Cactus-gui, Rhipsalide à baies
Rhipsalis baccifera, le cactus-gui, est un cactus original au port retombant. Il fait une belle et solide plante d’intérieur, facile à vivre, qui fleurit et fructifie éventuellement : un cactus tropical étonnamment exubérant, graphique et non piquant.


Rhipsalis baccifera, le cactus-gui est une plante vivace, appartenant à la famille des Cactacées. Ce rhipsalis est très largement distribué : en Amérique de la Floride jusqu'au Brésil, aux Caraïbes, et surtout, qui s’est établi également dans l’Ancien Monde: en Afrique et Asie tropicales, ce qui fait de lui le seul cactus présent dans l’Ancien Monde, en dehors de ceux apportés par les humains.
C’est une énigme… il est malaisé de dater l’apparition des Cactacées : on retrouve seulement quelques fossiles de fragment de cactus âgés de 22 000 ans, mais il semblerait qu'ils aient existé avant la séparation de l’Afrique et l’Amérique (ce qui expliquerait la répartition actuelle de R. baccifera). Ces Rhipsalis baccifera dateraient alors de plus de 120 millions d’années.
Rhipsalis baccifera est une plante épiphyte : cette espèce croît dans la canopée des forêts tropicales, accrochée au creux des branches, sur les troncs fissurés ou moussus ; Rhipsalis baccifera croît parfois aussi accroché aux roches ou en terrestre.. Ce qui fait de lui l’un des cactus épiphytes les plus faciles à cultiver.
Cette espèce est appelée couramment cactus-gui parce qu’il pousse accroché aux branches et qu’il produit de petits fruits blanchâtres, pour autant ce n’est pas une plante parasite : les arbres ont seulement le rôle de support pour lui.
Un complexe d’espèces ?
Du fait de sa distribution extrêmement large à travers le monde, Rhipsalis baccifera montre une variabilité certaine et existe en plusieurs sous-espèces, décrites sous différents noms latins. Certains botanistes considèrent même Rhipsalis baccifera comme un complexe d’espèces.
Description de Rhipsalis baccifera
Rhipsalis baccifera est un cactus, c’est-à-dire une plante succulente, sans feuilles et dont les tiges vertes assument la fonction de photosynthèse. Il est donc toujours vert, mais ne peut être défini comme persistant. Ses feuilles se sont transformées en minuscules soies, qui le plus souvent finissent par tomber. Les tiges en croissance, avec leur aspect juvéniles et poilues permettent de reconnaître le cactus en lui : ces tiges sont faiblement côtelées et présentent des aréoles espacées de 1 cm en moyenne, plus espacées sur les tiges longues que sur les rameaux courts.
Le cactus-gui montre donc des tiges quasiment nues, cylindriques, à l’aspect de plante grasse, épaisses de 3 à 5 millimètres, et longues de quelques centimètres à 3 mètres (seulement dans son milieu d’origine).
Ces tiges se dressent en touffe puis retombent, articulées et ramifiées. Certains rameaux s’allongent (jusqu’à 1 m en culture) tandis que d’autres restent courts. Les longs rameaux ont tendance à se ramifier à plusieurs niveaux, faisant s’épaissir la masse de tiges retombantes.
Cette plante peut produire aussi parfois quelques racines aériennes.
Les tiges les plus anciennes, près de la base, finissent par se lignifier.
Rhipsalis baccifera fleurit généralement en été, sous forme de minuscules fleurs étoilées blanches, qui font leur petit effet malgré tout, alors qu’elles s’égrainent le long des tiges. Elles sont radiaires et mesurent 5 à 7 milimetres de large. Elles se transforment souvent en de jolies baies sphériques, ressemblant à de petits raisins, translucides, blanches, roses ou rouges, évoquant le gui lorsqu’elles sont bien blanches.
Sous-espèces de Rhipsalis baccifera
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Rhipsalis subsp. baccifera, présent aux Caraïbes, Mexique, Amérique du Nord et Amérique du Sud, aux fruits translucides blancs ou roses.
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Rhipsalis subsp. cleistogama, aux fleurs cléistogames, c’est-à-dire qui ne s’ouvrent pas. Il produit ensuite des fruits plus petits, mais rouges.
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Rhipsalis subsp. erythrocarpa est tétraploïde et montre des fruits rouge vif, pâlissant avec le temps.
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Rhipsalis subsp. hileiabaiana : aux tiges subcylindriques presque nues et très ramifiées.
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Rhipsalis subsp. horrida conserve un caractère juvénile :ses soies persistent le long des tiges, abondantes et bien visibles, mettant en évidence les côtes légèrement spiralées et leurs aréoles. On le voit à Madagascar, poussant en rocaille pierreuse, donc terrestre et lithophyte plutôt qu’épiphyte. Il ressemble davantage à un cactus.
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Rhipsalis subsp. mauritiana : tétraploïdes et avec des fruits plus gros.
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Rhipsalis subsp. shaferi aux tiges plus rigides est actuellement élevé au rang d’espèce.
Comment cultiver Rhipsalis baccifera ?
Le cactus-gui est vraiment une plante d’intérieur facile à entretenir et faire croitre. Il fait partie de ces cactus à conseiller pour les débutants, sauf qu’il a à peine une forme de cactus !
Le seul moyen de le faire mourir est de le laisser tremper les pieds dans l’eau pendant plusieurs jours ou à l’inverse, de ne pas l’arroser du tout pendant plusieurs semaines (et encore ! Il vous fera signe avant en laissant tomber quelques branches).
Rhipsalis baccifera se complaît dans une température comprise entre 16 et 30 °C, mais supportera éventuellement une température minimale de 2°C. Habitant des forêts, il ne doit pas être exposé directement aux rayons du soleil. Cela le rend parfait pour une culture en intérieur, dans la maison.
Il sera installé dans une luminosité assez vive, non loin des fenêtres, mais derrière un voilage où plus loin dans la pièce. Ses tiges prennent une vilaine teinte blanchâtre s’il prend trop de soleil.
Le cactus-gui est tolérant pour son sol dans la mesure où celui-ci est assez drainant et acide à neutre. Il préfère une terre plus humifère que les autres cactus. Un terreau de bonne qualité lui convient, une terre franche de jardin pas trop compacte donne de bons résultats également. Il est installé dans un pot pas trop profond, afin que la terre ne reste pas trop humide au fond.
Lors de son achat, vérifiez si son substrat de culture n’est pas excessivement tourbeux. La tourbe sèche trop vite, s’humidifie mal et se rétracte méchamment. Dans ce cas, il sera préférable de le rempoter (entre avril et août) dans un sol mieux gérable.
Rhipsalis baccifera doit être assez régulièrement arrosé, un peu comme une plante verte. Il sera arrosé de manière à mouiller l’ensemble de la terre de son pot, puis on attend que cette terre soit quasiment sèche avant d‘arroser à nouveau. Pas de stress pour autant , en tant que plante succulente, il est assez résistant au sec. On lui évite cependant les eaux trop calcaires. Au printemps et en été, tous les 2 mois, il peut être nourri d’un engrais à peu près équilibré, de l'ordre de NPK 8/8/8.
Comment multiplier Rhipsalis baccifera ?
Les boutures du cactus-gui s’enracinent très facilement entre avril et septembre. Il faut simplement couper la bouture sans écraser la tige et attendre 2 jours que la coupe sèche avant de la mettre en contact avec la terre humide.
Semer les graines issues des baies est également possible.
Un cactus aux fruits comestibles
Les fruits de Rhipsalis baccifera sont comestibles, ils sont juteux, doux et sucrés un peu comme des grains de raisins, mais plus petits, car les baies ne dépassent pas 8 mm de diamètre.
Le saviez-vous ?
Le cactus-gui est utilisé comme plante médicinale en Amérique, notamment les tiges broyées qui sont associées avec d’autres végétaux pour soigner les morsures de serpents ou les plaies venimeuses.
La plante en bref
Botanique
Floraison
Port et feuillage
Plantation
Entretien & Multiplication
Espèces et variétés intéressantes
Les autres espèces les plus couramment cultivées sont
- Rhipsalis pilocarpa, rhipsalis à fruits poilus
- Rhipsalis cruciformis, rhipsalis cruciforme
- Rhipsalis pachystera, à tiges ailées
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