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Quand et comment utiliser les mycorhizes ?

Symbiose parfaite entre des micro-champignons et des végétaux, la mycorhize, constitue un des phénomènes les plus importants pour la bonne santé des plantes et de nos espaces forestiers. Pourquoi et comment reproduire ce processus dans son jardin ? C'est ce que nous allons déterminer dans cet article.

Les ectomycorhizes d'une racine de chêne apparaissent comme des excroissances sombres
Les ectomycorhizes d'une racine de chêne apparaissent comme des excroissances sombres © CC BY-SA 3.0/wikipedia/Cwfernandez

Qu'est-ce que la mycorhize ?

La mycorhize est une relation gagnant/gagnant, invisible, car le plus souvent souterraine, permettant à une plante et à des champignons de s'associer pour optimiser leur nourriture.

Cette relation symbiotique est très fréquente dans la nature puisque l'on estime qu'elle concerne au moins 90 % des plantes présentes sur la planète.

Comment fonctionne le processus de mycorhization ?

La plante offre le produit de sa photosynthèse aux champignons, c'est-à-dire des sucres, dont ils se nourrissent. N'oublions pas que les champignons sont incapables de photosynthèse.

En échange, les champignons forment de véritables réseaux de mycélium partant des racines de la plante afin d'étendre son champ d'action dans la recherche d'eau et de nutriments à plusieurs mètres en profondeur et en étalement. Pour faire court, cette symbiose permet une extension des racines et une meilleure capacité à trouver des nutriments, notamment de l'azote et du phosphore, sous forme directement assimilable.

Les plantes mycorhizées sont, grâce à ce processus, moins sensibles aux conditions climatiques, aux ravageurs et aux maladies. Elles sont plus fortes, car la surface de leur système racinaire est mille fois plus étendue ! Elles poussent plus vite et de manière plus vigoureuse, elles demandent bien moins d'entretien et sont plus économes en apports d'eau.

Au niveau forestier, le mycélium permet également de mutualiser les ressources, mais aussi une connexion entre les arbres et une communication en cas d'agression ou de manque d'eau potentiel, mais cela est une autre histoire !

Comment utiliser des mycorhizes au jardin ?

Créer cette symbiose peut être effectué dans chaque zone du jardin, aussi bien à l'ornement pour obtenir des plantes plus opulentes, florifères et moins malades, qu'au potager afin d'améliorer la qualité et la quantité des récoltes. L'ajout de champignons mycorhiziens va permettre de diminuer drastiquement les apports en engrais ou les traitements.

Au balcon ou sur la terrasse, vous pouvez par ailleurs ajouter de la poudre magique dans vos potées ; le résultat ne se fera pas attendre ! Essayez de planter deux sujets identiques et de la même taille dans deux pots différents, l'un contenant de la poudre de mycorhizes et l'autre sans, et admirez le résultat au bout de deux mois !

Si vous désirez faire des apports à des plantes déjà en place au jardin, il sera nécessaire de réaliser des trous assez profonds autour du pied et d'y insérer la poudre avant de reboucher.

Notez que ce processus implique des organismes vivants, il serait donc contre-productif d'utiliser des pesticides et des fongicides sur vos cultures en parallèle, car ces substances tuent les champignons.

Attention aussi aux engrais chimiques qui bloquent l'activité symbiotique et le développement des champignons. Préférez toujours un engrais bio à libération lente, comme la corne broyée par exemple.

Paillez votre sol avec une couverture de matière organique et ne le retournez pas, car tous vos efforts seraient réduits à néant. En effet, le labour et toute autre perturbation du sol à tendance à rompre le fragile équilibre de la biomasse présente dans la terre. Une fois cette niche écologique détruite, il faudra au moins deux ans pour que tout rentre dans l'ordre. Mieux vaut donc prévenir que guérir.

Sous quelles formes trouve-t-on les champignons mycorhiziens ?

Les mycorhizes sont généralement conditionnées en sachets ou boîtes contenant la fameuse poudre.

Il existe également des granulés de biochar ou du terreau mycorhizés.

Le terme mycorhizes peut être présent, cependant on trouve aussi des produits contenant des champignons mycorhiziens sous l’appellation d'activateurs racinaires, vérifiez alors la composition.

Quand utiliser les mycorhizes ?

La substance s'ajoute lors de la plantation, du repiquage ou du rempotage, directement dans le trou, aux pieds des plantes concernées. Suivez les recommandations concernant les quantités sur l'emballage, car chaque produit est différent. Rebouchez, arrosez, le tour est joué !

Les meilleures périodes pour l'ajout de mycorhizes sont sans conteste l'automne et le début du printemps, lorsque le sol est réchauffé et que les pluies sont abondantes.

Quelles sont les plantes sur lesquelles les mycorhizes classiques sont inutiles ?

Les mycorhizations spécifiques

Les préparations du commerce conviennent à la majorité des plantes, excepté celles qui nécessitent des champignons plus particuliers. C'est le cas de la mycorhize dite éricoïde sur les plantes de terre de bruyère comme le rhododendron, l'arbousier ou la bruyère.

Les orchidées, mais aussi beaucoup de conifères, ont des besoins très spécifiques, de même que certains arbres comme le châtaigner, le tilleul ou le noisetier.

Les plantes qui n'ont pas besoin de mycorhization

Au potager, inutile de faire des apports aux plantes de la famille des Chénopodiacées que sont la bette, l'épinard en fraise, l'arroche, la betterave, le quinoa...

De même, sur la famille des Brassicacées dont les choux, la moutarde, les radis et les navets font partie.

Du côté des Polygonacées, la rhubarbe et l'oseille, se passeront d'ajout de poudre de mycorhizes.

Article rédigé par Iris MAKOTO

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