Réussir l'hivernage de la rose du désert
L'adénium, ou 'Rose du désert' pousse naturellement dans les zones arides d'Afrique. Admirée pour la forme de son caudex renflé et ses fleurs splendides, cette plante originale est toutefois peu adaptée au froid et au climat pluvieux sous nos latitudes, elle devra donc être hivernée durant la mauvaise saison.

L'adénium, une plante très graphique
Adenium obesum est une plante succulente originaire des régions semi-arides d'Afrique, faisant partie de la famille des Apocynacées.
Dans les zones désertiques qu'elle affectionne, la rose du désert peut atteindre une hauteur de 2 m pour 1,5 m d'étalement. En culture, il est rare qu'elle dépasse 40 cm de hauteur, certains passionnés la cultive même sous la forme de bonsaï mais c'est une autre histoire !
Cette belle plante vivace succulente présente une silhouette graphique et étonnante en raison de sa tige principale renflée. On parle de plante pachycaule présentant un caudex. Cette base très épaisse, renflée fait partie de ses atouts esthétiques, mais a surtout un intérêt vital pour la plante car elle contient des sucs lui permettant de passer la saison sèche sans encombres. Durant la sécheresse, cette partie se ride un peu quelquefois, devient plus souple puis reprendra son aspect bien gonflé dès les premières pluies.
Le caudex est surmonté de tiges grêles et succulentes présentant à leurs extrémités des groupes de feuilles vert lustré. Clou du spectacle : les fleurs, semblables à celle du laurier rose (qui fait partie de la même famille botanique) peuvent atteindre 5 cm de diamètre. Carmin, roses ou blanches, elles couvrent la plante en été.
Pourquoi hiverner la rose du désert ?
Adenium obesum ne tolère pas le gel excepté de très faible amplitude, dans un sol sec et très drainé. Cette plante ne peut être cultivée en pleine terre que dans la zone dite 'de l'oranger' à une exposition plein sud et bien protégée des vents dominants et des pluies hivernales. Partout ailleurs, elle sera cultivée en pot en extérieur durant la belle saison dès que les températures diurnes et nocturnes dépasseront les 15°C.
Fin septembre/début octobre, la plante sera hivernée dans une pièce lumineuse et fraîche (10°C) pour qu'elle entre en période de dormance afin d'éviter son étiolement (rallongement des tiges) dû au manque de lumière en hiver.
Comment hiverner l'adénium ?
Les feuilles tombent dès que la plante est exposée à une température inférieure à 13°C.
Ce phénomène est naturel, il ne doit pas vous inquiéter; il permet de limiter l'évaporation et de conserver toutes les réserves nécessaires à la dormance, puis à la reprise, qui ne sera effective que vers le mois de mars.
Avant de placer la plante en dormance, vérifiez que des acariens ou des cochenilles ne soient pas présents. Si tel est le cas, ôtez tout le feuillage puis pulvérisez un mélange d'eau et de savon noir. Cette opération permettra de tuer également les éventuels œufs et larves. Rincez copieusement la plante sous la douche, arrosez-la une dernière fois, puis placez-la près d'une fenêtre dans une pièce peu chauffée, une véranda ou un jardin d'hiver hors gel.
Stoppez les arrosages complètement d'octobre à mars. Un renflement des bourgeons au printemps vous indiquera qu'il est temps de reprendre les arrosages, tout d'abord parcimonieusement, puis plus fréquemment avec la hausse des températures et la plus grande durée des journées.
Sur les petits adéniums semés l'année précédente, un arrosage tous les deux mois peut être nécessaire, si et seulement si, le caudex semble vraiment flétri !
De manière générale, cette plante xérophile souffrira bien plus d'un excès d'arrosage que de la sécheresse.
À la reprise de la végétation, pulvérisez à nouveau du savon noir en préventif, puis rincez la plante. Si les acariens et les cochenilles posent un réel problème chez vous, traitez à l'huile de neem et ne sortez pas la plante durant les 15 jours suivant le traitement afin de ne pas impacter les abeilles.
Autre solution, en période de croissance, lorsque les parties aériennes sont atteintes, utilisez des agents de lutte biologique comme des coccinelles et d'autres acariens. Choisissez l'espèce Exochomus quadripustulatus, une coccinelle spécialisée dans l'élimination massive de cochenilles. Contre les acariens tétranyques, employez Phytoseiulus persimilis ou Neoseiulus californicus, des acariens prédateurs des tétranyques. Attention : n’utilisez jamais un traitement à l'huile de neem ou au savon noir en même temps que des auxiliaires, cela aurait pour effet de les tuer.
La mise en dormance de l'adénium est-elle obligatoire ?
La dormance permet de reproduire le phénomène naturel imposé par le milieu aride lors de la période sèche, cependant, il n'est pas forcément nécessaire.
Certains amateurs, préfèrent conserver leur plante en feuilles, voire en fleurs plus longtemps. Pour cela, il faudra la placer sous une lampe horticole, à une température supérieure à 20°C. Les arrosages (très parcimonieux) seront alors maintenus.
Les collectionneurs et spécialistes sont cependant assez divisés sur la question, arguant qu'une plante sans repos fleurirait bien moins abondamment. Chacun mènera donc ses expériences, avec la possibilité de créer une dormance artificielle au frais et au sec l'hiver suivant si la floraison n'est pas vraiment au rendez-vous !
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