La mare en permaculture Le jardin en permaculture accueille oiseaux, insectes variés, petits mammifères, bestioles diverses. Et les libellules, les grenouilles vertes, les tritons, auraient-ils leur place ? Plantes et animaux, liés à l'eau, participent de l'équilibre d'un écosystème. La mare est un milieu unique, à découvrir. La mare en permaculture Facebook Twitter Pinterest Mares, bassins, fontaines L'eau au jardin apporte vie, esthétique, fraîcheur, musique. Bassins d'ornement, fontaines, ont un rôle essentiellement décoratif. La permaculture propose d'ouvrir l'accès au plan d'eau à tout un fourmillement de vie. Privilégier une mare la plus proche possible d'un écosystème naturel permettra d'accueillir libellules, tritons, grenouilles, nèpes, mais aussi oiseaux, hérissons, chauve-souris... Toute une faune qui contribue par sa diversité à l'équilibre du jardin potager, d'ornement, du verger. Les eaux des toitures, de ruissellement, peuvent être récupérées, constituer une petite réserve de proximité. La permaculture s'inspirant des milieux naturels, l'observation de diverses mares, des berges d'étangs, permettra de s'inspirer pour créer son propre écosystème. Les mares naturelles Les mares naturelles, autrefois fréquentes, aujourd'hui raréfiées, sont des étendues d'eau stagnante, non alimentées par une ressource régulière. Installées dans une dépression, ou creusées par l'homme, leur surface est limitée, quelques dizaines de mètres carrés, leur profondeur tout au plus d'un mètre à un mètre cinquante. Leur niveau d'eau est fluctuant, les assèchements temporaires possibles. L'imperméabilisation est liée au substrat. Ces caractères déterminent une végétation particulière. Sur les berges en pente douce s'observent des ceintures de végétation, liées à la profondeur de l'eau, à la durée des périodes d'immersion/émersion. Les plantes adaptées à ce milieu sont spécifiques, et déterminent des habitats pour tout un cortège animal. Au plus près du milieu naturel Le choix, personnel, de la forme, dimension, d'une mare, dépend de sa surface disponible, de son budget, de son temps, de la technique pour creuser et imperméabiliser. Quelques paramètres permettent d'observer une biodiversité importante, se stabilisant dans le temps. Atteindre un mètre de profondeur permet aux espèces de se protéger du gel l'hiver, d'éventuelles sécheresses l'été dans un fond toujours humide. Un diamètre minimal, 3 à 4 mètres, suffit pour créer différentes strates, berge humide, marches de 5, 20, 40 centimètres, puis un mètre de profondeur. Autant de ceintures, et autant de plantes s'installeront. Dans les milieux naturels, les mares sous les arbres se remplissent rapidement, s'eutrophisent et se referment. Un emplacement dégagé, lumineux, pérennise une mare. Un ombrage léger, en plein midi solaire, est profitable. Les plantes choisies Selon la ceinture de végétation, on trouve sur les berges des plans d'eau des associations de plantes, au nom donné par une espèce caractéristique. Ainsi la Cariçaie, légèrement baignée par l'eau à son plus haut niveau, montre carex vésiculeux, mais aussi iris d'eau, Cyperus. En zone un peu plus profonde les roseaux déterminent la Phragmitaie, puis les massettes domineront la Typhaie, le Scirpe lacustre côtoiera la prêle aquatique dans la Scirpaie. Viendra alors la Nupharaie, puis en eaux profondes les plantes immergées, oxygénantes, potamot et myriophylle, puis élodée, littorelle lacustre. Les plantes flottantes, lentilles d'eau, sont bienvenues si elles ne forment pas une barrière aux rayons lumineux. Le substrat d'installation des végétaux dépend de l'imperméabilisation de la mare. L'utilisation d'une bâche fiabilise le maintien en eau, graviers, galets, sable, seront alors déposés dans les loges prévues. Les matières organiques sont à éviter au maximum, l'eau restera d'autant plus claire. Et avec le développement progressif de la végétation viendra s'installer une vie animale diversifiée. La mare en permaculture favorise un équilibre des espaces naturels par sa biodiversité. Lors de la création de cet habitat dans son jardin, le concepteur va déterminer les caractéristiques physiques du milieu. Une fois mis en eau, d'où viendront les espèces ? D'autres mares à proximité, portées par le vent, les oiseaux ? Du pépiniériste voisin, spécialisé en plantes aquatiques, sachant lier écologie et esthétique de la plante ? De pêches sauvages, parfois interdites ? A chacun de laisser, ou faire, évoluer son écosystème.