La taille des plantes vivaces, pourquoi et quand
Présentes au jardin pour de nombreuses années, les plantes vivaces composent la structure du décor. Ne demandant que très peu de soins, elles doivent toutefois être taillées pour garder leur splendeur, les faire fleurir encore plus abondamment, mais également pour d'autres raisons que nous allons détailler.

Pourquoi tailler les plantes vivaces ?
La taille des plantes vivaces intervient à de nombreuses occasions au jardin, pour des raisons esthétiques, pratiques, techniques, ou sanitaire. Petit tour d'horizon...
Pour des raisons esthétiques
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Les vivaces sont taillées fréquemment pour leur redonner un bel aspect, c'est le cas notamment sur des arbustes comme le buis et des autres plantes adaptées à l'art topiaire. C'est aussi le cas pour les plantes de massifs qui prennent au fil du temps une allure moins esthétique ou pour créer de la transparence dans un petit jardin afin de mettre en valeur les perspectives et la profondeur.
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Les vivaces à feuillage caduque comme certaines graminées seront également taillées pour éliminer les feuilles et les inflorescences séchées et permettre aux nouvelles pousses de bien se développer,
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Sur certaines plantes comme le cornouiller sanguin ou le Photinia 'Red Robin', une opération de taille permettra de faire apparaître de nouvelles pousses rouges très ornementales !
Pour stimuler la floraison
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Tailler ou pincer les vivaces au moment opportun, assure une ramification des tiges et donc une meilleure production de fleurs. La technique du « Chelsea chop » pratiquée par nos amis anglais en est la preuve ; grâce à cette méthode, qui peut paraître impressionnante pour le jardinier novice, on obtient des plantes deux à trois fois plus florifères ! Si vous optez pour une taille partielle sur une plante, vous doublerez le temps de floraison.
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La taille des fleurs fanées au fur et à mesure de leur apparition va permettre d'induire la formation de nouveaux bourgeons floraux. En effet, lorsqu'une fleur se fane, elle utilise beaucoup d’énergie pour produire des graines. En stoppant ce processus et donc en empêchant la plante de se reproduire, vous prolongez la floraison des aubriètes, achillées, mufliers, corbeilles d'or et d'argent, œillets, anthémis, sauges, véroniques, rudbeckias et échinacées, mais aussi des géraniums vivaces et des pélargoniums, coréopsis, verveines et gaillardes.
Pour éviter la propagation de ravageurs ou de maladies
Si une plante est vraiment malade, mieux vaut la tailler pour éliminer les parties atteintes et les évacuer loin du jardin afin d'éviter la propagation des ravageurs ou phytopathologies.
N'oubliez pas de nettoyer les lames de votre sécateur à l'alcool ou à la flamme après l'opération et à vérifier les conditions de culture, car une plante affaiblie est bien plus sensible !
Pour éviter de tuteurer
Une taille bien menée peut éviter la casse sur de très imposants sujets comme les dahlias, les grandes marguerites ou les chrysanthèmes non tuteurés pour ne donner que quelques exemples. Cette taille devra toutefois être pratiquée avec discernement pour ne pas compromettre la floraison.
Pour contenir leur développement
Certaines plantes, notamment les couvre-sols ont parfois besoin de gestes de taille pour les contenir.
Les plantes de haies peuvent également nécessiter quelques gestes afin de maintenir la rectitude de l'ensemble. Notez toutefois que ce type de haie tirée au cordeau ne favorise pas la biodiversité, préférez toujours une haie mixte, et évitez de tailler pendant la période de nidification des oiseaux.
Quand tailler les plantes vivaces ?
À la plantation
Une taille lors de la plantation au printemps dans les régions les plus chaudes aide à réduire les parties aériennes et donc à limiter le phénomène d'évapotranspiration pour privilégier le développement des racines.
Elle se pratique par exemple sur les grands iris des jardins ou les rosiers. Cette taille ne devra toutefois jamais être trop drastique, soyez modérés selon les espèces que vous plantez. Certaines plantes comme le thym, ont bien du mal à repartir si vous taillez dans le vieux bois.
Renseignez-vous toujours avant de pratiquer un geste de taille si vous avez un doute !
En automne
La taille des arbustes et arbres qui, au sens botanique sont des plantes vivaces, est pratiquée en automne, voire en cours d'hiver, hors période de gel.
Les grimpantes exubérantes seront également taillées en automne. Vigne vierge, lierre ou bignone pourront ainsi être contenues dès l'automne.
Les plantes vivaces dont le feuillage sèche en hiver sont également taillées en octobre/novembre.
En fin d'hiver
La taille des vivaces à feuillages caduques se pratique en fin d'hiver (fin février/mars selon les régions) pour laisser place nette aux nouvelles pousses. Certains jardiniers préfèrent tailler en automne pour des raisons esthétiques mais aussi pour éviter que le fouillis végétal n'offre un abri aux ravageurs et maladies, cependant, ce feuillage protège les plantes contre le froid et peut demeurer très ornemental notamment sur les graminées, sans oublier qu'il offre un abri de choix à de nombreux auxiliaires du jardinier.
Cette taille de fin d'hiver est généralement drastique puisque les parties aériennes fanées sont coupées au ras du sol en évitant bien sûr de tailler les nouvelles pousse s'il y en a.
Au printemps
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Les plantes fragiles hivernées en intérieur comme le pélargonium, le fuchsia ou l'hibiscus seront taillées en mai avant de reprendre place sur les balcons. Cette taille va stimuler la pousse de nouvelles tiges. N'oubliez pas de rempoter vos plantes dans un contenant adéquat et un substrat adapté à leurs besoins. Vous vous assurerez ainsi de splendides floraisons.
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La méthode du « Chelsea chop » évoquée plus haut se pratique d'avril à mai selon les régions. Elle demande un certain courage car parfois, vous serez amené à coupez des tiges en boutons ! Deux possibilités s'offrent à vous : tailler d'un tiers de la hauteur des tiges en coupant juste au dessus d'une paire de feuilles ou d'un nœud afin de favoriser la ramification de la plante pour obtenir une floraison retardée mais trois fois plus importante, ou choisir un compromis consistant à tailler uniquement les tiges en premier-plan et conserver celles de derrière, voire simplement tailler une tige sur deux pour conserver un port plus harmonieux à la plante et ne pas faire une croix sur la première floraison tout de même.
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En fin de printemps, la taille intervient également sur les plantes aillant fini de fleurir et qui produisent des fleurs sur les tiges de l'année. Une taille en automne ou en hiver compromettrait leur floraison au printemps suivant. C'est le cas du Laurier rose mais aussi du lilas, du forsythia ou du seringat.
En été
La taille d'été est plutôt réalisée sous la forme de 'pincement en vert' des extrémités de tiges pour stimuler leur ramification.
Elle consiste également à ôter toutes les fleurs fanées le plus souvent possible afin d'induire la production de nouvelles pousses florifères.
Sur les grands dahlias ou certaines espèces de chrysanthèmes, la tailles des boutons floraux latéraux assurera l'obtention d'une fleurs sommitale de très grande dimension. Une très grande fleur par tige ou de nombreuses petites, chacun choisira l'option qu'il préfère !
Une taille au mois d'août sur les surfinias (qui rappelons-le sont des plantes vivaces tout comme leurs cousins les pétunias) évitera que les tiges ne s'allongent indéfiniment en prenant un aspect peu esthétique. La plante y gagnera en compacité et fleurira avec abondance jusqu'à la fin de l'été voire bien plus dans les régions privilégiées.
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