Top 10 des plantes les plus bizarres

Parmi les curiosités dont regorge la nature, nous allons vous présenter dix plantes qui se démarquent par leur apparence étrange, leur odeur insolite ou leur mode de survie atypique. Partons ensemble à la découverte de ces plantes plus bizarres les unes que les autres qui intriguent et qui fascinent à la fois, mais qui ne laissent jamais indifférent !

Rafflesia arnoldii, la plus grande fleur du monde
Rafflesia arnoldii, la plus grande fleur du monde © ThamKC - stock.adobe.com
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1. Rafflesia arnoldii

Pouvant atteindre un mètre de diamètre et peser jusqu'à 12 kg, la fleur de la Rafflesia arnoldii bat tous les records. Tout d'abord, la plante elle même est en fait un holoparasite, sans feuilles ni chlorophylle, qui a besoin d'un hôte pour se développer à l'intérieur. L'hôte en question est une liane du genre Tetrastigma.

En second lieu, cette plante étrange produit une fleur géante et éphémère qui ne dure que 5 à 6 jours, le temps de charger l'air environnant d'effluves de chair en putréfaction.

Fascinante par sa taille, la fleur l'est également par sa couleur rouge sang ponctuée de points blancs semblables à des pustules. Autre fait marquant : elle a développé cette odeur pestilentielle pour attirer les mouches pollinisatrices (Chrysomyia megacephala ) qui croient avoir à faire à un cadavre !

Menacée dans son milieu naturel des forêts humides d'Indonésie, elle ne peut être cultivée en dehors de son environnement naturel ce qui la rend particulièrement vulnérable.

2. Amorphophallus titanum

Amorphophallus titanum
Amorphophallus titanum © Maizal - stock.adobe.com

Puisque nous voguons au pays des parfums aussi soutenus qu'abominables, voici l'Arum titan ! Également originaire d'Indonésie plus précisément de Sumatra et produisant une inflorescence conique géante munie d'un spadice de 3,5 mètre de hauteur, cette plante à la croissance très lente mettra près de 10 ans pour produire cette 'merveille' odorante et ses feuilles pourront mesurer jusqu'à 6 mètres de hauteur. La floraison, rare et ponctuelle ne se manifeste que tous les 4 à 6 ans et ne dure que 72 h.

Elle attire des insectes amateurs de cadavres comme certaines coléoptères et mouches qui seront ainsi capable de la polliniser.

Notez que son odeur est ressentie sur près d'un kilomètre à la ronde ; la cultiver dans sa serre est donc une très mauvaise idée !

3. Hydnora africana

Hydnora africana
Hydnora africana © flickr / Public Domain

Originaire d’Afrique australe, l’Hydnora africana vit presque entièrement sous terre, excepté ses fleurs, parfois grises ou brunâtres qui émergent occasionnellement.

Cette plante parasite ne possède pas de chlorophylle, c'est pourquoi elle doit puiser les nutriments dont elle a besoin dans les racines des végétaux sur lesquels elle s'installe, notamment ceux du genre Euphorbia.

En ouvrant ses trois forts étranges pétales, elle montre un centre rouge orangé qui dégage une odeur nauséabonde afin d'attirer les insectes pour les piéger temporairement le temps pour elle d'être pollinisée.

Il faudra ensuite deux ans au fruit issu de cette pollinisation pour mûrir et produire enfin des graines qui permettront à la plante de se propager.

Vu qu'il s'agit d'une plante parasite, les graines devront atteindre les racines des plantes hôtes. Pour cela, la graine ou le jeune germe détecte des signaux chimiques émis par les racines d’euphorbes (phénols, acides phénoliques, etc.). Le germe qui a transpercé la graine forme un haustorium, un organe de succion qui se fixe à une racine voisine et commence à prélever eau et nutriments. Ensuite, la majeure partie de la plante va se développer entièrement sous terre, formant au fil du temps des tiges épaisses et charnues.

4. Nepenthes lowii

Nepenthes lowii
Nepenthes lowii © anjahennern - stock.adobe.com

Endémique de l'île de Borneo, cette plante carnivore vit à haute altitude (entre 1 600 et 2 600 m).

Elle a pour particularité de produire des urnes ou ascidies qui servent de pièges passifs.

Chaque urne est surmontée d'un couvercle évasé et recourbé vers l'arrière qui sécrète un nectar sucré irrésistible pour certains petits mammifères, principalement des musaraignes arboricoles bien spécifiques (tree-shrew).

Pendant qu’ils consomment le nectar, les animaux s'assoient littéralement au-dessus de l’ouverture du piège, et défèquent à l’intérieur. L’urine et les excréments tombent directement dans l’urne, où ils sont dissous et digérés par les enzymes de la plante qui va s'en nourrir.

5. Tacca chantrieri

Tacca chantrieri
Tacca chantrieri © Graphithèque - stock.adobe.com

Autrement connue sous les doux noms de 'fleur du diable' ou 'fleur chauve-souris', cette plante de l’Asie du Sud‑Est produit des inflorescences sombres, presque noires, avec de longs filaments pendants évoquant des ailes de chauve‑souris.

Le tacca séduit par son élégance sinistre, intrigue par sa forme surnaturelle et semble tout à fait digne de figurer dans le salon de la famille Adams ! Pouvant atteindre 80 cm de hauteur pour 30 cm d'étalement, cette plante demeure très difficile à cultiver, car elle craint à peu près tout : les courants d'air, le froid, le soleil direct, le manque d'humidité dans l'atmosphère, l'eau calcaire etc...

Autant dire qu'elle est à réservé aux jardiniers les plus expérimentés et qui auront du temps à lui consacrer !

6. Selaginella lepidophylla

Selaginella lepidophylla
Selaginella lepidophylla © Au Jardin

Apparue il y a des millions d'année, cette plante appartient à l'embranchement des fougères, elle ne produit donc ni fleurs ni graines. Elle pousse dans des milieux extrêmement arides, dans les déserts du Mexique et du Sud des États-Unis.

Cette plante lycopode est autrement nommée 'Mousse de la résurrection' ou ' Fausse rose de Jericho', car elle a développé une stratégie de survie bien particulière. Lorsqu’elle manque d’eau, elle sèche complètement. Ses feuilles se replient alors sur elles-mêmes, formant une boule sèche, brune, apparemment morte. La selaginella peut subsister ainsi de longs mois durant, voire des années. Elle reprendra pourtant vie très vite lorsqu'elle sera au contact avec l'eau reverdissant à vue d’œil et s'étendra en une rosette de frondes vert bleuté.

7. Lithops

Lithops
Lithops © Au Jardin

Ces petites succulentes originaires d’Afrique du Sud ressemblent à s'y méprendre à des cailloux : ce qui leur a valu leur nom vernaculaire de 'Plantes cailloux'.

Elles vivent dans des zones semi‑désertiques où leur mimétisme les protège de la sécheresse et des animaux. Leur corps est constitué de deux feuilles charnues gorgées d'eau, soudées, formant une structure fendue au centre. Leur partie visible est très réduite, seule une petite portion dépasse de la terre, le reste de la plante est enterré dans le sol pour limiter le phénomène d'évaporation. L'épiderme translucide de la partie extérieure, permet à la lumière de pénétrer jusqu’aux tissus chlorophylliens internes : c’est une forme de photosynthèse souterraine !

Malgré leur petite taille et leur allure de caillou, les Lithops offrent une floraison spectaculaire. Les fleurs émergent du centre, entre les deux feuilles dès les premières pluies. Elles sont généralement jaunes ou blanches en forme de marguerites et offrent un spectacle très surprenant.

8. Drakaea elastica

Drakea elastica
Drakea elastica © CC BY 2.5 / wikimedia / Myles H. M. Menz, Ryan D. Phillips, Kingsley W. Dixon, Rod Peakall and Raphael K. Didham

Extrêmement rare et menacée, cette orchidée terrestre endémique de certaines zones sablonneuses de l’Australie occidentale, vit en association avec des champignons mycorhiziens spécifiques, ce qui rend sa reproduction et sa conservation complexes.

Cette plante si fascinante est classée comme espèce en danger critique d’extinction. Pour se reproduire, elle a développé une stratégie très originale puisque le labelle de sa fleur imite à la perfection la guêpe femelle du genre Zaspilothynnus. Ce labelle, brun, velu, bombé, avec deux “ailes” rappelle en effet l’abdomen et les pattes de la guêpe. Lorsque le mâle survole la fleur, il est trompé par son aspect, mais aussi par les phéromones que dégage la plante. Cela va donc très loin dans l'imitation ! Pensant pouvoir s'accoupler avec cette pseudo femelle, il se pose sur le labelle qui est fixé sur une sorte de charnière qui va se plier brusquement tel une catapulte, et projeter le mâle contre la colonne reproductrice de la fleur. Il repartira un peu groggy avec du pollen fixé à son dos qu’il déposera ensuite sur une autre fleur, s’il retombe dans le même piège.

Cette orchidée démontre un niveau d’évolution et de spécialisation extrême entre plante et insecte, mais sa survie demeure totalement dépendante de cette guêpe bien précise.

9. Drosera capensis

Drosera capensis
Drosera capensis © Au Jardin

La droséra du Cap est une plante carnivore bien connue des enfants mais aussi des collectionneurs en matière d'originalité. Autrement nommée 'plante à gouttes de rosée', elle attire les insectes grâce à des glandes produisant des substances collantes. Ses feuilles de 5 à 12 cm de long, sortes de tentacules mobiles présentant des gouttelettes s'enroulent autour de la proie jusqu'à l’étouffer pour ensuite la digérer tranquillement. Une stratégie fascinante qui lui permet de survivre dans des sols très pauvres en nutriments comme les tourbières.

C'est une des plantes carnivores les plus faciles de culture, pourvu qu'elle soit installée dans de la tourbe blonde pure, à la pleine lumière et en maintenant le substrat toujours humide grâce à de l'eau de pluie, de l'eau distillée ou osmosée.

En début d'été vous aurez peut-être la chance de voir apparaître ses hampes florales de 30 cm portant des fleurs mauves, qui donneront plus tard une multitude de graines.

10. Lomatia tasmanica

Lomatia tasmanica
Lomatia tasmanica © Shantavira - CC BY 2.0

Classé en danger critique d'extinction, Lomatia tasmanica est l’un des êtres vivants les plus anciens de la planète, mais pas dans le sens habituel. Ce n’est pas un arbre millénaire enraciné au même endroit depuis des âges. Non, ce végétal est un clone, une plante qui se reproduit exclusivement par multiplication végétative, sans jamais produire de graines viables.

En effet, les études génétiques ont montré que tous les individus connus appartiennent au même clone, qui se serait formé il y a au moins 43 600 ans. Cela en fait probablement le plus vieux clone végétal connu encore en vie, à moins que les études sur le Pando (colonie de peupliers faux-trembles aux États-Unis) ne démontrent le contraire.

Le houx royal de Tasmanie, puisqu'il s'agit de son nom vernaculaire, survit donc uniquement en émettant des rejets à partir de ses racines. Chaque nouveau "pied" n’est en réalité qu’un rameau du même individu originel, qui se propage lentement sous terre. Sa croissance est extrêmement lente, et sa propagation limitée par la faible distance de développement de ses racines. On estime que la totalité du clone couvre à peine 1,2 km de forêt, dans une zone strictement protégée.

Article rédigé par Iris MAKOTO

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