12 champignons mortels de nos régions Communs dans les parcs, forêts, prairies, les champignons mortels nécessitent d'être connus pour mieux être ignorés. Amanita phalloïdes, l'Amanite phalloïde Facebook Twitter Pinterest Les Amanites, Lépiotes, Cortinaires, Gyromitres regroupent les espèces de champignons les plus dangereuses. Quelques autres genres, Galerina, Cudonia, s'ajoutent à cette liste inquiétante, dont les intoxications gravissimes sont regroupées en syndromes caractéristiques. Amanites, Lépiotes et Galerina Calice de la mort ou Ciguë verte : l'Amanite phalloïde, Amanita phalloïdes est en tête des intoxications mortelles. De teinte variable, vert jaune, mais aussi brune, crème, avec anneau et volve, lames blanches, cette espèce commune se développe principalement sous feuillus, notamment de hêtres, de chênes, de châtaigniers, rarement conifères, de juillet à novembre. Moins communes, l'Amanite printanière, Amanita verna, et l'Amanite vireuse, Amanita virosa, sont tout aussi dangereuses. Leurs silhouettes typiques blanches avec anneau, volve et lames blanches, s'observent au printemps sous feuillus, sur sol non calcaire, pour la première, à l'automne, sous résineux ou sous feuillus, pour la deuxième. Les risques de confusions majeurs ont lieu avec le Rosé-des-prés, Agaricus campestris, et ses autres cousins comestibles. Commune, Galerina marginata, la Galère marginée, espèce forestière, se développe sur souches et débris de bois mort de conifères et parfois de feuillus, été et automne. De petite taille, avec anneau, elle se confond avec la Pholiote changeante, Kuehneromyces mutabilis, très bon comestible, commun et réputé. Parmi les petites Lépiotes, la commune Lépiote de Josserand, Lepiota subincarnata, à odeur de mandarine, se trouvera en zones herbeuses, dans les parcs, jardins, sous-bois, plutôt en fin d'été et l'automne. Les confusions entre ses sujets âgés et le Faux-mousseron, Marasmius oreades, sont hélàs fréquentes. Dans l'ensemble, il faut éviter les Lépiotes inférieures à 10 cm, toxiques, comme les peu communes Lépiote brun-rose, Lepiota brunneoincarnata, Lépiote persillée, Lepiota severiana, Lépiote lilas, Lepiota lilacea, ou la rare Lépiote brun-lilas Lepiota brunneolilacea. Toutes ces espèces produisent le même arsenal biochimique de toxines et sont responsables du syndrome phalloïdien. Cortinaires Immense famille, les Cortinaires comptent de nombreuses espèces, capables de synthétiser des toxines mortelles pour l'homme. Si certaines sont comestibles, les déterminations difficiles et les phénomènes d'intoxication encore mal compris imposent la plus grande prudence. Commun, Cortinarius orellanus, le Cortinaire couleur de rocou, joli champignon velouté brun roussâtre, se rencontre sous feuillus de juillet à décembre. Cortinarius speciosissimus, le Cortinaire très joli, brun roux mamelonné, se développera sous conifères, été et automne. Cortinarius semisanguineus, un peu plus petit, brun luisant à lames rouges, sera automnal, sous conifères, rarement feuillus. Peu communs à rares, Cortinarius sanguineus et Cortinarius splendens, sont à connaître et éviter, même si la teinte jaune d'or du chapeau, pied et chair, du deuxième le rendent attractif. Ces champignons déclenchent après consommation le syndrome orellanien. Gyromitres et Cudonia Les Gyromitres, ou Fausse-morille, sont parmi les Ascomycètes les plus toxiques. Gyromitra esculenta, au chapeau ridé et non en alvéole comme les Morilles, se rencontre au printemps dans les forêts de conifères, les confusions sont fréquentes avec les Morilles. Plus rares, dans les forêts de montagne, Gyromitra gigas, et Gyromitra infula sont à connaître aussi. Cudonia circinans, petit champignon des litières d'aiguilles sous résineux en montagne, présent d'août à septembre, est le sosie de la Léotie lubrique, Leotia lubrica. Toutes deux son riches en hydrocarbures toxiques et à ne pas confondre avec les Chanterelles jaunes ou Chanterelles en tube, se trouvant mêlées dans les mêmes habitats. Ces espèces sont responsables du syndrome gyromitrien, Paxilles Commun, Paxillus involutus, le Paxille enroulé, est une espèce forestière hautement toxique. Souvent sous bouleaux et peupliers, on le trouve aussi en milieu ouvert, en été et début d'automne. Sa toxicité a été mise en évidence dernièrement et est encore mal comprise. L'ensemble des symptômes observé se nomment syndrome paxillien. Tricholomes Peu commun, Tricholoma equestre syn.Tricholoma auratum, le « Bidaou », ou Tricholome doré, a été longtemps consommé sur la côte atlantique. Sa toxicité est apparue dans les années 90. Les principes actifs ne sont pas connus. L'intoxication est nommée rhabdomyolyse. Si les champignons mortels de nos régions présentent une toxicité pour les humains, ils sont en revanche consommés par de nombreux animaux et jouent un rôle majeur dans les écosystèmes. Les reconnaître et les laisser intacts dans leur habitat est indispensable.