Mousse commune, Polytric commun
La mousse commune est cultivée dans les jardins de mousses, en paillage naturel des plantes vivaces ou encore pour embellir le pied d’un bonsaï.

Botanique
Planter et cultiver
Polytrichum commune, le polytric commun est une mousse, une plante appartenant à l’embranchement des Bryophytes et à la famille des Polytrichacées. Le polytric commun est une espèce relativement cosmopolite, largement distribuée sur la planète dans les climats tempérés pluvieux, inféodée au milieu humide. Cette mousse est représentée sur toute la France sauf en région méditerranéenne et étage alpin. Polytrichum commune est indicatrice de milieu humide et acide. On la rencontre le plus souvent sur les tourbières, associée à la sphaigne, mais parfois également dans les bois acides. C’est également une espèce colonisatrice après un incendie.
Au jardin : en dehors de son milieu naturel, Polytrichum commune peut apparaître spontanément au jardin dans les zones acidifiées près des conifères, mais elle est aussi cultivée dans les jardins de mousses, en paillage naturel des plantes vivaces ou encore pour embellir le pied d’un bonsaï. Il ne faut pas se méprendre : le polytric commun, loin d’être une mauvaise herbe, est une plante lente à se développer.
Description du polytric commun ou mousse commune
Les bryophytes (mousse, lichen ou sphaigne) sont des plantes sans fleurs et sans vaisseaux conducteurs de sèves. Cependant le genre polytriche est un peu une exception dans le monde des mousses, car sans avoir de vrais vaisseaux conducteurs de sève, les polytrics produisent des cellules différenciées pour faciliter la migration des éléments nutritifs. Cela permet aux polytrics de devenir beaucoup plus grands que les autres mousses, et donc de parfois pousser en étrange dôme épais, plutôt qu’en tapis.
Polytrichum vulgare est une mousse acrocarpe : aux tiges dressées et non ramifiées, qui peuvent devenir très longues. Si le plus souvent la colonie fait un tapis haut de 8 à10 cm, celui-ci peut s’épaissir jusqu’à 40 cm, voire 70 cm dans les cas extrêmes.
Les tiges sont le plus souvent dressées, mais s’allongent parfois. Elles portent de minuscules feuilles longues de 3 mm, vert vif, triangulaires, dont la gaine basale est blanche et luisante (une caractéristique de l’espèce Polytrichum commune). Les feuilles les plus basses finissent par mourir, mais restent, brunies, autour de la tige, comme chez la sphaigne.
Le limbe des feuilles n’est pas lisse, mais possède sur sa surface un épiderme profondément plissé en lamelles. Ces lamelles permettent de conserver l’interface plante/air, dans une atmosphère humide, évitent les déperditions d’eau en se resserrant en cas de sécheresse.
Cette plante sans fleurs se propage par multiplication végétative en élargissant tranquillement son tapis, et par multiplication sexuée avec la production de spores.
Polytrichum commune est dioïque ; les pieds mâles produisent leurs organes sexuels en étoile au bout des tiges, tandis que les pieds femelles produisent des urnes ou capsules angulaires, dressées, portées par une longue soie et surmontées d’une coiffe très velue (caractéristique du genre).
Conditions de vie du polytric commun
Polytrichum commune croit en milieu frais à humide ou recevant des pluies très régulièrement. Elle accepte des sols acides à neutres, peu importe leur texture, et un peu toutes les expositions. Elle ne peut être submergée, car ses tiges doivent pouvoir sécher entre chaque apport d’eau.
Cette mousse ne peut faire la photosynthèse (donc croître) que lorsqu’elle dispose d’eau, de la lumière du jour et lorsque les températures sont supérieures à zéro. En dehors de ses conditions, son métabolisme se met au repos, en attente. C’est pourquoi cette mousse est très lente à se développer.
Pour Installer Polytrichum commune :
- nettoyer la terre des adventices
- gratter légèrement la surface
- déposer le tapis de mousse
- arroser à l’eau non calcaire
- damer à la main pour bien mettre en contact
- arroser si besoin, lorsqu’il fait clair (jusqu’à 3 fois par jour)
Le saviez-vous ?
Le polytric commun est tout un microécosystème en soi, un milieu de vie pour d’autres organismes : champignons, rotifères, petits invertébrés. Cette mousse est riche, en autres, en espèces de tardigrades encore appelés oursons d’eau, de minuscules animaux, proches des arthropodes et étudiés pour leur extrême résistance aux difficultés rencontrées dans leur milieu de vie et leur faculté à ‘ressusciter’ lorsque les conditions de vie redeviennent favorables.
Espèces et variétés de Polytrichum
Une douzaine d’autres espèces indigènes en France :
- Polytrichum formosum, le polytric élégant
- Polytrichum juniperinum, le polyric genévrier
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