Le carpocapse du pommier, un redoutable ravageur
Redouté par les arboriculteurs et les jardiniers possédant un verger, le carpocapse du pommier est considéré comme l'un des principaux ravageurs de ces fruitiers. Sa larve cause d'irrémédiables dégâts sur les pommes, mais aussi les poires et les noix. Tentons de mieux le connaître afin de prévenir ses attaques.

Description du ravageur
Le carpocapse du pommier (Cydia pomonella) est un papillon nocturne. Il se présente sous sa forme adulte comme un petit papillon mesurant environ 15 à 20 mm d’envergure, de couleur brun-gris avec des reflets cuivrés. Il est reconnaissable à ses ailes antérieures ornées d’une tache sombre en forme de virgule, caractéristique de l’espèce.
Sa larve, responsable de la majorité des dégâts sur les fruits, se présente sous la forme d'une chenille de couleur blanche à rosée, avec une tête brune, atteignant environ 20 mm en fin de cycle.
Cycle du carpocapse du pommier
Une à trois générations peuvent se succéder une même année selon les conditions climatiques.
Le papillon adulte émerge au printemps, généralement en avril ou en mai. Il s'accouple avec une femelle qui pondra alors entre 50 et 100 œufs sur les parties aériennes du pommier (rameaux, feuilles, jeunes fruits). Selon la température, d'autres accouplement peuvent avoir lieu en été puis en début d’automne dans les régions au climat doux.
Dès l'éclosion, les jeunes chenilles vont se frayer un chemin dans les fruits jusqu'à leur centre. Elles vont s'en nourrir durant plusieurs semaines, provoquant au fil du temps leur pourrissement.
Une fois leur développement terminé, les larves quittent le fruit et se nymphosent sous la forme de cocons dans le sol ou sous l'écorce. Elles passent ainsi l'hiver jusqu'à se transformer en chrysalide dès que les températures le permettent pour émerger sous la forme d'imagos au printemps suivant.
Dégâts occasionnés par les larves de carpocapses
Les larves du carpocapse creusent des galeries dans les fruits, ce qui les rend impropres à la consommation. Les fruits infestés présentent des petits trous en surface, parfois accompagnés d’exsudats gommeux. En ouvrant le fruit, on découvre une galerie creusée par la larve et souvent des excréments brunâtres. Les pommes et les poires atteintes pourrissent souvent et tombent prématurément.
Moyens préventifs pour lutter contre le carpocapse du pommier
Les traitements et mesures à prendre sont préventifs, car les larves du carpocapse du pommier sont inaccessibles une fois qu’elles ont pénétré dans le fruit.
Il faut donc empêcher la ponte et l’accès aux fruits :
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pulvériser du purin de fougère permettra d'éloigner les insectes voraces ;
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surveiller régulièrement les arbres permet une détection précoce des symptômes et d'agir rapidement ;
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la mise en place de filets anti-insectes dès le début du printemps offre une protection physique contre la ponte des œufs ;
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autre mesure de première importance, le ramassage et l’élimination des fruits véreux tombés au sol, pour éviter la poursuite du cycle du carpocapse.
Pensez aussi à favoriser la biodiversité. Pour cela, plantez des haies composées ou des arbres variés autour du verger afin d'attirer les auxiliaires naturels comme les oiseaux dont les mésanges et les insectes comme les perce-oreilles, qui ne feront qu'une bouchée des carpocapses. Pensez également à introduire des bat boxes (nichoirs pour chauve-souris), car elles se nourriront avec grand plaisir de ce papillon tout aussi nocturne qu'elles.
Autre mesure préventive pour limiter le nombre de larves : la pose en automne d’un manchon de carton ondulé à la base du tronc pour piéger les larves qui cheminent vers sa base pour y passer l’hiver.
Vous pouvez également brosser et chauler le tronc et les branches charpentières de l'arbre fruitier pour éliminer les cocons qui se protègent dans les anfractuosités des écorces.
Moyens de lutte biologique contre le carpocapse du pommier
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L’installation de pièges à phéromones permet de capturer les mâles et de limiter la reproduction. Il faudra cependant les installer au bon moment et renouveler l'opération afin de contrer les différents moments de reproduction du papillon. Ces pièges seront installés dès début avril dans le sud et en mai partout ailleurs. Le nombre d’insectes adultes piégés indique quand un traitement avec un insecticide naturel (par exemple à base de pyréthrines naturelles) aura le plus d’efficacité pour détruire les papillons. N'oubliez pas que tout traitement insecticide, même naturel, tuera au passage les auxiliaires !
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L’introduction de trichogrammes de petites guêpes parasitoïdes permet de parasiter les œufs du carpocapse avant qu'ils n'éclosent.
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En automne, la libération de nématodes (Teinernema feltiae) va permettre de s’attaquer aux stades hivernants des chenilles des carpocapses. Appliqués par pulvérisation sur les parties aériennes et en arrosage au sol, ces vers microscopiques vont s’introduire à l’intérieur des chenilles ou des cocons et vont libérer une bactérie. Celle-ci va liquéfier leurs tissus, qui serviront alors de nourriture idéale pour le développement et à la reproduction des nématodes. La mort du carpocapse survient généralement au bout de deux à trois jours.
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