Gérer les maladies et les ravageurs en culture sous serre Gérard BOURGES d'Au Jardin des Cistes nous conseille sur la lutte contre les maladies et les ravageurs lorsque l'on cultive des légumes sous serre. Je m'abonne Facebook Twitter Pinterest Dans un jardin ornemental ou potager, rare est le jardinier qui ne s'est pas retrouvé, un jour ou l'autre, à devoir gérer des maladies ou des attaques de ravageurs. À l'intérieur d'une serre, le risque est encore plus grand. L'espace étant réduit et fermé, la propagation des maladies et des ravageurs se fait de façon extrêmement rapide. De plus, l'air ambiant étant plus chaud qu'à l'extérieur, certains insectes y trouvent un endroit propice pour s'y installer. Penser « écosystème » Une première parade pour gérer la propagation des maladies et des ravageurs est de réfléchir à la mise en place d'un écosystème équilibré autour, voire à l'intérieur de la serre. Cela passe, par exemple, par la culture de fleurs qui vont attirer des insectes auxiliaires (coccinelles, chrysopes, syrphes...) à proximité des cultures. Ainsi, lorsque démarre une attaque de ravageurs (comme les aleurodes, qui sont des habitués des serres), la riposte des auxiliaires intervient très rapidement. Entretenir la bonne santé des plantes Une plante bien nourrie est une plante en bonne santé, qui sera apte a affronter les maladies cryptogamiques (mildiou, anthracnose, oïdium...) et les attaques de ravageurs. Aussi, il est important que le sol sur lequel se développent les cultures soit à même de leur apporter une nourriture équilibrée. Placer des boucliers naturels La plupart des maladies sont des maladies cryptogamiques, c'est à dire des attaques de champignons qui se posent sur les feuilles, sur lesquelles ils germent et dans lesquelles ils pénètrent et se développent. Pour empêcher leur développement, le jardinier peut mettre en place des barrières naturelles grâce aux : traitements préventifs à base de bouillie bordelaise ; traitements à base de purins, notamment de consoude ou de prêle, qui agissent comme des boucliers : on les applique sur les jeunes pousses, dont les tissus tendres sont vulnérables et attirent également les insectes piqueurs suceurs. Ainsi endurcis, les tissus tendres deviennent « impénétrables ». Comment détecter une maladie ou une attaque de ravageurs ? La maladie se repère grâce à l'observation : s'il n'y a qu'une feuille contaminée sur laquelle apparaît une tache, une taille sanitaire peut suffire à éradiquer la maladie. En revanche, la détection des insectes est plus complexe ; certains, de très petite taille (comme les thrips), sont difficilement observables. Pour repérer leur présence, le jardinier peut alors avoir recours aux plaques engluées. Les plaques de couleur jaune attirent les mouches et celles de couleur bleu attirent les thrips. Pour détecter une attaque d'aleurodes dans la serre, on accroche donc des plaques engluées jaunes. Si de nombreuses mouches viennent se coller dessus, une inspection des feuilles (et plus précisément du dessous des feuilles) est nécessaire pour repérer la présence éventuelle de larves. Dans le cas d'une attaque avérée, on applique des traitement foliaires de type purins, qui ont des propriétés insectifuges (qui repoussent les insectes). Si cela ne suffit pas, on intervient alors avec des huiles (à utiliser avec précaution sous serre car, combinées avec des températures hautes, elles peuvent provoquer des brûlures), ou du savon noir.