilles lancéolées ?

Drosera adelae se cultive dans la maison ou en véranda toute l’année, ou encore dedans pendant les périodes froides et dehors pendant la belle saison (à partir du moment où il ne gèle plus).

Il est cultivé dans de la tourbe qu’on allège avec du gravier fin d’aquarium (non calcaire) ou de la perlite. Éventuellement, il croît aussi dans de la sphaigne, morte ou vivante.

Le droséra à feuilles lancéolées devient plus grand s’il peut profiter d’un pot profond, de préférence plus profond que large :

Ses racines s’allongent jusqu’à plus de 20 cm : dans un pot large, vous favoriserez les racines de surface. Comme chaque fois qu’une racine s’approche de la surface, elle produit un rejet, dans une potée large, vous favoriserez la production de plantes filles, mais pas la croissance de votre plante mère.

À l’inverse, un pot profond oblige racines à s’orienter vers le bas : elles produiront moins de plantules filles, ce qui permet à la rosette principale de se développer davantage.

Arrosage

Drosera adelae n’est arrosé qu’avec de l’eau douce (eau de pluie). L’eau calcaire du robinet va le tuer peu à peu : il ne supporte pas les minéraux, ni sels calcaires ni sels d’engrais. On laisse le substrat se gorger d’eau de pluie : le plus facile est de laisser tremper le fond du pot dans quelques centimètres d’eau en permanence.

En hiver, à moins de disposer d’un éclairage artificiel, sa croissance s’arrête par manque de lumière, alors les arrosages ralentissent : il faut simplement maintenir la tourbe humide.

L’autre avantage du pot bien profond, c’est qu’on peut le laisser tremper dans un plus grand volume d’eau et que les arrosages sont alors moins fréquents.

Drosera adelae est tolérant sur les variations de la quantité d’eau disponible. Cependant, une période trop sèche en été l’obligera à perdre ses feuilles et à se mettre en dormance.

Lumière

Drosera adelae se contente de lumière indirecte, mais peut supporter aussi des lumières vives, y compris le plein soleil tant qu’elle dispose d’assez d’humidité. La quantité de lumière influe directement sur la forme de ce rossolis et la plante y réagit très rapidement, c’est donc une question de choix. 

Il a suffisamment de lumière pour vivre dès que les petites glandes sur les feuilles sont roses ou rouges, et qu’elles peuvent produire leurs petites gouttes visqueuses. Ensuite, plus ce rossolis obtiendra de lumière, plus il deviendra coloré.

Lorsque Drosera adelae n’obtient pas suffisamment de lumière, il ne peut pas produire les gouttelettes de mucus.

Le plein soleil (en extérieur) est cependant plus compliqué à gérer du point de vue de l’humidité, mais il supporte très bien le soleil du matin et du soir. Pour une culture en extérieur à partir de juin, la plante sera d’abord sortie à l’ombre profonde puis amenée petit à petit en lumière plus intense afin de ne pas la brûler.

Température

Tropicale à subtropicale, le rossolis à feuilles lancéolées peut rester au chaud et en croissance toute l’année. Entre 13 et 15 °C, il arrête de pousser ; à 8 °C, ses feuilles commencent à mourir et il se met en repos hivernal. S’il a perdu ses feuilles, vous pouvez l’ensacher (pour conserver sa motte encore un peu humide sans avoir besoin de le surveiller) et l’hiverner dans une pièce bien fraîche (garage, cave), même dans le noir. On évite de laisser descendre la température sous 0 °C. 

Nourrissage

Jamais d’engrais pour Drosera adelae ! Il se nourrit grâce aux drosophiles ou aux moucherons de terreau qui se collent sur les feuilles. S’il n’y en a pas, on peut utiliser des vers de vases lyophilisés (aquariophilie), qu’on dépose réhydratés, en très petites quantités sur les feuilles, et seulement en période de croissance.

Acquisition et plantation

À l’acquisition, souvent votre Drosera adelae  n’aura pas de gouttelettes sur ses feuilles. Installez-le dans un pot plus profond et à l’étouffée (sachet, bocal retourné, terrarium), le temps pour lui de s’adapter à son nouvel environnement et que les feuilles redeviennent luisantes de gouttelettes ou que la plante refasse de nouvelles feuilles avec gouttelettes.

Il pourra ensuite être laissé à l’air libre, dans une coupelle d’eau. 

Des feuilles du centre pleines de mucus sont le signe d’une plante en croissance et en bonne santé.

Par contre, cela peut être normal que les feuilles les plus anciennes, les plus basses, soient dépourvues de gouttelettes.

Comment multiplier Drosera adelae ?

Le Drosera adelae se multiplie très facilement en divisant les rejets qu’il produit en bord du pot, ou autour de la rosette principale. On attend cependant qu’ils soient déjà assez grands (quelques centimètres au moins) pour optimiser la réussite de la transplantation.

Durant l’été, cette plante se bouture à partir de feuilles, de racines et de hampes florales même : les boutures sont installées au chaud et à l’humidité : posées à plat sur de la tourbe ou dans de la sphaigne et ensachées à l’étouffée. Il faut choisir des feuilles développées, mais relativement nouvelles (près du centre) pour que cela fonctionne bien. On peut même les laisser flotter dans l’eau, et elles produisent de nombreuses petites plantes.

Les graines germent au printemps en les maintenant au chaud entre 20 et 25°C et à l’humidité . Elles sont semées en surface, appliquées sur la tourbe.

Les petites plantes immatures ont une forme un peu différente, avec un pétiole plus marqué et un limbe bien plus court.

La plante en bref

Espèces et variétés intéressantes

Environ une centaine d’espèces, surtout tropicales

• Drosera pulchella, un drosera pygmée
• Drosera regia, le drosera royal
• Drosera aliciae, le plus couramment vendu
• Drosera rotundifolia, le rosssolis à feuilles rondes
• Drosera anglica, une espèce française
• Drosera filiformis, drosera à longues feuilles
• Drosera binata, un drosera à feuilles fourchues
• Drosera spatulata, droséra spatulé, facile à cultiver